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Fiche biodiversité
Les gloméromycètes, champignons mycorhiziens alliés de la vigne

Ces champignons forment avec la vigne des endomycorhizes, qui participent à un échange « gagnant-gagnant ».

© Inra

Les gloméromycètes ont la particularité de former des symbioses à bénéfices mutuels avec les racines fines de nombreuses plantes dont la vigne, les mycorhizes. Les champignons fournissent à la plante l’eau et des éléments minéraux prélevés dans le sol, et en retour, la plante fournit aux champignons des éléments carbonés issus de la photosynthèse. Des essais ont été mis en place par la Sicavac à Sancerre de 2009 à 2014 afin d’étudier l’intérêt de l’inoculation avec des champignons mycorhiziens avant plantation au vignoble. « Cette stratégie a permis un développement plus rapide et visible pendant trois à quatre ans, mais après on ne constate plus de différence », observe François Dal, de la Sicavac, « les plants mycorhizés peuvent ainsi être recommandés lors de la plantation en conditions difficiles tel qu’un stress hydrique important, ou lors des remplacements pour une reprise plus facile ».

Caractéristiques

Biologie

Les gloméromycètes forment une division à part entière du règne des champignons. Bien qu’omniprésents et cruciaux pour les écosystèmes, ils sont encore peu connus. Ceux qui entrent en symbiose avec la vigne utilisent un système de mycorhizes dit " à arbuscules ". Ces champignons ont perdu la fonction de reproduction sexuée, ils n’ont donc pas de parties extérieures visibles. Ils se multiplient par des spores, et vivent sous la forme de filaments, appelés hyphes. Lors de la formation d’une mycorhize, le champignon pénètre dans les racines et développe dans les cellules de la plante des structures ramifiées spécialisées dans ces échanges avec l’hôte.

Rôle écologique

Par le développement de leur réseau d’hyphes très étendu, les champignons mycorhiziens permettent d’accroître considérablement le volume de sol exploré par la vigne et ainsi d’augmenter l’accès aux ressources du sol. Les mycorhizes participent ainsi à une amélioration de la nutrition azotée et phosphatée de la vigne ainsi qu’à une augmentation des teneurs en K, Cu, M, Ca ou Fe. Mais aussi une meilleure alimentation hydrique et donc une résistance accrue au stress hydrique. La mycorhization peut également apporter également une protection vis-à-vis des bioagresseurs. En serre, il a été mis en évidence par une thèse de Sébastien Bruisson en 2016 un effet protecteur d’un champignon mycorhizien à arbuscules vis-à-vis des agents du botrytis et du mildiou.

Facteurs favorables

« Plus qu’un facteur unique favorisant le développement des mycorhizes, c’est plutôt une addition de facteurs améliorant les réserves de la plante qu’il faut prendre en compte », remarque François Dal. Ainsi, un volume foliaire important est un facteur favorable mais une fertilisation azotée ou phosphatée trop importante est défavorable. La présence d’un enherbement avec des plantes mycorhizotrophes modifie la communauté de champignons mycorhiziens. Cependant, un enherbement trop concurrentiel peut être néfaste pour la vigne. « Il convient donc de bien optimiser la composition végétale d’un couvert » précise Pierre-Emmanuel Courty de l’Inrae de Dijon, « des travaux sont en cours sur ce sujet ». Enfin, souligne son collègue chercheur à l’Inrae Daniel Wipf, l’utilisation de pesticides pourrait impacter la présence et le développement de certains groupes de champignons mycorhiziens à arbuscules.

Les mycorhizes à arbuscules concernent plus de 80 % des plantes terrestres, et plus de 300 espèces de gloméromycètes identifiées.
Des études conduites dans les différentes régions viticoles montrent une dominance de certains genres de champignons tels que Rhizophagus.
Selon les parcelles, le taux de mycorhization varie de 10 à 70 %. Cependant, ce taux n’est qu’un indicateur et il faut également prendre en compte l’efficacité des champignons mycorhiziens.

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