Aller au contenu principal

Réglementation ZNT - Le Conseil d’Etat annule les zones de non-traitement pour mieux les renforcer

Annulation de la réglementation sur les zones de non-traitement, extension de la zone de 20 m à une catégorie de population plus large et à une catégorie de produits phytosanitaires plus large : tel est l’avis du Conseil d’Etat prononcé le 26 juillet. Une décision qui risque d'étendre les surfaces agricoles concernées par les ZNT. 

L’avis rendu par le Conseil d’Etat annule l’arrêté fixant les distances à respecter avec les riverains pour les épandages de produits phytosanitaires et demande une révision à la hausse de ces zones de non-traitement (ZNT).
© Marie-Annick Carré

Mise à jour le 28 juillet

Le 12 juillet, lors d’une audience au Conseil d’Etat, le rapporteur public avait recommandé de prendre des mesures supplémentaires concernant les zones de non-traitement (ZNT). L’institution publique a rendu son avis le 26 juillet et décidé d'annuler l’arrêté de 2019 fixant les distances à respecter avec les riverains pour les épandages de produits phytosanitaires. La raison qui a conduit les « sages » à cette décision est que le texte protège uniquement les résidents et ne prévoit pas de disposition pour les personnes « travaillant » à proximité des épandages. A cet égard, les membres du conseil demandent des précisions concernant la protection de ces personnes.

Lire aussi : Semis 2021 : devez-vous prévoir des ZNT de 10 mètres ?

Une zone de 20 m étendue à plus de produits ?

Le Conseil d’Etat donne six mois au gouvernement pour revoir la copie initiale. L’autorité administrative demande parallèlement une révision des distances. Pour le Conseil d’Etat, la protection maximale de 20 m prévue par défaut pour les substances CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique) 1A « avérées » ou 1B « présumées » doit être étendue aux substances CMR 2 « suspectées ». Par ailleurs, l'instance annule une grande partie du décret de 2019 encadrant les chartes de riverains, sans demander de réaction réglementaire au gouvernement sur ce point.

Zone de résidence et de travail

L'extension des ZNT à des zones de travail (champs agricoles, zones artisanales...) et l'application de la distance de 20m à des produits CMR 2 pourraient élargir significativement les surfaces concernées par ces mesures, soulignent les ONG requérantes (Amis de la Terre, Générations Futures, Agir pour l’Environnement, collectif des maires anti-pesticides). Ce 26 juillet, le Conseil d’État a annulé également une partie de l'arrêté encadrant l'expérimentation de l'épandage de produits phytosanitaires par drone, qui avait été instauré par la loi Egalim.

Des réactions opposées

Dans un communiqué de presse publié le 27 juillet, l’association Générations Futures parle de « victoire pour les ONG » et de « désaveu pour le gouvernement ».

Du côté de la profession agricole, ce renforcement de la réglementation sur les ZNT demandé par le Conseil d’Etat risque de renforcer les contestations. Sur Twitter, le Conseil d'Etat est déjà taxé de faire « plaisir aux écolos ».

De nombreux agriculteurs sont opposés à ces zones de non-traitement et demandent au ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, de les entendre.

 

 

 

 

 

 

500 produits supplémentaires potentiellement concernés par les ZNT de 20 m                   La récente demande du Conseil d’État de faire appliquer les distances maximales de 20 mètres de non-traitement (ZNT) aux molécules suspectées d’être cancérigènes, mutagènes, ou reprotoxiques (CMR 2) « pourrait concerner plus de 500 produits », selon Christian Durlin, vice-président de la commission environnement de la FNSEA. « Il pourrait y avoir des conséquences sérieuses sur certaines cultures », s’alarme le représentant syndical, précisant que seule une cinquantaine de produits étaient visés par les précédentes dispositions sur les CMR de catégorie 1.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les plus lus

Carte de la situation des eaux superficielles au 1er septembre 2025
Sécheresse 2025, l’irrigation limitée dans 45 départements : quelle carte des restrictions d’eau ?

L’été 2025 s’annonçait dès début juillet plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient depuis et la…

Bovin de profil présentant des nodules de dermatose nodulaire contagieuse sur la peau.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : cinq élevages du Doubs sous surveillance, la première zone réglementée assouplie

Après l'apparition d'un cas de DNC dans l'Ain le 6 septembre et le 18 septembre dans le Rhône, la préfecture du Doubs met sous…

  Adrien Sperry, directeur de cabinet de la préfète de la Loire, encadré de deux gendarmes lors d'un contrôle dans la Loire d'une bétaillère.
DNC dans le Rhône : les gendarmes mobilisés, l’abattoir de St Romain de Popey à l’arrêt, 9 suspicions levées

Les services de l’Etat s’activent dans le Rhône et la Loire pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse…

Carte des foyers de FCO 3 et FCO 8 recensés depuis le 1er juin 2025 jusqu'au 25 septembre 2025
Les cas de FCO 3 et 8 progressent toujours sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 25 septembre, 5853 foyers de FCO de sérotype 3 et 2740…

« La société civile est insouciante du risque que l’agriculture court » : 14 agriculteurs lancent un cri d’alarme et témoignent « à cœur ouvert »

Un collectif d’agriculteurs du grand bassin parisien se revendiquant « sans posture politique ou syndicale » exprime…

  De gauche à droite : Éric Forin, Directeur général de Terrena, Olivier Chaillou, Président de Terrena, Bernard Guillard, Président d’Agrial et Julien Heillaut, Directeur général d’Agrial.
Agrial et Terrena étudient leur rapprochement pour devenir la première coopérative agricole française

Les deux groupes coopératives annoncent étudier un projet de rapprochement porté par les conseils d’administration. 

Publicité