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Faire la feuille : une pratique adaptée aux ovins à besoins faibles et modérés

En complément d’un apport de foin, « la feuille » complète la ration des brebis peu exigeantes, à l’entretien, taries, vides ou en milieu de gestation.

Dans la grande majorité des cas, l’affouragement en feuilles est mis en œuvre avec des brebis à faibles besoins : adultes taries et vides ou bien en milieu de gestation.

En pleine sécheresse, sur une prairie « paillasson » (avec un rendement de 300 kilos de matière sèche d’herbe par hectare), les besoins des brebis alimentées avec un foin de très mauvaise qualité sont couverts grâce à l’apport de feuilles (graphique). Sans ce complément, elles auraient perdu du poids. Avec une coupe quotidienne de 5 kilos de branches par animal, les ligneux sont consommés à raison de 500 grammes de matière sèche.

Les feuilles coupées sèchent très vite

Même si elle limite le temps de travail, une distribution tous les trois jours induit une baisse de consommation des feuilles. En effet, ces dernières sèchent très rapidement et deviennent moins appétentes. Cette pratique semble toutefois possible avec des brebis vides, sans objectif de reprise de poids à court terme.

En fait, les animaux passent peu de temps à manger les feuilles et les jeunes tiges : environ 10 % en journée. Leurs activités principales se répartissent entre le pâturage de l’herbe (50 %), la rumination et le repos (20 %).

Prudence avec des agneaux

Une étude a été réalisée avec des agneaux d’herbe sevrés à 70 jours à l’Inrae de Theix (Puy-de-Dôme). Il s’agissait d’agneaux Romane d’un poids moyen de 22 kilos au sevrage. L’apport de 500 grammes de concentré quotidien à l’herbe a été remplacé par 1,5 kilo de rameaux (feuilles et tiges de l’année) de frêne par jour.

La baisse des vitesses de croissance est de l’ordre de 30 grammes par jour par rapport à l’apport de concentré mais reste supérieure à 200 grammes par jour ; ce qui est correct pour des agneaux à l’herbe. Les agneaux les plus lourds au sevrage affichaient toutefois les meilleures vitesses de croissance. Leur format est plus adapté à la consommation de fourrage. En revanche, un plus faible apport quotidien de rameaux (0,7 kilo) a fortement impacté l’évolution du poids des agneaux (tableau).

Une technique adaptée à toutes les races

Toutes les races semblent adaptées à cette pratique avec une période d’apprentissage. Dans les élevages enquêtés dans cette étude (1), les races rustiques et bouchères consomment indifféremment les feuilles. Des essais ont également été réalisés avec une race prolifique sans problème d’adaptation.

En fait, tout réside dans l’apprentissage comme c’est le cas avec la majeure partie des aliments. Les animaux qui ont déjà consommé les feuilles se précipitent dès la distribution. Dans le cas contraire, ils mettent un peu de temps à s’y habituer.

(1) Projet Climagrof 2 financé par le FNADT, l’Agence nationale de cohésion des territoires, la région Nouvelle-Aquitaine et piloté par le Ciirpo. Pour en savoir plus : dossier climagrof2 sur www.idele.fr

Candice Ferreira, responsable de l’exploitation de l’Eplefpa de Brioude-Bonnefont

Un essai concluant avec des agnelles de renouvellement

 

 
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Candice Ferreira, responsable de l'exploitation de l'Eplefpa de Brioude-Bonnefont. © DR

« Nous avons testé l’affouragement en feuilles lors de l’été 2023 avec deux lots d’agnelles de 30 kilos. L’herbe était complètement sèche avec un rendement très faible (500 kilos de matière sèche par hectare). Un apport de 350 grammes de triticale par agnelle était réalisé au quotidien. Pour l’un des lots, nous coupions des branches tous les trois jours.

Grâce à cet apport alimentaire estimé à 300 grammes de matière sèche de feuilles consommées par jour, les besoins alimentaires de ces agnelles ont été couverts. Dans le second lot qui disposait seulement d’herbe sèche et de céréales, la ration couvrait seulement 80 % des besoins des animaux ».

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