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Le muscaris, une variété résistante aromatique prometteuse en assemblage

Depuis avril 2017, le muscaris est l’une des variétés résistantes classées. Il offre une bonne résistance au mildiou et à l’oïdium et sa valeur aromatique est prometteuse pour des vins d’assemblage.

carte d’identité

Année d’obtention 1987
Pays d’obtention Allemagne (Fribourg)
Parents solaris x muscat petit grains blancs
Couleur blanc
Surface cultivée en Europe > 100 hectares (dont une vingtaine en France)
Autorisation Allemagne, Autriche, France (sans IG), Pays-Bas, Suisse, Italie (en cours d’inscription)
Résistance mildiou et oïdium (bonne), botrytis (moyenne)
Type de résistance monogénique
Potentiel de production élevé et régulier
Profil sensoriel fruité avec des arômes d’agrumes et des notes fumées
Impression générale bonne
Diffusion pépinières Volker Freytag (Allemagne), Ph. Borioli (Suisse), Calmet (France) et autres pépiniéristes

SENSIBILITÉ AUX MALADIES ET PHÉNOLOGIE

Une variété précoce avec une bonne résistance au mildiou et à l’oïdium

Le muscaris est une variété précoce, « avec un débourrement en 2017 en Dordogne aux environs du 15 mars, une floraison au 20 mai, une véraison début août et une récolte à partir du 15 août », remarque Éric Maille, conseiller viticole à l’AgroBio Périgord. La maturité se situe en effet environ une semaine avant le chardonay en zone méridionale et quelques jours avant le pinot blanc en zone septentrionale.

Cette variété blanche offre une bonne résistance à l’oïdium et au mildiou, même s’il faut surveiller l’oïdium en zone méditerranéenne « car cela nécessite parfois un ou deux traitements », remarque Jacques Rousseau de l’ICV, et le mildiou dans certains vignobles, comme la Dordogne. Ainsi, pour Guy Cuisset du château Grinou en Dordogne, « un ou deux traitements complémentaires permettent de sécuriser la protection mildiou mais également de gérer d’autres maladies comme le black-rot, maladie vis-à-vis de laquelle cette variété est moins résistante ». En revanche, au domaine de la Colombette dans l’Hérault, Vincent Pugibet ne réalise aucun traitement complémentaire avec un recul de près de dix ans.

CARACTÉRISTIQUES AGRONOMIQUES

Un cépage vigoureux avec un potentiel de rendement élevé

Le muscaris est vigoureux, avec des rendements moyens à élevés par rapport au chardonnay et un potentiel de 10 à 16 tonnes par hectare en zone septentrionale. Au domaine de Cazes dans l’Aude, en 4e année de production, le rendement était de 70 hectolitres par hectare et chez Guy Cuisset en Dordogne, le rendement était seulement de 30 hectolitres par hectare. Mais ce dernier souligne : « C’était notre première année de récolte et nous l’avons vendangé trop tard début septembre et il était très concentré avec beaucoup moins de volume que le potentiel autorisait. »

C’est par ailleurs un cépage très végétatif, qui a besoin de beaucoup d’eau pour se développer. « Il est donc recommandé de l’implanter sur des sols avec une bonne réserve hydrique », commente Jacques Rousseau de l’ICV. Cette vigueur doit également conduire à choisir des sols non gélifs. Enfin, selon Vincent Pugibet, le muscaris produit beaucoup de pampres.

Sur le plan de la structure des grappes, les baies sont de taille moyenne, les grappes plutôt lâches avec une pellicule assez épaisse, ce qui le rend peu sensible au botrytis.

POTENTIALITÉS TECHNOLOGIQUES

La puissance aromatique est son point fort

Le muscaris est une variété avec une forte puissance aromatique (agrumes), un nez de fruits exotiques avec des connotations muscatées. Pour Thierry Grimal du domaine de Cazes dans l’Aude, les commentaires de dégustation sont encourageants, « avec un bel équilibre moelleux/acidité et une bonne ampleur en bouche ». Sur ce domaine expérimental, il a été testé en assemblage en 2016, avec des cépages traditionnels comme le chardonnay et/ou le sauvignon dans une proportion 85/15 et associé au souvignier gris dans l’assemblage chardonnay (85 %), muscaris (10 %) et souvignier gris (5 %). Vincent Pugibet au domaine de la Colombette dans l’Hérault l’assemble également avec du souvignier gris et ses cuvées reçoivent un bon accueil en Allemagne et en France. Guy Cuisset en Dordogne l’a testé en monocépage, mais selon lui, il s’agit d’un marché de niche. Il envisage plutôt de l’assembler avec des cépages comme le sauvignon, le sémillon ou la muscadelle. L’intensité aromatique du muscaris lui présage donc un bel avenir dans une démarche de type IGP sur différents terroirs.

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