[Dossier] "Je cherche à abîmer le couvert de l’interrang sans le couper"
Bruno Nadaud, viticulteur à Baignes (Charente) sur 22 hectares de vigne utilise le Roll’n'Sem depuis 2017 pour la gestion de son couvert qu’il implante un rang sur deux dans toutes ses parcelles. Il n’hésite pas à attendre pour intervenir dans ses interrangs afin d'atteindre l’effet voulu.
Bruno Nadaud, viticulteur à Baignes (Charente) sur 22 hectares de vigne utilise le Roll’n'Sem depuis 2017 pour la gestion de son couvert qu’il implante un rang sur deux dans toutes ses parcelles. Il n’hésite pas à attendre pour intervenir dans ses interrangs afin d'atteindre l’effet voulu.
"Mon but c’est de ne plus travailler les sols. Je me suis lancé dans les couverts un rang sur deux il y a cinq ans. En 2017, la première année, le constructeur Roll’n’Sem que j’avais rencontré au Sitevi m’a prêté un rouleau. Puis en 2018, j’en ai acheté un pour 7 000 €, une partie étant couverte par une subvention. Ce qui m’a convaincu c’est qu’il abîme le couvert mais sans le couper. Je ne voulais pas d’un rouleau plus agressif, qui au final fait plutôt l’effet d’une tondeuse. J’atteins l’effet recherché qui consiste à casser les végétaux pour former un mulch qui étouffe les graminées. Mon but, c’est la protection du sol et l’amélioration de sa structure. Pour les parcelles à 3 m, le rouleau n’ouvre pas assez, je suis obligée de faire l’aller-retour. Mais la vitesse d’avancement est rapide, autour de 12 ou 13 km/h."
Obtenir un couvert bien épais
"La clé c'est d'avoir un couvert bien épais. Pour le semis, je suis à 200 kg/ha. A partir d’une base de féverole, je rajoute une dizaine d’espèces pour avoir un couvert bien diversifié : gesse, pois, fenugrec, phacélie, radis, triticale, vesce, avoine…. Je modifie un peu chaque année. Je récupère de la semence à droite à gauche, j’en achète un peu. Ça ne me revient pas à plus de 20 € par hectare.
J’attends la dernière quinzaine d’avril voire début mai pour passer. L’an dernier je suis passée le 15 avril. Il faut que le couvert soit bien développé, et j’attends qu’il y ait le maximum de fleurs. C’est juste une menace de gel qui peut m’amener à intervenir plus tôt."
Entretenir un mulch au sol
"Généralement je repasse le rouleau 3 semaines à 1 mois après car les céréales remontent. La féverole, elle, reste couchée. Ça marche aussi très bien sur le triticale et le seigle, mais moins bien sûr l’avoine qui remonte facilement. Après je passe une faucilleuse et broyeuse en coupant assez haut pour entretenir un mulch au sol. Le couvert isole jusqu’à mi-juin. Pour l’effet antisécheresse du couvert, je suis un peu sceptique. C’est surtout en juillet-aout qu’il est requis, alors que le couvert n’est plus vraiment opérationnel à cette date. Je constate tout de même que le sol est un peu plus frais sous le mulch qui reste.
Je n’avais pas en tête que le couvert allait limiter mes apports en fumure mais j’y pense car l’an dernier, il y a eu un excès d’azote libéré sur une parcelle."
Un rouleau qui s'adapte à tout type de sol
"J’ai deux types de sols, des calcaires ou du doucin (sable). C’est tout aussi efficace. Je constate une très bonne adaptabilité de l’outil parce que le rouleau est constitué par des éléments qui sont indépendants. Cela leur permet une bonne présence au sol avec une adaptation s’il y a un trou ou un caillou. J’arrive au résultat que je recherche. L’idéal serait de l’atteler en frontal mais l’outil pèse 1,2 t. Je trouve que c’est un peu lourd pour le mettre à l’avant de mon tracteur. Si le terrain est un peu frais, ça se bouche avec la terre. Il faut éviter absolument. On le fait une fois mais pas deux ! "