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Développement durable
Des colles hydrosolubles pour les étiquettes de vin

Attendre de ses étiquettes de vin qu’elles se décollent facilement lors du lavage des bouteilles exige un adhésif hydrosoluble. Ses performances tiennent aussi aux paramètres de l’étiquette et au stockage des bouteilles.

Bout' à Bout' mène avec Citeo une expérimentation visant à étiqueter, stocker puis laver des bouteilles dont les étiquettes combinent différents choix, puis à observer la plus ou moins grande facilité à les enlever.
Bout' à Bout', association développant une filière de réemploi des bouteilles en Pays de la Loire, mène avec Citeo une expérimentation pour cerner les facteurs favorisant le décollement des étiquettes lors du lavage. Le plan d'expérience consiste à stocker des bouteilles dont les étiquettes combinent différents choix sur 3, 8 ou 12 mois, puis à observer leur faculté à se décoller lors du lavage.
© Bout' à Bout'

La recherche d’une colle d’étiquette hydrosoluble concerne avant tout ceux qui envisagent le réemploi des bouteilles en verre. Vanessa Chavanneau, responsable communication et marketing chez l’imprimeur Lithobru, constate que « nous ne sommes pas très en avance sur les colles solubles en France par rapport aux pays nordiques, car chez eux la consigne du verre se pratique au quotidien. Mais on commence à nous le demander pour l’export en Europe ».

Revenir à l’étiquette à colle serait la piste la plus simple mais elle n’est guère envisageable tant l’étiquette adhésive a d’avantages. Les principaux fabricants ont tous une offre d’adhésifs hydrosolubles : WW4031 chez Avery Dennison, RP30W chez UPM Raflatac ou RH4000 chez Manter. L’étude Bout' à Bout' (voir encadré) pointe qu’ils « sont entre 5 % et 30 % plus chers selon le type, la quantité et l’imprimeur » et que la faiblesse des commandes est aussi un facteur de surcoût.

Les fabricants alertent sur la phase de stockage des bouteilles

Marc Millet, manager vins et spiritueux France chez Avery Dennison, souligne que la faculté de décollement de l’adhésif peut être amoindrie par le stockage : « Notre adhésif WW4031, adapté à tout type de papier, part facilement en laveuse automatique avec 1,5 % de soude dans de l’eau à 80 °C. Mais ça implique de stocker les bouteilles à l’abri du soleil et de l’humidité, car sinon cela altère l’agent qui fait que c’est décollable ».

La solubilité de l’adhésif dépend aussi des choix créatifs

Chez Oé, marque de vin qui se présente comme engagée et éthique, le réemploi des bouteilles fait partie de la stratégie. La marque souligne qu’au-delà du choix d’un adhésif lavable, cet objectif a impliqué un travail avec l’imprimeur pour prendre en compte des facteurs qui maximisent le décollement des étiquettes lors du lavage. Oé a opté pour un papier non couché, non blanchi. L’étiquette a été microperforée pour que l’eau pénètre plus facilement. « Nous l’avons aussi trouée en mettant notre logo en forme d’oiseau », explique-t-on chez Oé. Elle ne comporte aucun vernis.

Avantage au papier non couché pour un bon décollement

L’association Bout' à Bout', qui développe une filière de consigne en Pays de la Loire, a lancé l’expérimentation « Influence de paramètres combinés sur l’enlevabilité des étiquettes lavables » avec Citeo. « Nous allons pouvoir concrètement qualifier les étiquettes que nous présentent les producteurs ou les imprimeurs et donner des recommandations », explique Anna Nicolet, responsable Qualité chez Bout' à Bout'. Le comité de pilotage de l’étude inclut notamment deux fournisseurs d’étiquettes adhésives (Avery Dennison et UPM Raflatac), un imprimeur (Autajon Étiquette Loire) et un laveur (Boutin services). Trois « blocs d’expérimentation » ont été prévus, correspondant à 3 mois, 8 mois et 12 mois de stockage de bouteilles étiquetées, dans un préau à l’abri du soleil et de la pluie, à partir de mi-décembre 2020. En tout, 36 combinaisons sont analysées, incluant 2 adhésifs lavables, 3 traitements de papier, 3 modes d’impression, 2 modalités de vernis (0 % ou 100 %)…

Les résultats sur 4 et 8 mois sont analysés. Tout en soulignant que le bloc de 12 mois risque de modifier les conclusions, Anna Nicolet note que le papier non couché obtient de meilleurs résultats que le couché et que le vernis est identifié à ce stade comme un facteur défavorable. Il n’y a pas eu d’écart significatif sur la dorure. L’étude prend aussi en compte les interactions entre différents facteurs. Ainsi le même papier couché mat se décolle mieux avec l’un des adhésifs. À ce stade, les résultats globaux ont été un peu moins bons à 8 mois qu’à 4 mois, « mais des combinaisons ont eu des très bons résultats à 8 mois », précise Anna Nicolet. Les résultats complets seront connus en janvier 2022. Ils alimenteront un modèle statistique permettant à Bout’à Bout’ de simuler « l’enlevabilité » d’une étiquette.

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