Rosés, cap vers la garde
Fort de son succès, le rosé gagne ses galons de grand vin en s’installant sur le terrain du vin de garde. Rencontre avec deux producteurs de rosés de gastronomie, ayant choisi de travailler la puissance en bouche plutôt que l’aromatique, et de reléguer la couleur au second rang des critères d’importance.

Loin des standards, le rosé de saignée du Château Le Puy présente une couleur soutenue.
©
J. Gravé
Sur le plateau rocheux de Saint-Émilion, en Gironde, au Château Le Puy, la recherche de la maturité phénolique pour déclencher les vendanges est une règle d’or. C’est évidemment le cas pour les vins rouges, qui constituent la production majoritaire du domaine, mais aussi pour le rosé de saignée, baptisé cuvée Rose-Marie. « J’aime beaucoup le rosé, mais à l’époque, j’avais du mal à en trouver qui me plaisait », confie Pascal Amoreau, propriétaire du château Le Puy. En 2007, il décide alors de faire un rosé à partir d’une cuve de cabernet sauvignon, pour sa consommation personnelle et celle de son entourage. Il le vinifie dans une barrique bordelaise. « Mais il n’y avait aucune acidité, c’était imbuvable », s’amuse Pascal Amoreau.