Six modèles d'exosquelettes adaptés à la viticulture

Appelée Corfor jusqu’à il y a encore peu, la marque Skor (assistance, soutien en breton) est basée en Loire-Atlantique. Son dirigeant, Roland Coulombel est issu du monde du textile, à la tête de Royal Mer. Ce fabricant conçoit les harnais dits « exoposturaux » RS2 et RS4. Le premier a été testé dans le cadre des essais du Vitilab. Il se compose en partie supérieure de bretelles, s’ajustant à l’aide d’une sangle ventrale et d’une sangle au niveau de la poitrine, et reliées par l’arrière à deux sangles harnachées sous les genoux. D’un poids de 600 grammes, ce harnais prend peu de place, ce qui permet de l’avoir facilement avec soi, et s’enfile facilement. Le Skor RS2 incite son utilisateur à adopter une bonne posture et réduit la masse portée de 10 à 12 kg en reportant sur les genoux une partie des forces. Il facilite la position inclinée prolongée et aide à se relever, grâce à l’élastique dans le dos qui a un effet ressort.

Dernièrement, le fabricant a lancé un nouveau modèle, le Skor RS4, dont la prise basse du harnais s’effectue au niveau des cuisses, répondant aux gênes au niveau des genoux ressenties par certains utilisateurs du RS2. À noter aussi l’absence de sangle ventrale qui facilite son usage par la gent féminine.

D’un prix de 279 euros, le RS2 est proposé en sept tailles différentes. Ces dernières ne prennent en compte que la hauteur de l’utilisateur. « Ce sera le même harnais pour deux personnes de même taille, qu’elles fassent 60 ou 140 kg », précise Roland Coulombel. Le RS4 est lui proposé au tarif de 370 euros. Skor recherche des distributeurs pour diffuser ses solutions auprès du réseau agricole et viticole.

La société basque Exofair a dévoilé Bisko en 2024. Cet exosquelette se compose de deux bretelles, d’une sangle au niveau de la poitrine, d’un système tenseur dorsal reliant les bretelles à deux sangles se fixant autour des cuisses. Une poignée arrière permet de régler la tension de l’élastique dorsal, donc la force de retenue. D’un poids de 740 g, il s’enfile et s’installe en moins de 15 secondes. Compatible avec les positions agenouillée et/ou assise (quitte à détendre le système de tension dorsal), il est proposé en taille unique et convient aux personnes de 1,65 à 1,90 m : des extenseurs de cuisses sont disponibles en option.

Incitant à une bonne posture, cet exosquelette lavable en machine transfère la charge des épaules vers les cuisses. Selon le réglage de tension, l’exosquelette Bisko assure une assistance de 0 à 20 kg. Il soulage l’effort musculaire jusqu’à 40 %. Il est annoncé à un tarif de 950 euros. Le Bisko est distribué dans le monde agricole via Axe-Environnement.

L’exosquelette Japet W + se démarque des autres modèles testés par son assistance active. Motorisé et alimenté par une batterie d’une autonomie de 8 heures, cet appareil se compose d’une ceinture haute, au niveau du bas des côtes, et d’une ceinture basse, posée sur le bassin, reliées entre elles par des micromoteurs à vérins électriques. Ces derniers visent à accompagner les mouvements de l’opérateur.

Les deux ceintures disposent de molettes permettant un serrage adéquat. Un bouton assure l’allumage de l’appareil. Des touches +/- augmentent ou baissent l’assistance selon quatre niveaux : l’exosquelette soulage jusqu’à 40 % la pression exercée sur les disques lombaires et applique jusqu’à 16 kg de poussée. Quatre LED informent du niveau d’assistance ou du taux de charge des batteries.

L’exosquelette Japet W + doit être porté sur un t-shirt pour des sessions de 30 à 60 minutes (2 à 3 sessions par jour). Il est particulièrement indiqué pour des personnes souffrant de lombalgie chronique et aiguë.

S’installant en moins de 30 secondes, cet appareil de moins de 2 kg est décliné en deux tailles, selon le poids et la taille de la personne.

L’exosquelette Japet W + est facturé 7 700 euros, un prix qui comprend une demi-journée d’intégration et un mois d’accompagnement par la société nordiste. Pour les personnes reconnues comme travailleurs handicapées (RQTH), cet appareil certifié dispositif médical de classe 2a offre la possibilité d’avoir un financement de 30 à 100 % au travers de l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).

Sans RQTH, il est possible d’avoir des financements auprès du Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle (Fipu), avec l’appui d’un médecin du travail. Japet propose aux acquéreurs de les assister dans ces démarches de financement.

Basée dans l’Yonne, la société RB3D propose deux exosquelettes à destination des viticulteurs.

D’un poids de 2,2 kg, l’Exoviti se compose d’une plaque souple sur le haut du dos combinée à deux larges bretelles réglables, à une sangle ventrale reliée à une plaque sur le haut de bassin à l’arrière et à une sangle pectorale, dont la hauteur est ajustable. S’ajoutent deux sangles au niveau des cuisses, liées à la plaque arrière sur le bassin par deux tiges rigides. Ces dernières sont solidaires du haut du corps par deux ressorts enfermés dans des tubes transparents.

Davantage destiné aux personnes de 1,50 à 1,95 m ayant des pathologies, des douleurs au niveau du dos, l’Exoviti se met en place en moins d’une minute. Débrayable, il propose quatre niveaux de réglages de ressort (0 à 40 kg d’assistance), réduisant jusqu’à 30 % l’effort des muscles lombaires. Il est facturé 1 500 euros.

Le Symbo permet un ajustement simple de la tension du ressort

Préférentiellement destiné à un usage préventif, le récent exosquelette Symbo est plus simple et plus léger que l’Exoviti. D’un poids de 700 grammes, il se compose d’une plaque souple sur le haut du dos reliée à deux bretelles réglables à l’avant. Ces bretelles sont solidaires entre elles à l’aide d’une sangle pectorale, dont la hauteur est réglable en fonction de la morphologie. En partie basse, deux larges sangles enveloppent les cuisses et sont reliées par l’arrière à la partie haute par deux sangles connectées à un ressort. Sur le devant des sangles de cuisse, des molettes permettent d’ajuster la tension du ressort et donc son assistance. Celle-ci permet de réduire la sollicitation du dos de 15 % et écrête les pics d’effort susceptibles de générer des lésions.

Favorisant les bonnes postures, cet exosquelette proposé en taille unique est facturé 750 euros. Il peut être conservé sur soi pour se déplacer d’une parcelle à une autre en voiture.

RB3D commercialise ses exosquelettes par un réseau de concessionnaires viticoles formés pour leur mise en route et leur réglage.

Alors qu’une majorité d’exosquelettes du marché proposent une assistance par l’arrière, la société gardoise ErgoSanté présente des exosquelettes à assistance par l’avant. Testé dans le cadre des essais Vitilab, l’Hapo SD est un exosquelette de 950 grammes composé de deux bretelles reliées entre elles à l’avant par une petite sangle, ainsi qu’à une large ceinture (via une sangle arrière). Cette dernière est reliée à deux sangles au-dessus des genoux.

La conception repose sur deux tiges en fibre de verre prenant appui sur les sangles de ceinture et les bretelles et passant par la ceinture. Plus l’opérateur se penche, plus les tiges se courbent et exercent de force pour redresser le dos. À l’origine destiné à un usage préventif, l’Hapo SD s’adresse aux personnes à partir de 1,50 m et se décline en quatre modèles selon la taille de l’utilisateur. ErgoSanté propose deux dimensions de tiges, réduisant de 11 à 20 % l’activité musculaire au niveau des lombaires. Le choix entre les deux sections de tiges dépend du besoin d’assistance et/ou d’amplitude. Compter 1 660 euros HT pour cet exosquelette principalement vendu en direct.

À l’automne dernier, ErgoSanté a décliné une version plus adaptée au corps des femmes, baptisée Hapo CS et facturée 1 780 euros. Le haut des tiges vient soutenir un peu plus sur les côtés de la poitrine et une brassière réglable remplace la sangle pectorale.