Space 2025 : un rendez-vous perturbé par le contexte sanitaire pour les races à viande
La situation sanitaire, et en particulier la circulation active de la FCO dans l’Ouest, a empêché de nombreux animaux d’être présents au Space. Les concours viande et la vente Excellence bouchère du 16 septembre ont été adaptés.
La situation sanitaire, et en particulier la circulation active de la FCO dans l’Ouest, a empêché de nombreux animaux d’être présents au Space. Les concours viande et la vente Excellence bouchère du 16 septembre ont été adaptés.










Ils ont préféré ne pas prendre de risques. Les organisateurs des concours et des ventes d’animaux du Space n’ont admis, dans l’enceinte du salon, que les animaux négatifs aux tests PCR contre les sérotypes 8 et 3 de la FCO et contre la MHE. La FCO circulant de manière active dans l’Ouest de la France, de nombreux animaux ont ainsi été écartés de fait, quand d’autres ont dû renoncer à venir, faute de pouvoir organiser leur transport.
Les présentations et concours des animaux des races à viande du mardi 16 septembre, ont donc été soit annulées, soit adaptées au contexte : suppression des concours charolaise et parthenaise, présentation de la race limousine sans animaux mais par vidéo par leurs éleveurs, représentation de la rouge des prés par trois génisses, concours interrégional blonde d’Aquitaine avec 11 animaux et enfin le challenge national salers avec 36 animaux au lieu de 70.
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Challenge national Salers : une race facile et adaptable
La salers a tenu son challenge national, avec moitié moins d’animaux que prévu. L’occasion de célébrer les remarquables qualités d’adaptation de cette race.
Le contexte sanitaire difficile n’a pas empêché la mise à l’honneur de la Salers parmi les races allaitantes. Dans un challenge national regroupant 36 animaux au lieu de 70, la race à la robe acajou et aux cornes en lyre a eu l’occasion de faire la preuve de ses qualités, à commencer par sa remarquable adaptabilité.
Sur les 200 000 vaches salers recensées en France, environ les trois quarts se situent en Auvergne, le reste se répartissant entre le Grand Est (30 000 vaches) et le Grand Ouest (20 000 vaches). « Elle s’adapte à tous les milieux et toutes les variations de températures » présente Karine Champaix, technicienne à Salers évolution.
Ses 99 % de vêlages faciles, sa productivité numérique de 96 %, ses excellentes aptitudes laitières (prise facile du colostrum, lactation prolongée pour faire des kilos gratuits à l’herbe), ses performances de croissance intéressantes en race pure et en croisement charolais, et sa docilité ont été rappelés. « Le nombre de veaux vendus est le principal facteur de revenu chez les éleveurs salers » rappelle Karine Champaix.
Les orientations génétiques futures conserveront cette facilité de conduite avec même, en plus, la possibilité d’introduction du gène sans corne, même si les cornes sont « la cerise sur le gâteau » de la race.
Gaétan Férérol, juge venu du Cantal, a désigné comme champions, Pauline, du Gaec van Simmertier, en soulignant son élégance et son bassin très large, et Tino, du Gaec Breuil de Rigier, pour son gabarit exceptionnel, ses bons aplombs et son excellent déplacement.
Limousine : les animaux en vidéo
« On est très déçus » : les éleveurs de limousines avaient préparé leurs bêtes pour leur concours interrégional qui aurait dû rassembler une quarantaine d’animaux. Mais la plupart d’entre elles se sont, hélas, retrouvées positives à la FCO. Décision a donc été prise de proposer, à la place, une présentation de la limousine par les animateurs de la race et par les éleveurs. Nombre d’entre eux ont réalisé en urgence des vidéos dans leur élevage, permettant à la limousine d’être présente sur le grand écran du ring du Space.
Rouge des prés : trois génisses et trois sœurs
Comme les autres races, la Rouge des Prés n’a pas pu organiser son concours interrégional, mais a néanmoins réalisé une petite animation grâce à la présence de trois génisses de moins d’un an, présentées par les trois filles d’un des associés du Gaec Lhuissier frères de Mont-Saint-Jean (72). Ophélie Priault, la directrice de la Sica rouge des prés, a également présenté la race et ses objectifs de sélection.
Blonde d’Aquitaine : Optimale et Tam Tam champions
Les blondes ont eu davantage de chance que les autres races de l’Ouest puisque 11 animaux ont pu être présents pour le concours interrégional. Une compétition jugée par Guy-Paul Gaborit a pu être proposée en plusieurs sections. Le meilleur mâle du concours est Tam Tam, du Gaec Traou-Hoat à Trélévern (22), distingué pour sa longueur et sa bonne marche. La meilleure vache est Optimale, appartenant au Gaec Rothureau de Beaupreau en Mauges (49), remarquée pour sa longueur de bassin et son dos éclaté. Optimale la bien nommée est également prix de synthèse et meilleur animal du concours.
Vente Excellence bouchère : jusqu’à 11 € par kilo
La traditionnelle vente des animaux d’excellence bouchère du Space s’est tenue en fin de journée le 16 septembre. Format inédit cette année : sur les onze animaux à vendre, seuls quatre étaient présents « physiquement », les autres étant exposés « sous toutes les coutures » à travers des vidéos.
Ce format inédit n’a pas freiné les acheteurs, qui ont enchéri avec ardeur, avec un prix de départ à 7 €. Tous les animaux ont dépassé leur prix de réserve et trouvé preneur. L’an dernier, le prix moyen du kg de carcasse s’était établi à 9,50 €. Cette année, tous les animaux ont été vendus entre 10,30 et 11 € le kg de carcasse, les 11 € étant atteints par une parthenaise et une limousine. Tous les animaux iront dans des boucheries et GMS de Bretagne.