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S’adapter face aux problèmes d’approvisionnement en matières sèches viti-vinicoles

Sauf pour ceux qui, telle la fourmi, ont stocké des matières sèches tout l’été, livraisons incertaines et hausses de tarifs sont devenues la norme. La situation inspire des choix plus ou moins radicaux.

Désorganisation de la production liée au Covid, problèmes de transport, pénuries de matières premières, hausse du prix de l'énergie... tout se conjugue pour faire des achats de matières sèches un véritable casse-tête depuis plusieurs mois.
Désorganisation de la production liée au Covid, problèmes de transport, pénuries de matières premières, hausse du prix de l'énergie... tout se conjugue pour faire des achats de matières sèches un véritable casse-tête depuis plusieurs mois.
© P. Cronenberger

Accepter un changement de bouteilles

Faute de disponibilité, Jean Dirler, vigneron du domaine Dirler-Cadé à Bergholtz, dans le Haut-Rhin, s’est résolu à changer de référence de bouteilles pour assurer ses prochaines mises. Il s’est orienté sur des modèles disponibles, fabriqués en Allemagne, pour la bouteille blanche de son vin de macération, pour une partie de ses bouteilles à vis et pour toutes ses bouteilles standards liège.

Si les prix sont comparables, les formats ne le sont pas tout à fait. Cette évolution n’a pas d’impact sur le plan commercial mais va nécessiter une adaptation de l’embouteilleuse. Une modification de l’étoile est nécessaire. L’élément va lui être prêté mais si le changement de format persiste, il devra investir de l’ordre de 1 000 euros HT. Reste à recevoir les capsules. Commandées fin janvier, elles sont annoncées pour fin mai.

Passer sur des bouteilles allégées

Au domaine de la Mongestine, à Artigues, dans le Var, Maxime Gamard, conseiller œnologique, a pris la décision de passer l’ensemble des bouteilles en verre allégé, les AOC coteaux-d’aix-en-provence comme les IGP coteaux du verdon ou les vins de France. « Ce changement ne pose aucun problème pour nos clients. Quand on leur explique que ça fait gagner 50 tonnes de verre par an, ils sont très réceptifs », constate Maxime Gamard.

Le domaine, certifié bio depuis 2014 y voit un effet de levier très efficace pour réduire son empreinte carbone. Côté budget, les nouvelles bouteilles coûtent le même prix que celles à l’ancien tarif ; le changement a donc absorbé l’augmentation.

Augmenter le réemploi de bouteilles

Le domaine Landron-Chartier, en appellation coteaux d’ancenis, est engagé dans le réemploi des bouteilles avec l’association Bout’ à Bout' depuis plusieurs années. Énervé par les hausses successives de tarifs et par l’incertitude des volumes livrés, Benoît Landron, le vigneron, veut accélérer la démarche. Une bouteille réemployée lui coûte 35 centimes, un prix qui devient compétitif face au tarif de 43 centimes atteint par ses bouteilles neuves après 13 centimes d’augmentation.

Actuellement sur 80 000 bouteilles vendues en France, 40 000 s’écoulent sur la région nantaise. Un peu moins de 10 000 lui reviennent. Pour améliorer le score, il considère qu’il faut inciter davantage les restaurateurs, déjà familiers des casiers à bouteilles pour d’autres boissons. « Passer à la vitesse supérieure nécessite aussi une volonté politique. Il faut un prix unique de bouteille et de consigne et que les logiciels de gestion permettent de le gérer », estime-t-il. À noter que le réemploi est incompatible avec l’allégement des bouteilles.

« Nous constatons une forte hausse de la demande parmi les domaines viticoles ligériens », confirme Célie Couché, coordinatrice chez Bout’ à Bout'. Une levée de fonds est en cours pour financer une nouvelle usine de lavage. Le chantier pourrait être lancé cet été.

Se passer de capsule

Simplifier l’approvisionnement n’était pas le but de la gamme écoconçue Cerço lancée par l’Union des vignerons associés des monts de Bourgogne. Pourtant, face aux délais actuels pour obtenir un surbouchage, l’idée peut faire son chemin. Et pour cause : les bouteilles de cette gamme sont dépourvues de capsule.

Pour Charles Lamboley, directeur communication et marketing de la coopérative, le frein à l’absence de capsule est plus élevé en interne que chez les consommateurs. « Nous avons fait un sondage et à la question accepteriez-vous d’acheter une bouteille sans capsule, les consommateurs ont répondu à 80 % oui, et nos vignerons et le personnel de la cave à 75 % non, détaille-t-il. Le consommateur l’accepte parce qu’on lui explique. » Une pédagogie plus adaptée à une diffusion chez les cavistes et dans les caveaux de la coopérative, ce qui est le cas de cette gamme. Dans le même esprit, la gamme adopte une étiquette en format 160x80 cm permettant d’éliminer la contre-étiquette et d’optimiser les lèses de papier chez l’imprimeur.

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