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Des débuts prometteurs pour UVBoosting

Le système de stimulation des vignes par UV a été testé au champ cette année. UVBoosting a permis de diminuer la dose de produits phytosanitaires par deux sans perdre d’efficacité.

Pour sa première année de test en conditions réelles, l’UVBoosting n’a pas à rougir. Ce processus de stimulation des défenses de la plante par la lumière, que nous présentions l’an dernier (voir Réussir Vigne n°247, janvier 2018), a montré un impact significatif dans la lutte contre le mildiou, en limitant le développement du pathogène de 40 à 50 %. Épaulée par l’IFV, le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) ou encore le distributeur Euralis, la jeune entreprise a mis en place quatre essais dans le Bordelais et en région Paca, sur des parcelles allant jusqu’au demi-hectare. « Nous sommes passés avec notre prototype tous les dix jours de façon systématique, à partir du stade 5-6 feuilles étalées jusqu’à début août », explique Yves Matton, dirigeant de la firme. À l’heure du bilan, le témoin non traité présentait en moyenne une fréquence d’attaque de mildiou de 96 %, avec une intensité de 75 %, alors que la modalité ayant reçu le traitement aux UV montrait une fréquence de 70 %, avec 45 % d’intensité seulement.

L’espoir de diviser l’IFT par deux sans prendre de risque

En parallèle, les expérimentateurs ont testé une stratégie couplée avec des doses de produits phytosanitaires réduites. Pour cela, ils ont suivi un programme basé sur du cuivre en début et fin de saison, et un encadrement de la floraison avec des produits pénétrant de synthèse, le tout à demi-dose et précédé d’un traitement aux UV. « Dans ce cas-là le résultat est similaire à un programme phytosanitaire classique en pleine dose », se réjouit Yves Matton. En effet, la fréquence d’attaque du mildiou n’était plus que de 5 %, et l’intensité de 2 %. « En revanche nous n’avons pas réussi à voir s’il y avait un effet sur l’oïdium, car le pathogène ne s’est pas installé sur la parcelle d’essai », regrette le directeur. Cette saison a d’autre part permis de valider la rusticité de l’appareil et la longévité des ampoules. À l’avenir, l’UVBoosting devrait être testé dans le cadre de programmes raisonnés ou alternatifs (basé sur des produits de biocontrôle par exemple), mais ne sera pas envisagé comme une solution seule. « La stimulation a des limites », concède Yves Matton. Pour Stéphanie Peyrot, responsable innovation vigne et vin chez Euralis, cette technique représente une solution alternative crédible, qui mérite d’être étudiée. "Nos observations sont très positives, assure-t-elle. Non seulement les résultats sont encourageants, mais en plus elle est simple d’utilisation et n’a visiblement pas d’effet négatif sur le feuillage et la vigueur. Nous allons poursuivre les travaux à une plus grande échelle."

La commercialisation est attendue pour la campagne 2020

La jeune entreprise de son côté travaille déjà sur la prochaine étape, celle de l’industrialisation du processus. L’objectif est d’avoir un outil finalisé et adaptable sur un tracteur pour la campagne qui vient. « Nous allons réaliser une saison de tests supplémentaire, sur d’autres régions de France, pour engranger davantage de résultats », précise le directeur. Bien que le dispositif n’ait pas besoin d’autorisation de mise sur le marché (AMM), un agrément BPE (Bonnes pratiques d’expérimentation) est également envisagé, pour certifier sa validité aux futurs clients. La commercialisation quant à elle devrait débuter à la fin de l’année prochaine ou début 2020, à un tarif qui n’est pas encore connu. « L’objectif est que l’investissement soit rapidement rentabilisé par l’économie de produits phytosanitaires, afin que l’appareil soit accessible à une majorité de viticulteurs », assure Yves Matton, qui estime le seuil de rentabilité autour de 10 ha.

comprendre

Le principe de la stimulation par les UV consiste à délivrer à la vigne un stress dans un temps très court (moins d’une seconde), assez intense pour induire une réponse correcte, mais trop fugace pour être délétère. Cette exposition entraîne une activation des métabolismes secondaires et des défenses naturelles de la plante, avec une réponse en 48 heures et un effet systémique durant sept à dix jours.

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