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Une année 2021 calamiteuse pour les apiculteurs

Avec une récolte attendue d’à peine le tiers de celle d’une année habituelle moyenne, pour les apiculteurs, 2021 sera l’année d’une production historiquement faible. L'Union nationale de l'apiculture française demande à ce qu'elle soit reconnue en calamité agricole.

Faute de trésorerie et de stock de miel suffisant, les jeunes apiculteurs professionnels vont avoir de grosses difficultés à maintenir leurs exploitations.
© david di marcantonio / flickr

« Annus horribilis », c’est ainsi qu’est qualifiée l’année 2021 par les apiculteurs français. En effet, la production de miel est annoncée « historiquement faible ». La récolte de miel ne s’achèvera pas avant la mi-septembre mais elle devrait se situer « entre 20 et 30 % d’une année normale ». L’estimation donnée par le Réseau Biodiversité pour les abeilles est de 7 à 8 kg de miel par ruche.

L’explication vient de la météo. Hiver très doux, retour brutal du froid, conditions météorologiques désastreuses durant la floraison estivale qui n’ont pas permis de faire de bonnes miellées…  « La situation a été moins dramatique pour les ruches situées à proximité de colza, » constatent encore les spécialistes.

Un appel à soutenir la production de colza

Les apiculteurs appellent donc le gouvernement et le monde agricole à « soutenir cette culture qui joue un rôle majeur dans l’économie apicole ». L’appel est lancé au moment où les agriculteurs sèment le colza. La floraison de cette plante cultivée « apporte pollen et nectar en début de saison et permet aux colonies de se développer pour être parfaitement productives sur des cultures estivales comme le tournesol, la lavande ou la luzerne, » explique encore le Réseau Biodiversié pour les abeilles. Pour les apiculteurs, il faut encourager cette culture dont les surfaces sont passées de 1,5 million d’hectares à 977 000 hectares depuis 4 ans.

Mortalité d'abeilles à craindre pendant l'hivernage

Les conditions météo de l’année vont aussi rendre l’hivernage des colonies difficile. Le développement du parasitisme, en particulier du Varroa et du Nosema ceranae, risque de provoquer d’importantes mortalités des abeilles.

L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) se montre légèrement plus optimiste. Son président, Christian Pons, table malgré tout sur « au minimum 40 à 50% de miel en moins par rapport à l’année dernière ». Et de rappeler que « dans le centre et les régions de montagne, la miellée de printemps s’est mal passée en raison du gel, du froid et de la pluie ». Tout comme le miel de sapin ou d’acacia, la récolte de miels méditerranéens - comme le thym et le romarin - devrait elle aussi s’avérer décevante.

Demande de reconnaissance en calamité agricole

« Nous avons fait une demande d’obtention de calamité agricole auprès du ministère, qui devrait nous répondre à la fin de la récolte en septembre », confie le président de l'Unaf. Si certains grands apiculteurs possèdent assez de stock de l’année dernière pour traverser cette épreuve, selon lui, « ce n’est pas le cas de tous, notamment des jeunes apiculteurs ». Analyse partagée par le Réseau Biodiversité pour les abeilles qui craint que « faute de trésorerie et de stock de miel suffisant, » les jeunes apiculteurs professionnels connaissent de « grosses difficultés à maintenir leurs exploitations ».

Lire aussi Lire aussi « Apiculture – Un printemps 2020 favorable à l’activité des abeilles et à la production de miel »

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