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« Un exosquelette Hapo pour la taille de la vigne et un Symbo pour le tracteur »

Baptiste Philippe, vigneron bourguignon, et son salarié Rémi Santailler ont testé quatre exosquelettes pendant la saison de taille. Ils ont porté leur préférence sur deux modèles différents.

<em class="placeholder">Rémi Santailler et Baptiste Philippe, du domaine de Verpaille.</em>
Baptiste Philippe (à droite), vigneron en Saône-et-Loire, et son salarié Rémi Santailler n'ont pas porté leur choix sur le même exosquelette, lors des essais Vitilab. Un choix justifié par une utilisation différente.
© L. Vimond

Depuis quelque temps déjà, Rémi Santailler, salarié du Domaine de Verpaille, à Viré, en Saône-et-Loire, pensait à s’équiper d’un exosquelette. Il faut dire qu’âgé de 60 ans, il réalise l’essentiel des travaux manuels sur l’exploitation de 20 hectares. « Je ne souffre pas du dos, mais il me reste encore sept à huit ans à travailler avant d’avoir tous mes droits à la retraite, plante-t-il. Je me disais que ce type d’équipement pouvait être utilisé en préventif, afin de préserver mon dos jusqu’à ma fin de carrière, pour m’économiser. » Il s’en était ouvert à Baptiste Philippe, à la tête de l’exploitation avec son épouse Estelle.

Deux exosquelettes vite écartés

Aussi quand ce dernier lui a soumis l’idée de participer à la campagne d’essais d’exosquelettes du Vitilab, il a de suite répondu par l’affirmative. « Les avoir essayés est une bonne chose, reconnaît le salarié. On se rend compte très vite des matériels qui ne nous conviennent pas. » Il a rapidement écarté le Corfor (renommé Skor RS2 depuis), dont il a estimé l’assistance trop faible, et l’Exoviti, qu’il estimait lourd et dont le ressort bridait trop les mouvements, notamment pour se baisser. « Un exosquelette doit être léger et apporter une certaine assistance sans engendrer trop de contraintes », considère Rémi Santailler.

Ce dernier a été séduit par la solution Hapo. « Au premier abord, ce système peut paraître loufoque, mais il fait le boulot. Les tiges ne demandent pas d’effort pour se baisser et elles aident bien pour se relever, témoigne-t-il. Ça force également à adopter une bonne posture en utilisant les cuisses tout au long de la journée. En plus, en fin de journée, on est moins fatigué. »

Choisir son exosquelette en fonction des travaux ?

Pour Baptiste Philippe, cet exosquelette ne convient pas. « À la belle saison, je réalise beaucoup d’heures de tracteur pour le travail du sol des rangs. Je suis en permanence penché vers l’avant, à regarder en bas les outils travailler. À la fin de la journée, je sens des tensions dans les lombaires. Je me questionne sur un investissement dans un exosquelette qui me soulagerait et qui serait compatible avec la position assise en tracteur. » Pour le vigneron, l’exosquelette Symbo semble être le plus adapté. « Mais il faudrait l’essayer sur de longues journées de tracteur pour confirmer ce choix », estime-t-il. À l’inverse, avec cet exosquelette, Rémi Santailler éprouve une gêne à la taille à cause de la plaque dorsale. « L’appréciation des exosquelettes dépend des travaux que l’on a à effectuer, récapitule le salarié. Par exemple, le système Hapo, qui fonctionne bien pour la taille, s’est montré plus contraignant lorsque je l’ai utilisé pour réaliser des travaux de bois, pendant le week-end, parce qu’on fait plus de mouvement. »

Des hésitations à investir

Annoncé à un tarif de 1 600 euros, l’exosquelette le plus adapté à Rémi Santailler représente un investissement non négligeable. « D’où l’intérêt de bien choisir son appareil, argue Baptiste Philippe. Il ne s’agit pas de voir l’exosquelette prendre la poussière dans les placards. Mais il s’agit surtout de préserver la santé de Rémi. » Le vigneron met également le prix de l’exosquelette en perspective avec le coût d’un arrêt de travail.

Baptiste Philippe émet cependant certaines réserves. À l’image de la ceinture lombaire qui, trop utilisée, peut avoir des effets néfastes en démusclant le dos, le vigneron s’interroge sur les effets délétères que pourraient avoir les exosquelettes. « Est-ce qu’il n’y a que des effets bénéfiques ou, au contraire, est-ce que, en préservant le dos, les exosquelettes peuvent engendrer des problèmes de santé ailleurs qu’au niveau du dos ? Rémi n’a pas de souci de santé et je n’ai pas envie de lui en provoquer. »

Pour s’assurer de la pertinence d’un tel investissement, le vigneron tente de se renseigner, notamment auprès de la caisse locale de MSA. « Je n’ai pas eu de réponse autre qu’aménager le poste de travail, comme tailler uniquement en montant dans les vignes en pente, rapporte-t-il. Ces appareils sont encore trop récents sur le marché pour faire l’objet d’une étude suffisamment longue pour être fiable. » Cette incertitude reste le seul frein à l’achat d’exosquelette.

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