Aller au contenu principal

Un drive fermier monté en dix jours et appelé à durer

Au début du confinement, des producteurs fermiers d’Ille-et-Vilaine, aidés par la chambre d’agriculture, ont monté en urgence un site de vente en ligne, avec retrait en drive ou livraison à domicile.

Le grand parking circulaire de la chambre d’agriculture de Rennes était particulièrement adapté à la circulation des voitures lors des retraits. © Drivefermier35
Le grand parking circulaire de la chambre d’agriculture de Rennes était particulièrement adapté à la circulation des voitures lors des retraits.
© Drivefermier35

À l’origine, douze producteurs fermiers d’Ille-et-Vilaine, de l’association Comptoirs paysans et du réseau Bienvenue à la Ferme, réfléchissaient à créer un drive fermier à Rennes. « Avec le confinement, ces producteurs ont perdu une grande partie de leurs débouchés, explique Didier Mahé, responsable de l’équipe Circuits courts des chambres d’agriculture de Bretagne. Grâce à Bienvenue à la ferme, qui dispose d’une solution de paiement en ligne, nous avons pu monter en urgence un drive fermier, en mettant à disposition des producteurs le parking couvert de la chambre d’agriculture, à Rennes. »

Un site de commande et paiement en ligne utilisant le logiciel de gestion Panier local a été créé sous l’égide de Bienvenue à la ferme. Deux autres sites de retrait des commandes ont été établis, à Janzé, dans une ancienne caserne de pompiers, et à Bain-de-Bretagne, dans un magasin bio. Tous trois ont été équipés de vitrines réfrigérées et agencés de façon à pouvoir respecter les gestes barrières. « Tout s’est organisé par téléphone, par WhatsApp…, précise Didier Mahé. Les producteurs ont fait preuve de beaucoup d’imagination et ont su utiliser les nouvelles technologies pour communiquer. Il fallait notamment que la gamme de produits proposés soit assez complète, ce qui impliquait de trouver d’autres producteurs près des trois sites, et que les informations sur les produits, les jours de retrait, les lieux et modes de livraison soient transmises très rapidement. »

Un mode de vente complémentaire

En moins de dix jours, le système était opérationnel, avec 54 producteurs offrant une large gamme de légumes, viandes, volailles, produits laitiers (fromage, yaourt, beurre, glaces...), pain, farine, cidre… en bio et conventionnel. « Le drive a très bien marché dès le départ, indique Régis Tropée, producteur de cidre et jus de pomme. Les premières semaines, à Rennes, nous vendions 600 paniers par semaine, avec deux jours de retrait, le mercredi et le vendredi. Pour les producteurs qui assuraient la distribution, cela impliquait de bien connaître tous les produits. Mais le sondage, auquel 240 clients ont répondu, a montré qu’ils étaient très satisfaits des produits, du temps d’attente, du respect des gestes barrières. »

Une livraison à domicile était aussi possible à Rennes, à vélo, avec le prestataire Toutenvélo, puis sur toute la métropole avec un autre prestataire. Et des points relais supplémentaires ont été rajoutés par la suite à partir des trois sites principaux. Même si les marchés puis les restaurants ont repris depuis, la volonté des producteurs est de continuer. « Nous allons devoir adapter les horaires. Pendant le confinement, les retraits se faisaient le matin. Mais en période normale, les clients préfèrent  le soir. Ils souhaitent aussi avoir une offre variée et évolutive. » La vente en ligne et le drive constituent aussi un mode de commercialisation complémentaire, sans intermédiaire, qui prend moins de temps qu’un marché. « Et il permet de nous faire connaître des particuliers, mais aussi des restaurants et magasins. » Un quatrième site de retrait pourrait être créé à Vitré en septembre.

« Le choix de la modalité de paiement est important » - Didier Mahé, chambres d'agriculture de Bretagne

Stéphane Gicquel, Ferme de la Sablonnière, à Guipry-Messac

 

 
Stéphane Gicquel, Ferme de la Sablonnière, à Guipry-Messac © Ferme de la sablonnière

« Avec sept associés, nous transformons 700 000 litres de lait en beurre, yaourt, crème fraîche, fromage blanc, fromage frais, fromages apéritif et fromages affinés. Les produits sont vendus sur deux marchés, à la ferme, à des restaurants et cantines, dans six magasins de producteurs et en GMS. Avec le confinement, nous avons perdu les restaurants et cantines, et un marché. Mais la vente à la ferme et les magasins de producteurs ont très bien marché. Pour le drive, nous n’avons eu qu’à remplir les cases du logiciel Panier local avec nos produits et les prix. Nous livrons Rennes et Bain-de-Bretagne. La commande est possible jusqu’à la veille à 14 h. Et comme nous avons du volume, nous n’avons pas de mal à répondre à la demande. Le paiement se faisant à la commande, nous devons juste veiller au poids des fromages portions qui sont vendus à prix fixe. »

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans leur bâtiment vaches laitières</em>
« Nous sommes passés de 8 300 à 14 500 litres de lait corrigé par vache en cinq ans »
Le Gaec des Landelles, en Loire-Atlantique, a maximisé la production de matière utile par logette. Les divers leviers…
<em class="placeholder">Estelle et Sylvain Quellier, éleveurs et associés du Gaec des prairies normandes</em>
« Nous réinvestissons pour assurer l'avenir de notre ferme laitière dans l'Orne »

Avec 80 vaches laitières en AOP camembert de Normandie, Estelle et Sylvain Quellier ont choisi d'améliorer les conditions…

<em class="placeholder">franck et </em>
Élevage laitier bio : « Nous avons le goût de la productivité en Mayenne »

La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite…

vaches laitières au pâturage dans une prairie permanente du Grand Est
PAC et prairie permanente : quelles sont les règles de retournement ?

Dans quel cas un agriculteur peut-il retourner une prairie permanente ? En France, la conditionnalité de la PAC impose un…

<em class="placeholder">Maxime Besnard, éleveur, dans sa luzernière.</em>
« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et…
<em class="placeholder">franck et émilie hivert devant leur robot alimentation en bio en mayenne</em>
Robot d’alimentation : « Nous consacrons six heures par semaine à nourrir 140 UGB en bio en Mayenne »

En Mayenne, les associés du Gaec Hivert ont opté pour un robot d’alimentation pour nourrir les vaches, les taries et les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière