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Les enjambeurs ont de bons débits de chantier

Le champenois Jean-Marc Wenner effectue ses travaux viticoles à l’aide de deux enjambeurs hydrostatiques, qui lui permettent de mener plusieurs rangs à la fois.

« Je n’ai jamais trop pensé à travailler mes vignes avec autre chose que des enjambeurs, reconnaît Jean-Marc Wenner, vigneron à Polisy, dans l’Aube. Avec les chenillards et les chenillettes, on ne peut mener qu’un seul rang à la fois, et on ne peut pas adapter tous les outils que l’on souhaite. Du coup, cela n’a jamais vraiment été une option. » Il s’est tourné vers des enjambeurs, et plus précisément vers la marque Bobard en 2006, suite à des déboires avec un autre constructeur. « J’avais de gros problèmes de patinage lors du labour, alors que tout était correct tant au niveau des pneumatiques que de leur pression, se remémore-t-il. Le concessionnaire m’a expliqué que cela ne venait pas de l’enjambeur mais qu’il ne voyait pas où pouvait être le problème. Cela ne m’a pas plu et j’ai donc changé. »

Un quatre roues, pour davantage de stabilité

Il s’est alors tourné vers le constructeur bourguignon, pour une question de cabine. « À l’époque, c’était le seul à proposer une catégorie 4, et je voulais absolument en avoir une pour des questions de sécurité lors des traitements », indique-t-il.

Il a opté pour le modèle 1084 MTI, un quatre roues motrices de 143 ch, enjambant deux rangées de vigne. « J’ai pris ce modèle-là pour avoir suffisamment de puissance en pulvérisation, commente Jean-Marc Wenner. Par ailleurs, je ne voulais pas d’enjambeur trois roues, car ce sont des engins qui manquent de stabilité. » C’est cette même raison qui l’a orienté vers un trois rangs. « Ainsi, le moteur est situé entre deux rangs, à tout juste 50 cm du sol », expose-t-il. Le centre de gravité est bas, ce qui limite les risques de retournement dans les coteaux de l’exploitation, où la pente va jusqu’à 20 %.

Une conduite souple et sûre grâce à l’hydrostatique

Cet enjambeur d’environ 7 t à vide lui sert pour différents travaux, tels que les traitements, les épandages d’amendements et de chélates, le broyage des sarments, ou encore l’effeuillage. Il embarque notamment une cellule Polyjet de Bobard de 1 200 l qui traite sept routes à la fois et absorbe plus de 35 ch. Il apprécie ce tracteur, qu’il juge très confortable. La transmission hydrostatique rend la conduite extrêmement souple, et le freinage très efficace. Surtout en comparaison avec un enjambeur mécanique. « J’en ai conservé un vieux pour faire les désherbages chimiques, témoigne-t-il. Il n’y a qu’un freinage arrière et je me suis souvent fait des petites frayeurs avec. » En revanche, il déplore la consommation élevée de l’engin, qui tourne autour de 12 l/h. Tant et si bien qu’il prévient que « quand on passe du mécanique à l’hydrostatique, il faut changer de cuve de GNR ». Il regrette également de ne pas disposer d’un limitateur ou d’un régulateur de vitesse pour les traitements ; une option qui n’était à l’époque pas disponible. « C’est vraiment dommage, relève-t-il. Et ce d’autant plus que je n’ai pas pris de DPA. Je dois donc tout surveiller : ma vitesse, ma pression, etc. C’est compliqué. » Autre bémol, la visibilité sur les côtés n’est pas très bonne, ce qui handicape le vigneron lors du travail du sol.

Un appareil dédié au travail du sol et au rognage

En 2015, il décide donc d’acquérir un second enjambeur, un Bobard 1074 MTI de 123 ch, qu’il dédie au labour et au rognage. Là aussi, il se tourne vers un quatre roues motrice de trois routes, afin de bénéficier d’une bonne stabilité. Cet investissement lui permet de ne rien dételer en saison ; le 1084 effectuant les traitements, et le 1074 l’entretien du sol. « Ainsi, chaque tracteur a sa mission et la mène à bien, se réjouit Jean-Marc Wenner. Ce n’est pas trop mal même si le prix est élevé. »

L’engin, moins lourd (environ 5 t) mais lui aussi doté d’une cabine de classe 4, dispose d’une très bonne visibilité latérale grâce à des parois vitrées jusqu’en bas, ce qui permet un réglage optimal des outils extérieurs. Selon les parcelles, il désherbe mécaniquement aussi bien le cavaillon que l’interrang, à l’aide de lames, de cœurs ou encore de griffes car il n’a pas assez de fond de terre pour pouvoir enherber.

Pas de combinaison de travaux

En revanche, il ne combine aucuns travaux avec ces deux enjambeurs, et ce, pour plusieurs raisons. La première est qu’il mène plusieurs rangs à la fois, ce qui nécessite une grande concentration. Réaliser deux tâches simultanément serait donc compliqué. Mais la seconde, c’est que le nombre de sorties hydrauliques ne permet pas d’alimenter plusieurs outils. Autre regret : il est presque impossible de pouvoir prêter ses outils à un voisin, chaque enjambeur ayant ses spécificités. « Même entre deux engins d’une même marque, c’est souvent compliqué, signale-t-il. Les pattes ne vont pas être soudées au même endroit, etc. C’est très difficile. Il faut tout le temps adapter les outils, ce qui est chronophage et onéreux. »

Malgré cela, il est satisfait de ses deux enjambeurs, et du service après vente de son concessionnaire. Et il compte bien les conserver durant encore cinq à six ans, le temps de partir à la retraite.

repères

Bobard 1084 MTI et 1074 MTI

Surface 4,5 ha

Type de sol argilo-calcaire

Topographie plaine et coteaux

Distance interrang 1,05 et 1,10 m

Prix environ 120 000 € HT à l’époque

pour approfondir

Pas de voie variable, ni de correction de dévers

Aucun des deux enjambeurs de Jean-Marc Wenner n’est muni de voie variable ou de correction de dévers. Il ne ressent pas le besoin de la première option, ayant de larges tournières (8 m), et les enjambeurs braquant bien (entre 4 et 5 m pour le 1074). En revanche, il aurait bien aimé disposer d’une correction de dévers, notamment sur le tracteur dédié au travail du sol, « mais peu d’enjambeurs en ont », relève-t-il. Il s’est donc rabattu sur une correction de dévers sur les outils de désherbage mécanique ; une solution qui lui donne toute satisfaction.

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