variété résistante

Productive et qualitative, la variété résistante artys a tout pour séduire les vignerons

Résistance très élevée au mildiou et à l’oïdium

Inscrite au catalogue officiel depuis décembre 2024, la variété blanche artys complète la gamme des autres variétés issues du programme ResDur2 de la recherche Inrae (coliris, sirano, selenor, opalor, lilaro, calys et exelys). Dotée de deux facteurs de résistance au mildiou (Rpv1 et Rpv10) et de trois facteurs de résistance à l’oïdium (Run1 + Ren3 + Ren9), artys présente une très bonne résistance au premier ravageur et une résistance totale au second. Comme pour les autres variétés des programmes Inrae-ResDur, afin de préserver l’efficacité de ces facteurs de résistance et en l’état actuel des connaissances, un minimum de deux traitements fongicides autour de la floraison contre le mildiou et l’oïdium restent nécessaires.

« Ces deux applications fongicides devront prendre en compte également la protection black-rot, maladie vis-à-vis de laquelle artys offre une résistance partielle en cas d’infection », souligne Vincent Dumas, ingénieur d’études à l’Inrae de Colmar. Artys ne présente pas de sensibilité particulière à la pourriture grise.

Un débourrement tardif et une maturité deuxième époque

La variété montre un débourrement plus tardif que le chardonnay, « un atout vis-à-vis du risque de gel printanier », pointe Vincent Dumas. Sa maturité est deuxième époque, environ dix jours après le chardonnay, ce qui permet d’envisager cette variété sous des climats variés. Artys présente un port semi-dressé, c’est une variété vigoureuse avec des baies moyennes à grosses avec un très bon potentiel de rendement.

« Ce bon niveau de production attendu la distingue d’autres variétés résistantes comme selenor ou exelys, et la présente comme une variété très intéressante et prometteuse pour de nombreux vignobles », remarque l’ingénieur.

Belle acidité pour des vins aux arômes terpéniques

Artys permet d’élaborer des vins frais équilibrés avec une structure acide très intéressante et des arômes terpéniques. « Le style est un peu trop aromatique pour des vins de base en Champagne. En revanche, artys peut convenir pour élaborer des vins type riesling. Dans les dégustations, il a été très apprécié en comparaison d’un cépage comme le colombard », relate Vincent Dumas.

La variété peut ainsi être envisagée pour la production de vins tranquilles en assemblage, ou pour la production de vins de base pour les effervescents.

À noter qu’elle fait partie de la quinzaine de variétés résistantes étudiées dans le cadre du programme Innovitiplant, projet porté par la BPI, l’Inrae, l’IFV et Agri-Obtentions. « L’objectif est de tester ces différentes variétés dans cinq régions viticoles afin de permettre aux professionnels de juger de leur intérêt agronomique et œnologique dans différents contextes pédoclimatiques », souligne Laurent Audeguin, directeur de recherche et innovation au pôle matériel végétal de l’IFV.