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Pénibilité dans les vignes : « Avec l’exosquelette Hapo, je n’ai plus mal au dos »

Valentin Cadel, vigneron en Bourgogne, a adopté un exosquelette à l’issue de la campagne d’essais. Il lui apporte un soutien très appréciable car il souffre de douleurs lombaires.

<em class="placeholder">Valentin Cadel, vigneron à Fontaines en Saône-et-Loire, équipé d&#039;un exosquelette Hapo SD.</em>
Valentin Cadel a acquis un exosquelette Hapo à l'issue des essais avec le Vitilab.
© L. Vimond

« Avant l’exosquelette, j’angoissais à l’idée ne plus travailler dans les vignes », explique Valentin Cadel, vigneron installé sur la colline Saint-Hilaire à Fontaines, dans le nord de la Saône-et-Loire, et récemment équipé d’un exosquelette Hapo. Le vigneron a repris le Domaine de la Tour Saint-Hilaire à la suite du décès brutal de son père, œnologue. S’étalant sur 1 hectare, les vignes ont été plantées en 2001, mais les premières vinifications ne sont réalisées que depuis 2021. « Auparavant, ça partait au négoce », explique Valentin Cadel. Depuis, le jeune vigneron de 29 ans, qui était encore double actif il y a peu, exploite en plus 1,5 hectare dans le bas de Mercurey. Tout est travaillé à la main.

Un blocage du dos en 2024

Pour le jeune vigneron, essayer un exosquelette figurait dans les projets. « J’avais commencé à m’y intéresser, relate-t-il. J’aime bien comparer sans trop passer de temps. Aussi, lorsque j’ai reçu le mail d’Hugo Adellon de Vitilab, qui cherchait à recruter des essayeurs pour comparer des exosquelettes, j’ai sauté sur l’occasion. C’était le moyen de tester différents matériels, sans passer de temps à gérer la logistique. »

Il faut préciser que Valentin Cadel a souffert d’un blocage du dos en fin de saison de taille 2024. Depuis, la lombalgie est restée présente, plus ou moins forte selon la période. « Mon père souffrait du dos également et dans ma famille vigneronne en Champagne, ils sont tous cassés en deux », témoigne-t-il. La douleur permanente finissait par le faire douter de la pérennité de son activité vitivinicole. « Quand on a des problèmes de dos, on a tendance à moins bouger, alors qu’il faudrait au contraire bouger davantage pour remuscler au maximum », déplore-t-il.

Poursuivre son activité de vigneron

Le vigneron a donc vu dans l’essai proposé par Hugo Adellon l’opportunité de trouver le matériel adapté. Ses contraintes de calendrier personnel ne lui ont permis de n’en essayer que deux. « Mais ça a été suffisant », déclare-t-il. Dans un premier temps, il a testé l’exosquelette Bisko, composé d’un harnais « C’est un appareil bien conçu, qui soulage le dos, qui décharge, analyse-t-il. Ça aide, mais j’éprouvais encore des douleurs en fin de journée. Sur une échelle de 0 à 10, au lieu d’avoir 10 en fin de journée, j’avais seulement 3. »

 

 
<em class="placeholder">Valentin Cadel, vigneron à Fontaines en Saône-et-Loire, équipé d&#039;un exosquelette Hapo SD.</em>
Les deux tiges flexibles de l'exosquelette aident à supporter le haut du corps. © L. Vimond

Dans un second temps, il a essayé l’exosquelette Hapo. « Le principe est différent de tous les autres, dont la tension s’effectue par l’arrière, décrit-il. Ici, ce sont des barres souples à l’avant qui prennent appui sur les cuisses et sur les épaules. Quand on se relève, on se sent poussé. C’est un vrai soulagement. »

Un outil facile à régler

Lorsqu’il a réceptionné l’outil, Valentin Cadel n’avait pas forcément toutes les instructions pour réaliser les bons réglages. « Malgré tout, c’est un système qui reste facile à régler, observe-t-il. C’est comme un sac à dos : on serre les sangles. » Le vigneron regrette tout de même l’absence de marquages ou de repères pour le réajuster rapidement, notamment lorsque l’exosquelette sert à plusieurs utilisateurs. « Et même quand il sert à une seule personne, il peut se dérégler un petit peu », note-t-il.

Mais le vigneron trouve son compte à l’usage de cet outil. « Même si je ressentais des petites gênes, au niveau des côtes, à droite, c’était largement supportable au regard de la suppression des douleurs lombaires, se réjouit-il. Pour reprendre mon échelle de 0 à 10, je suis tombé à 0, voire à 1 après une longue semaine de taille. » Au final, l’appareil d’essai n’est jamais reparti de l’exploitation et va rester dans le domaine en attendant la réception du modèle commandé. Le passage d’un commercial d’Hapo a permis d’affiner les réglages, notamment pour éliminer la gêne sur le côté droit. « C’est parce que je taille à gauche. Cela génère une pression sur l’épaule droite. Depuis ces petites modifications de réglage, je n’éprouve plus de gêne, constate-t-il. Par la même occasion, le commercial a constaté que l’appareil d’essai n’était pas le bon, par rapport à ma grande taille. Le modèle commandé sera plus grand et comprendra des barres de dimension supérieure, pour une retenue plus grande. »

Repartir sur un cercle vertueux

Pour la taille de l’exploitation, le prix de 2 000 euros peut paraître élevé. « Mais la santé, ça n’a pas de prix », reconnaît le vigneron, qui constate des effets bénéfiques à court terme. « Je sens que le dos travaille, contrairement à la ceinture lombaire qui tend à démuscler. C’est magique. Ça a remusclé la zone des lombaires. Depuis mon accident, j’avais arrêté le sport à cause des douleurs. Depuis que j’ai l’exosquelette, j’ai repris les activités sportives. Je suis reparti sur un cercle vertueux. »

Le vigneron reste tout de même prudent dans ses mouvements et veille à bien plier les genoux. « Comme l’exosquelette tend à limiter la courbure du dos, il nous incite naturellement à davantage utiliser nos genoux. » Résultat : en fin de journée, Valentin Cadel est moins fatigué. « Avant, après une journée de taille, j’étais rincé. Aujourd’hui avec le Hapo, je m’économise : j’ai encore l’énergie de faire deux à trois heures de bureau après ma journée, si nécessaire », apprécie-t-il.

L’exosquelette ne gêne pas trop avec le sécateur électrique

Pour vérifier la compatibilité avec les outils viticoles, Valentin Cadel l’a testé avec son sécateur Pellenc alimenté par une batterie à la ceinture. « On m’a prêté un sécateur Infaco avec la batterie dorsale, confie-t-il. On peut ressentir une certaine gêne, parce qu’on est harnaché de partout. Mais il faut savoir ce que l’on veut. »

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