Aller au contenu principal

Des rosés doux, ronds et fruités

Les rosés doux, ou demi-secs, sont en progression. Des œnologues livrent leurs conseils pour en obtenir des ronds et fruités, plébiscités par les consommateurs.

Les parcelles sélectionnées pour l’élaboration des rosés doux, ou demi-secs, sont plus productives que celles destinées aux vins rouges. Côté maturité, Jean-Michel Monnier, œnologue conseil dans le Maine-et-Loire, recommande de cibler entre 11,5 et 12,5 % du volume d’alcool potentiel. « La récolte en légère sous maturité permet de conserver des arômes fruités, pour produire des vins ronds, gourmands et faciles à boire », note Henri Ducourneau, du centre œnologique de Cadillac, en Gironde. Mieux vaut également vendanger tôt dans la journée, pour conserver de la fraîcheur. « Il faut ensuite préserver les arômes en sulfitant la vendange et en inertant », rappelle-t-il. Avant pressurage, les œnologues préconisent une courte macération à froid à l’intérieur de la cage, afin d’extraire couleur et rondeur. « Cette étape doit être courte, entre deux et cinq heures, avec une température idéale en dessous de 10 °C, précise Jean-Michel Monnier. L’utilisation de carboglace peut être intéressante pour faire baisser la température tout en inertant les baies. »

Un taux de sucres résiduels variable

Le pressurage doit être doux et lent. « Il vaut mieux enlever les premiers jus trop oxydés et les fins de presse trop colorées », poursuit Jean-Michel Monnier. Le vin est ensuite envoyé vers des cuves préalablement inertées, en vue du débourbage. « L’idéal est de travailler assez serré, en visant 100 à 120 NTU », ajoute Henri Ducourneau. Pour sa part, l’œnologue ligérien pointe les avantages de la flottation, pour ajuster la turbidité en fonction de la levure utilisée. « Cela permet aussi de se débarrasser des anthocyanes oxydées pour conserver une légère couleur carmin », commente-t-il. Vient enfin le temps de la fermentation alcoolique (FA) à basse température, entre 16 et 18 °C. Toutefois, ce paramètre reste à affiner en fonction de la levure utilisée. Il faut ensuite définir la teneur en sucres résiduels. « La plupart des mes clients ciblent 10 à 12 grammes/litre mais il n’y a pas de règle. Il faut ajuster en fonction des attentes de sa clientèle », observe Henri Ducourneau. Dans la Loire en revanche, la quantité de sucres résiduels est réglementée par les cahiers des charges. La fourchette se situe entre 12 et 18 g/l pour le rosé d’Anjou contre 20 à 24 g/l pour le cabernet d’Anjou. Plusieurs méthodes existent pour stopper la fermentation. « Le mutage peut être réalisé par sulfitage, à 35-40 mg/l de SO2 libre, suivi d’un ajout de sorbate de potassium pour éviter que les vins ne refermentent en bouteille », observe Henri Ducournau. Jean-Michel Monnier prône quant à lui les méthodes physiques telles que la centrifugation ou la filtration tangentielle, qui permet de n’utiliser que 5 à 7 g/hl de SO2. « La flash pasteurisation donne aussi de bons résultats mais elle reste très coûteuse », note-t-il.

témoignage
Laurent Visseq, vigneron au domaine Saint-Laurent de Saurs, à Saurs dans le Tarn

« La cuvée la plus vendue »

« Pour l’élaboration de notre rosé liquoreux à base de syrah, la récolte se fait de nuit pour garder un maximum de fraîcheur, aux alentours de 17 % du volume d'alcool potentiel. Je sulfite la vendange, entre 3 et 4 grammes/hectolitre. Le raisin est pressé directement, sans macération. Le débourbage, léger, me permet d’obtenir un vin propre visuellement. La fermentation alcoolique se fait ensuite en levures indigènes, autour de 14 °C. Entre 80 et 120 grammes de sucres résiduels, je stoppe la fermentation par filtration sur terres, puis sur plaques stériles. Si le vin est destiné à un embouteillage rapide, je préfère ne pas rajouter de SO2 pour provoquer une légère oxydation et obtenir une couleur ambrée. En revanche, je sulfite à 3 grammes/hectolitre au moment de la mise. J’ai lancé ce vin il y a quinze ans pour avoir une sorte de vin doux se mariant parfaitement avec le chocolat, mais moins alcoolisé. Le pari est réussi car c’est aujourd’hui notre cuvée phare. »

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Le Biogel d’AquaGreen Protect est pulvérisé sur la vigne sous forme de mousse. En séchant, cette dernière protégerait la vigne du gel.
Lutte contre le gel de la vigne : deux nouveaux produits un peu givrés

Deux firmes viennent de lancer des produits visant à lutter contre le gel de la vigne via la création d’une gangue protectrice…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Le Dyna-Drive est un outil de travail du sol auto-animé réalisant un mulchage en superficie.
« Le Bomford Dyna-Drive est un outil interrang entre le rolofaca et le rotavator »

Jérôme O’Kelly utilise depuis quatre ans un outil de travail du sol auto-animé.

Michel Jolyot a parcouru les vignes de la Champagne au Minervois pour sa série « Les mondes parallèles ».
Le photographe Michel Jolyot transfigure les plaies de taille de la vigne
Reconnu pour son travail avec les maisons de champagne, le photographe Michel Jolyot présente une intrigante série de clichés…
Travaux en vert : comment favoriser la ramification lors de l'épamprage manuel de la vigne ?

L’épamprage est indispensable au bon développement de la vigne et de ses grappes pendant l’été. Focus sur la méthode des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole