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Variétés maïs : le catalogue français condamné à s'adapter aux nouvelles attentes

Le nombre de dépôts à l'inscription chute depuis dix ans pour les variétés de maïs au catalogue français. Ce dernier est concurrencé par les catalogues européens moins contraignants et une perte d'attractivité, mais sa mue a commencé.

Le nombre de dossiers déposé à l'inscription en France en maïs chute depuis plus de dix ans tandis que l’utilisation par les agriculteurs de variétés issues d’autres catalogues européens augmente.
Le nombre de dossiers déposé à l'inscription en France en maïs chute depuis plus de dix ans tandis que l’utilisation par les agriculteurs de variétés issues d’autres catalogues européens augmente.
© Réussir / CTPS

En maïs, le catalogue français perd de sa superbe : le nombre de dossiers chute depuis plus de dix ans en grain comme en fourrage. En parallèle, l’utilisation par les agriculteurs de variétés issues d’autres catalogues européens augmente.

Si des semenciers comme RAGT, KWS ou Semences de France revendiquent leur attachement au catalogue tricolore, tous considèrent qu’il devra évoluer pour regagner de l’attractivité. En cause : le niveau d’exigence en rendement à l’inscription susceptible de barrer la route à des variétés au profil intéressant du point de vue de la régularité ou des performances en conditions limitantes.

Le nouveau plan Semences et plants pour une agriculture durable (Spad2) lancé en 2021 par le ministère de l’Agriculture s’y attelle. Il va étudier, avec tous les acteurs, l’introduction de nouveaux critères à l’inscription afin de l’adapter aux nouvelles attentes, quitte à pondérer l’impact du rendement. Mais le processus prendra plusieurs années.

En attendant, des ajustements ont déjà été adoptés. « Auparavant, l’inscription nécessitait que la variété fasse mieux que les deux meilleurs témoins en rendement et en verse. Cela pouvait bloquer l’accès au marché de nouvelles variétés lorsque les témoins sont très forts, notamment sur les précocités tardives, reconnaît Valérie Uyttewaal, du Geves. Depuis deux ans, il faut être au-dessus de la pente de tendance du progrès génétique sur dix ans, ce qui évite l’effet de marche, qui était parfois trop haute. »

Autre mesure : la possibilité d’inscrire une variété dès la première année en cas de très bons résultats, s’ils sont confortés par des données d’expérimentation complémentaires fournies par l’obtenteur, acquises selon les modalités exigées par le CTPS et contrôlées par le Geves.

« Si l’on réduit l’inscription à un simple droit à commercialiser, on peut aller vers les catalogues européens les moins chers et les moins exigeants, analyse Yvan Contrain, chez KWS France. Mais si l’on considère que l’inscription doit apporter à l’agriculteur l’assurance d’avoir une variété de bon niveau, adaptée aux conditions françaises, sur la base d’un jugement indépendant, alors le catalogue français prend tout son sens. » Avec le rôle de prescription de plus en plus important des distributeurs, qui n’hésitent pas à recourir aux variétés issues des catalogues européens, le catalogue français va devoir trouver un nouvel équilibre. Celui-ci devra se situer entre le maintien d’une exigence gage de sécurisation et de réel progrès génétique pour les agriculteurs, et une ouverture suffisante pour intégrer les évolutions des attentes du terrain.

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