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Une chaudière à bois avec échangeur air/air vite amortie chez Gilbert Robineau

Après un premier essai de chaudière, Gilbert Robineau chauffe ses dindes avec de l’air pulsé réchauffé par du bois de récupération.

Depuis deux ans Gilbert Robineau s’est équipé de deux chaudières espagnoles Villoria Otero à air pulsé qui ont remplacé ses radiants à gaz. « Je ne voulais pas de système à eau chaude car je considère que les aérothermes s’encrassent et se bouchent, estime-t-il. Je préfère aussi apporter de l’air neuf en permanence ». Il a eu le temps de réfléchir à ce choix au cours des quatre années de contentieux avec un fabricant polonais lui ayant vendu des chaudières à air pulsé qui n’ont jamais correctement fonctionné. Installé dans le Maine-et-Loire, Gilbert Robineau élève des dindes sur un site de 3 350 m2 comptant quatre bâtiments tunnels statique (type Louisiane) construits en 1998 et rénovés voici deux ans (rideaux neufs isolés et laine de verre avec une nouvelle bâche en couverture). L’éleveur s’approvisionne à bon compte de déchets d’une menuiserie industrielle qu’il fait déchiqueter en morceaux gros comme le pouce. « Le caisson de 30 m3 prêt à brûler me revient à 300 € (moins de 45 €/t) avec un taux d’humidité sortie usine à moins de 15 %. »

Chauffer plus pour moins recharger en copeaux

L’an dernier, il a consommé treize caissons sur son lot d’hiver (décembre à mars), c’est-à-dire 390 m3 de plaquettes soit environ 30 kg par m2 chauffé. « Je n’hésite pas à chauffer plus longtemps jusqu’à 10 semaines, ce qui sèche plus la litière et améliore le confort des animaux (pas de gros doigts) démarrés à 7,2 de densité. » L’éleveur, qui récupère aussi du copeau (et en revend), travaille exclusivement avec ce matériau. Après avoir étalé 50 m3 pour 850 m2, il recharge avec un petit Kubota tirant une remorque de 5 m3. « Comme je chauffe et que l’air a constamment une faible hygrométrie, je passe au maximum une remorque de copeaux par semaine à partir de 7-8 semaines. » Avec cet air plus sec, Gilbert Robineau prend la précaution d’hydrater les dindonneaux avec un pulvérisateur durant les deux premiers jours. « Après ils savent bien où aller boire. »

Moins de quatre ans de temps de retour

L’éleveur a toujours consommé beaucoup de gaz sur son élevage. « Avant de changer le chauffage et de réisoler, j’étais arrivé à 13,7 kg/m2 de propane et à environ 30 000 € de frais de chauffage par an. » Maintenant, il dépense 1 500 € d’électricité et de l’ordre de 6 000 € de bois (20 caissons sur l’année), hors frais d’entretien. « J’ai investi 110 000 € dans l’installation (33 €/m2), mais grâce à un approvisionnement à bon prix, le temps de retour sera de cinq années au grand maximum. » Il n’a bénéficié d’aucune subvention, faute de matériel à air pulsé agréé. « Nous faisons des tests pour obtenir cet agrément, précise Didier Atger, notamment sur la qualité des fumées. » « En revanche, ajoute l’éleveur, je n’ai pas constaté d’amélioration des performances. J’ai tout de même réduit les frais vétérinaires aux alentours des 2 €/m2. » Avec un matériel qui ne fonctionne que 35 % du temps, il pourrait l’utiliser pour faire du séchage (herbe, maïs, bois), si cet équipement était mobile et surtout s’il avait du temps disponible. « j’ai bien assez à faire avec mes dindes et mon business du copeau, » sourit-il, en permanence connecté à son oreillette pour prendre les commandes et organiser ses tournées.

Un équipement simple et robuste

La chaudière à bois Villoria Ottero mise sur un bon rapport qualité-prix

Gilbert Robineau s’est équipé de deux chaudières de 550 KW, auxquelles s’ajoutent en secours par bâtiment deux canons de 50 KW. « C’est largement assez pour 1 700 m2 », estime Didier Atger. L’agent commercial préconise plutôt le modèle de 300 KW pour des surfaces similaires (quatre modèles de 300 à 900 KW), mais l’éleveur a préféré la sécurité, moyennant un surcoût de l’ordre de 5000 €. Le flux de calories est proportionnel au débit d’air réchauffé à 90 °C, lequel évolue progressivement jusqu’à 20 000 m3/h sur ce modèle. Le foyer est de type volcan, avec acheminement par le fond. L’allumage est manuel, mais ensuite la régulation de la combustion et de l’approvisionnement est faite par l’automate, lui-même relié aux sondes de températures des bâtiments.

Une température homogène partout

L’air neuf aspiré à l’extérieur réchauffé est poussé dans les deux poulaillers par deux gaines isolées de grand diamètre. L’éleveur a fait le choix inhabituel d’une entrée d’air en pignon plutôt qu’au centre avec une bouche en Y. À l’intérieur, deux brasseurs verticaux assurent la diffusion. « Je ne constate pas d’écart de température entre les deux pignons », souligne Gilbert Robineau. L’éleveur n’a pas fait installer la trappe de recyclage d’air chaud proposée par le fabricant. Gilbert Robineau compte une demi-journée de travail par semaine pour dépoussiérer l’échangeur de chaleur, décendrer et recharger les trémies.

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