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Vers des pompes intelligentes et autonomes

L’automatisation des transferts constitue aujourd’hui le plus gros défi en matière d’innovation. Certains équipementiers ont fait le pari de le relever. Tour d’horizon des solutions les plus prometteuses.

L'Œnopompe, fabriquée par PMH Vinicole, stocke les données relatives aux pompages, et les transmet à un logiciel spécifiquement développé par le fabricant. À termes, des outils statistiques y seront associés. © PMH Vinicole
L'Œnopompe, fabriquée par PMH Vinicole, stocke les données relatives aux pompages, et les transmet à un logiciel spécifiquement développé par le fabricant. À termes, des outils statistiques y seront associés.
© PMH Vinicole

Réduire la pénibilité du travail de cave, sécuriser les transferts, améliorer la traçabilité… Les intérêts à avoir des automates dans les chais sont a priori nombreux. « On tend vers la création de véritables stations de pompage, capables d’assurer en parfaite autonomie le pilotage des transferts », témoigne Jean-Michel Desseigne, ingénieur spécialisé dans les équipements vinicoles à l’IFV. Utopique ? Pas si sûr. Les dernières générations de pompes sont une belle vitrine des technologies que l’on pourrait voir se généraliser dans les années à venir. À commencer par les pompes à vendanges qui font figure de pionnières. « Nos pompes sont équipées de capteurs lasers qui activent la vis sans fin lorsqu’ils détectent la présence de raisin, et ajustent le débit au cours du transfert », indique Alexandre Faupin, directeur général du groupe Sicof possédant la marque bourguignonne Faupin. Intégrées dans les lignes de réception, elles communiquent avec les machines situées avant et après elles. « Fini le raisin par terre, nos pompes arrêtent d’envoyer la vendange dès qu’elles détectent que le pressoir est plein », complète Stéphane Cottenceau, œnologue chez Pera-Pellenc. « Mais ce sont des installations fixes, c’est plus facile », admet-il. Les pompes à vin, mobiles et polyvalentes, constituent le véritable challenge.

Des machines résistantes aux chocs et à l’humidité

La première étape vers l’automatisation est la sélection de composants capables de résister à un environnement aussi hostile à l’électronique que le chai. « Nous avons commencé par travailler sur la résistance aux chocs et sur l’étanchéité de nos boîtiers », explique Alexandre Faupin. Puis, vient le pilotage à distance. L’équipementier bourguignon a choisi de développer des smartphones équipés d’une application fonctionnant par wifi. « Même après une chute dans une cuve pleine, le smartphone continue de fonctionner », affirme le dirigeant. Même son de cloche du côté de PMH Vinicole, dont la pompe à vin phare, l’Œnopompe représente aujourd’hui ce qu’il y a de plus abouti sur le marché en termes d’électronique et de connectivité. « Depuis la première version en 2009, nous avons amélioré l’ergonomie en fonction des retours de nos clients », détaille Antoine Roche, directeur industriel de la PMH Vinicole. Ainsi, la connectivité entre la pompe et la télécommande est assurée par la technologie lora, « plus performante pour traverser les murs et l’inox que le wifi », indique Antoine Roche. Depuis la télécommande, à appairage et fréquence unique pour exclure tous risques d’interférence avec d’autres équipements pilotés, il est possible de modifier les débits, volume et durée du transfert, initialement programmés à partir du boîtier tactile. « Nous avons également travaillé sur la notion de répétabilité, c’est-à-dire la possibilité de mémoriser les paramètres d’un transfert pour pouvoir les reproduire à l’identique », dévoile Antoine Roche. Le volucompteur, en option, fournit des données sur le volume total déplacé en un jour, qui sont récupérables sur un logiciel. « Notre objectif est d’aller encore plus loin sur la traçabilité, en associant à notre technologie des outils statistiques, pour obtenir une vision globale des volumes déplacés au mois, à l’année… », poursuit le directeur industriel.

Automatisation, qualité et ergonomie sont indissociables

Le pilotage des transferts à distance est donc aujourd’hui une réalité, mais les machines associées aux pompes ne sont pas encore complètement autonomes. Comme les pompes à vendanges, elles peuvent prendre le contrôle sur d’autres machines, telle que la chaîne de mise, mais ne sont pas encore capables d’ouvrir les vannes des cuves ou d’inerter les tuyaux. Difficile dans ce contexte de se passer d’un opérateur. Les recherches se poursuivent, l’automatisation ne pouvant se faire au détriment de la qualité du transfert ou de l’ergonomie. Chez Cazaux, l’impact des pompages sur les colloïdes du vin est étudié de près. Côté pratico-pratique, l’accent est mis sur la facilité d’accès au corps de pompe. PMH Vinicole, sensible au design et à l’ergonomie, traite par électropolissage ses pompes afin de faciliter le nettoyage intérieur et extérieur. " Aujourd'hui les pompes ne sont plus des machines que l'on cache derrière une cuve, elles trônent fièrement au milieu des chais", note Lionel Corgié, directeur général de PMH Vinicole. Ceci grâce au travail des constructeurs mené pour en faire de vrais bijoux de technologie.

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