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L’imposition des plus-values de cession de biens viticoles migrants

Lorsque les biens cédés ont figuré alternativement dans le patrimoine personnel et dans le patrimoine professionnel, ils sont définis comme biens migrants. Cet historique a un impact sur l’imposition des plus-values en cas de cession.

Lorsqu'un bien agricole est cédé, s'il a successivement figuré au patrimoine privé puis professionnel (ou inversement) du propriétaire, les plus-values des deux situations sont à déterminer pour définir l'imposition.  © C. Gerbod
Lorsqu'un bien agricole est cédé, s'il a successivement figuré au patrimoine privé puis professionnel (ou inversement) du propriétaire, il est qualifié de bien migrant. Les plus-values des deux situations sont à déterminer pour définir l'imposition.
© C. Gerbod

Prenons l’exemple de Monsieur Chenin, exploitant viticole imposé selon le régime du bénéfice agricole (BA) depuis 2016. Il envisage de céder ses vignes d’ici un an ou deux. Il s’interroge sur le régime d’imposition des plus-values qui va lui être appliqué, sachant qu’il n’a pas toujours exploité les vignes dont il est propriétaire. En effet, il avait reçu ces vignes dans le cadre d’une donation en nue-propriété en 1996, son père ayant conservé l’usufruit afin de continuer à les exploiter lui-même. En 2016, suite au décès de son père, il a aussitôt repris l’exploitation mais de manière accessoire, ayant poursuivi son activité principale de commerçant.

L’historique de possession du bien

Tout d’abord, il y a lieu de préciser que dans le cas d’un exploitant au BA, les cessions de terre relèvent des plus-values professionnelles.

On pourrait penser que le bien figurant dans le patrimoine professionnel au moment de la cession, seule la plus-value professionnelle devrait être liquidée.

Au contraire, lorsqu’un élément figurant ou ayant figuré à l’actif d’une exploitation vient à être cédé, il y a lieu de déterminer deux plus-values distinctes :

Plus-value professionnelle : plus-value acquise par le bien depuis la date d’inscription au bilan (ou au tableau des immobilisations) jusqu’à la date de la cession.

Plus-value privée : plus-value acquise par ce bien durant la ou les périodes de détention dans le patrimoine privé.

Lire aussi : Comment transmettre son patrimoine à moindre coût ?

Les conditions d’exonérations sont variables

La plus-value professionnelle sera exonérée dès lors que les recettes sont inférieures à 250 000 euros et que l’activité agricole a été exercée, même de manière accessoire, pendant cinq ans au moins.

La plus-value privée est déterminée par la différence entre la valeur réelle du bien au jour de l’inscription à l’actif (ou au tableau des immobilisations) et la valeur d’acquisition (ex : valeur fixée dans l’acte de donation majorée éventuellement des frais d’acquisition).

Le viticulteur bénéficiera de l’abattement pour durée de détention calculé à partir de la date d’acquisition du bien (date de la donation) jusqu’à la date d’inscription au bilan (ou au tableau des immobilisations).

La plus-value sur patrimoine privé est exonérée d’impôt à partir de vingt-deux ans de détention et à partir de trente ans pour les cotisations sociales.

Toutefois, cette plus-value privée pourra également être exonérée en totalité, même en cas de détention de moins de trente ans, si deux conditions sont remplies :

- le bien vendu ne constitue pas un terrain à bâtir ;

- le bien est exploité par un agriculteur ayant exercé son activité à titre principal pendant au moins cinq ans.

Examiner l’imposition des deux types de plus-values

En conséquence, Monsieur Chenin pourra bénéficier de l’exonération des plus-values professionnelles, s’il maintient son activité viticole pendant au moins cinq ans et que ses recettes sont inférieures à 250 000 euros.

Toutefois, il ne pourra être exonéré en totalité de l’imposition au titre de la plus-value privée, puisque les biens ont été détenus dans son patrimoine privé pendant une durée inférieure à trente ans.

Pour un conseil adapté, n’hésitez pas à consulter votre notaire.

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