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Protection du vignoble
Quelques conseils avant de démarrer la pulvérisation

Les bonnes pratiques commencent avant et se terminent après la pulvérisation. Voici quelques règles de base non seulement pour être dans la conformité et respecter l'environnement, mais aussi pour garantir la sécurité de l'utilisateur et du voisinage.

Il est utile de vérifier la propreté et l'état des buses en début de saison.
Il est utile de vérifier la propreté et l'état des buses en début de saison.
© Gabriel Omnès

Depuis le 31 décembre, tous les pulvérisateurs de plus de 5 ans doivent avoir été contrôlés par un organisme agréé. Les premiers appareils passés doivent être vérifiés avant la date du cinquième anniversaire suivant le premier contrôle ou la mise sur le marché pour les appareils achetés neufs. Quoi qu'il en soit, ces contrôles ne dispensent pas d'un contrôle régulier par le viticulteur, notamment avant d'entamer la saison. En effet, il est parfois utile de vérifier qu'il n'y a pas de fissures, voire de fuites, sur la cuve et les différents tuyaux. Bien sûr, ouvrir et nettoyer les différents filtres du circuit : les remplacer s'ils sont endommagés.


Contrôle en sortie d'hiver


Remplir un peu la cuve d'eau claire et enclencher la pulvérisation permet de contrôler visuellement si les buses ou pastilles ne sont pas partiellement bouchées (débit moindre) ou érodées (débit supérieur). Une mesure avec une éprouvette graduée pendant un temps donné apporte une estimation plus précise du débit de chaque buse. En comparant avec le débit théorique donné par le constructeur pour une pression donnée, l'opérateur peut juger de l'état de la buse (ou pastille).
N'hésitez pas à les démonter une par une pour vérifier leur intégrité. En actionnant le pulvérisateur avec de l'eau claire, l'opérateur peut contrôler l'absence de bruits parasites synonymes d'organes défectueux . Le châssis et les éléments porte-buses doivent être en bon état, tout comme le cardan qui doit être graissé et protégé.


Sécurité sanitaire de l'opérateur pendant l'application


Outre l'état du pulvérisateur, l'environnement de l'opérateur pendant la pulvérisation est à prendre en compte. Sur les tracteurs dépourvus de cabine, le conducteur doit revêtir une combinaison adaptée et un masque avec filtre. Sur les tracteurs équipés de cabine, il est important, si l'opérateur veut se débarrasser de sa combinaison, de vérifier l'état des joints des différentes ouvertures (pare-brise, hayon, portes) pour une étanchéité convenable et de remplacer le filtre à charbon (une fois par an ou toutes les 500 heures). Dans l'idéal, l'opérateur est pleinement protégé dans une cabine de catégorie 4, c'est-à-dire incluant une filtration des poussières, aérosols et vapeurs, un débit d'air neuf de 30 m3/h et une pressurisation de 20 Pa contrôlée par un indicateur en cabine. Les quelques tracteurs qui en sont équipés sont sortis récemment sur le marché.


Une aire de remplissage sécurisée


On n'est jamais à l'abri d'un accident (débordement, fuite...) lors du remplissage. Il est donc important de réaliser ce dernier sur une aire étanche et capable de recevoir l'équivalent du contenu du pulvé. Positionner autant que possible cette aire à proximité du local de stockage des produits phytosanitaires qui doit répondre aux normes... Dans la pratique, cette aire est souvent la même servant au lavage du pulvé. Le collecteur doit donc être équipé d'au minimum deux sorties, l'une pour les eaux pluviales, l'autre pour les eaux polluées. Ces dernières doivent être déshuilées, puis collectées et/ou traitées par les différents systèmes de traitements des effluents phytosanitaires validés par le ministère du Développement durable. Laver son pulvé à la parcelle fait partie des procédés autorisés.
Lors du remplissage du pulvé, il est important de prendre certaines précautions. Bien organiser les différents équipements et bidons évite des accidents. Pour empêcher toute pollution de la source d'eau, il est important que l'arrivée d'eau ne soit pas en contact avec le pulvérisateur. Prévoir au minimum dix centimètres entre le bout du tuyau et le trou d'homme. S'équiper d'un volucompteur programmable permet aussi d'éviter les débordements accidentels : compter 800 euros minimum.

Une tenue adaptée


Pour le remplissage, le lavage, voire la pulvérisation pour les tracteurs dépourvus de cabine, il est important d'avoir une tenue adaptée : préférer une combinaison ou une blouse NF de type 3 ou 4. Les gants doivent être résistants aux produits chimiques (NF EN 374-1), tout comme les bottes : la combinaison doit recouvrir les gants et les bottes et non l'inverse. Pour le masque de protection, privilégier des filtres de type A2 ou P3, qui doivent être renouvelés au minimum deux fois par an.


Traiter au bon moment


Pour une application efficace, il est préférable de traiter pendant les fenêtres météorologiques les plus opportunes. Le vent ne doit pas dépasser 20 km/h. Prévoir un délai entre l'application et les premières pluies : dans la majorité des cas, deux heures suffisent. L'hygrométrie de l'air doit être au minimum supérieure à 60 %, 80 % dans l'idéal. De même, la température ambiante ne doit être ni trop basse (minimum 8 °C) pour que les conditions soient poussantes, ni trop élevée (25 °C maximum).


Prudence à proximité des points d'eau


Il est important de respecter les ZNT, c'est-à-dire les zones non traitées. Variable selon les produits utilisés, elles définissent la distance minimale d'un point d'eau (ruisseau, rivière, regard de collecte, étendue d'eau) en deçà de laquelle il est interdit d'épandre des phytosanitaires. Par défaut - lorsqu'il n'y a aucune ZNT d'indiquée sur l'étiquette - elle est de cinq mètres et peut monter à 100 mètres. Certains équipements comme les buses anti-dérive permettent de réduire cette zone.


Limiter les résistances et réduire les doses


Plusieurs cas de résistances ont été répertoriés en viticulture, comme celle du ray-grass au glyphosate. Alterner les matières actives permet de contrer ces problèmes. De même, tolérer un sol qui n'est pas entièrement nu limite le développement des individus résistants.
Par ailleurs, avec une densité modérée d'adventices, il n'est pas nécessaire de traiter à pleine dose. Réaliser une tonte préalable figure également comme un moyen de réduire les doses.

Rincer son pulvé à la parcelle


Cette méthode limite les effluents phytosanitaires à retraiter sur la plateforme de lavage. Cependant, il s'effectue en applicant certaines manipulations. L'IFV conseille de la réaliser en trois cycles comprenant l'injection d'eau claire dans la cuve, l'agitation et la pulvérisation, selon la réglementation en vigueur. Pour atteindre une dilution au sixième, il faut apporter cinq fois le volume mort d'eau clair. L'institut conseille une dilution au cinquième au second cycle et au quatrième lors du dernier cycle, satisfaisant la dilution finale au centième.

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