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Une alimentation de précision pour les porcelets

Arnaud Brielles a investi dans l’alimentateur Optimat d’Asserva pour distribuer un aliment humidifié aux porcelets logés dans son nouveau post-sevrage. Les résultats sont au rendez-vous.

Dans la continuité du développement de son exploitation, Arnaud Brielles, à la tête d’un élevage de 380 truies naisseurs-engraisseurs à Brielles en Ille-et-Vilaine, a construit un bâtiment abritant deux salles de 1 100 places de post-sevrage et une maternité de 80 places. Pour assurer l’alimentation des porcelets sevrés, il a choisi l’Optimat d’Asserva, un système d’alimentation multiphase et qui permet d’humidifier l’aliment au moment de sa distribution.

Les premiers résultats techniques sont prometteurs, depuis sa mise en service en novembre 2020. Le premier lot est sorti de la salle à 49 kilos de poids vif en moyenne en 68 jours de présence (10 semaines), soit un GMQ de 619 grammes par jour (530 g/j de GMQ corrigé 8-30 kg), et un indice de consommation brut de 1,75 (1,48 en indice corrigé 8-30 kg). Des performances haut de gamme qui justifient l’investissement, selon l’éleveur. « Par rapport à l’ancien post-sevrage, le gain d’indice de consommation me fait gagner 4 500 euros de coût alimentaire par bande de 1 100 porcelets, soit 45 000 euros par an (10 bandes pour une conduite en quatre bandes). »

Selon l’éleveur, le système de distribution de l’aliment qu’il a choisi joue un rôle décisif dans l’obtention de ces résultats. « L’alimentation à sec est un facteur limitant dans une recherche d’optimisation du programme alimentaire. L’humidification de l’aliment distribué apporte un plus décisif », estime-t-il. La précision de la distribution est également appréciable. « Pouvoir contrôler précisément la composition de l’aliment, les quantités distribuées et la fréquence des repas à l’échelle de la case est un gage de réussite technico-économique. »

Une courbe d’alimentation modulable à l’auge

Chaque auge reçoit une quantité d’aliment pesée, distribuée en autant de repas que souhaite l’éleveur. Cette quantité est définie suivant un programme alimentaire qui se traduit par une courbe d’alimentation. Elle peut être modulée à la hausse comme à la baisse, exactement comme pour une distribution de soupe classique en engraissement. La ration quotidienne affectée à l’auge est distribuée en plusieurs repas. Arnaud Brielles a choisi de faire quatre repas échelonnés de 9 heures à 21 heures. En fin de lot, quand la capacité de l’auge devient insuffisante, l’éleveur scinde le repas en deux, puis en quatre. « Il n’y a pas de compétition à l’auge, les porcelets attendent tranquillement qu’il y ait une place libre pour aller manger », constate l’éleveur.

L’automate de préparation des rations est constitué de deux cuves. La première permet le pesage de la ration affectée à l’auge et son mélange si elle est constituée de plusieurs matières premières ou de plusieurs aliments, dans le cadre d’une transition alimentaire par exemple. Les rations peuvent varier de 1 à 50 kilos par préparation. La seconde cuve est reliée au circuit de distribution des mélanges jusqu’aux auges. « Cette conception permet dans le même temps de distribuer une ration et de préparer la ration suivante, ce qui fait gagner du temps », précise Mathieu Soulabaille, responsable commercial Asserva. Chez Arnaud Brielles, la solution du transfert pneumatique a été retenue car les silos et le local de préparation des rations se situent à 150 mètres du post-sevrage. « Une distance difficile à gérer avec une chaîne d’alimentation, mais pas avec du pneumatique. » Dans les salles, une série de barillets rotatifs permettent d’orienter la ration vers l’auge correspondante. L’automate qui gère l’alimentation peut être connecté en réseau à une tablette ou un smartphone grâce à un réseau wifi installé dans l’élevage, permettant ainsi une gestion à distance. Une option qui évite à Arnaud Brielles des allers-retours inutiles entre les salles de post-sevrage et l’ordinateur.

Arnaud Brielles est le premier éleveur à avoir choisi la version de l’Optimat qui permet l’humidification de l’aliment. « C’est la deuxième installation de ce type en France, après celle de la station expérimentale de l’Ifip à Romillé », précise Mathieu Soulabaille. L’eau arrive par un injecteur dans la descente d’aliment avant d’arriver dans l’auge. L’injecteur est relié à une électrovanne connectée à un débitmètre, permettant une gestion précise des quantités distribuées. La quantité pour chaque repas est programmable, ce qui permet de faire varier le taux de dilution en fonction de l’âge des porcelets ou de la quantité d’aliment distribuée. Arnaud Brielles démarre à une dilution de 1,5 litre par kilo, pour finir à 2,2 litres par kilo en fin de période.

27 minutes pour alimenter 1 100 porcelets

Nous avons assisté à la séance d’alimentation d’un lot de 1 100 porcelets qui avaient 8 jours de présence en post-sevrage, après avoir été sevrés à 21 jours. « Ces porcelets proviennent de la nouvelle maternité construite dans le même bâtiment », précise Arnaud Brielles. Malgré un nombre important de cochettes dans la bande, le poids de portée était de 101 kilos, pour une productivité supérieure à 14 porcelets sevrés par portée (7 kg de moyenne au sevrage). Les porcelets sont logés dans des cases de 45 places. Les mâles entiers d’un côté et les femelles de l’autre. Les auges sont situées au milieu des cases. « Je peux ainsi programmer une distribution à la case », justifie l’éleveur. Au premier coup d’œil, on constate que les porcelets ont rapidement surmonté le stress du sevrage. Très peu de traces de diarrhées témoignent d’une bonne santé digestive. Peu de retardataires également dans les cases très homogènes. L’éleveur a ajouté un nourrisseur circulaire dans les deux premières cases qui logent les plus petits porcelets, pour les aider à démarrer en consommation. Ces nourrisseurs sont également approvisionnés par l’Optimat, mais sans humidification de l’aliment.

Il faut 27 minutes pour alimenter l’ensemble de la salle, soit une minute par case. « Nous suivons intégralement le premier repas de la journée, indique Arnaud Brielles. Cela nous permet de mieux détecter les porcelets malades ou qui ne mangent pas. » L’éleveur a aussi le temps de moduler en direct les quantités distribuées sur l’application de son smartphone connecté au réseau wifi interne de l’élevage. L’auge double fait 2,8 mètres de long, soit 12 cm par porcelet. La descente se ramifie en quatre tuyaux pour une bonne répartition sur toute la longueur. L’aliment et l’eau ne sont pas immédiatement mélangés à leur arrivée dans l’auge, d’autant plus que le 1er âge est sous forme de miette. Par ailleurs, la quantité d’eau injectée avec l’aliment est faible. Une part plus importante est délivrée immédiatement après le passage de l’aliment, afin de nettoyer la descente. Cependant, une fois dans l’auge, l’aliment absorbe rapidement l’eau. Cela donne une forme de bouillie dont les porcelets raffolent. En moins de dix minutes, l’auge se vide. Il ne reste plus qu’un peu de liquide, que les porcelets vont finir de boire en moins d’une heure. Des pipettes assurent un apport d’eau fraîche en dehors des repas.

Avis d’éleveur : Arnaud Brielles

Un système d’alimentation évolutif

« L’Optimat est une évolution très importante dans la manière de gérer l’alimentation des porcelets en post-sevrage, le lieu où se construit la réussite de l’élevage. Il permet d’ajuster au mieux les apports alimentaires en fonction des besoins des porcelets. Ce concept permet aussi de pousser plus loin la démédication, en donnant la possibilité d’administrer précisément un médicament dans l’aliment à l’échelle de la case en cas de pathologie ponctuelle, sans avoir à traiter l’ensemble de la salle. L’Optimat offre aussi la possibilité d’évoluer simplement vers la valorisation des céréales de l’exploitation sans investir lourdement dans du matériel de fabrication des aliments, en assurant à la fois le mélange des matières premières et la distribution. »

Un bâtiment conçu pour la performance et le confort des porcelets

Le nouveau post-sevrage de l’EARL La Rabardière a été mis en service en service en novembre 2020. Outre le système d’alimentation performant, l’éleveur a particulièrement mis l’accent sur le confort des porcelets. Le sol est constitué d’un caillebotis plastique intégral. Les animaux bénéficient d’une niche régulée en fond de case permettant une régulation biclimat de l’ambiance (29 °C dans la niche et 25 °C dans la salle à l’arrivée des porcelets). Le chauffage est assuré par deux lignes de Spiraflex situées l’une au-dessus et l’autre au-dessous des capots des nids. Le bâtiment est équipé de racleurs en V (Trac), dans la lignée de l’engraissement qui a été le premier en 2011 à bénéficier de cet équipement mis au point par Cooperl. Le bâtiment abrite aussi une salle de 80 places de maternité conçue pour une conduite en quatre bandes. Les truies sont alimentées avec le Materneo d’Asserva qui permet également une distribution de précision.

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