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Sécheresse : « Les arbres protègent nos sols du dessèchement par le vent »

Les haies du Gaec Vidal, dans le Cantal, aident le sol des prairies et des dix hectares en maïs à ne pas perdre trop d’eau à cause du vent notamment.

« Nos haies ont plusieurs avantages. Elles offrent un abri à nos 80 vaches et l’habitat aux prédateurs des rats taupiers. Concernant le réservoir en eau du sol, les haies cassent le vent au printemps et en été. Elles retiennent la neige et aident à la recharge en eau des sols », énumère Christophe Vidal, associé avec son épouse au sein du Gaec Vidal, situé sur le plateau de Planèze de Saint Flour, à 1 000 mètres d’altitude.

« Sur le plateau, il y a beaucoup de vent qui dessèche nettement les terres au printemps et en été. Nos terres sont plus ou moins profondes, mais surtout elles contiennent beaucoup de pierres de basalte qui constituent des obstacles aux racines. Les sols sèchent vite l’été et peuvent être très humides en hiver », dépeint Christophe Vidal.

Retenir la neige sur le sol

En hiver, l’éleveur estime que les racines des arbres facilitent l’infiltration de l’eau dans le sol et donc aident à drainer. Pour que les haies retiennent la neige du bon côté – côté prairie ou culture, et non pas côté route – « nous veillons à placer les haies dans le bon sens par rapport à la route et aux vents dominants ».

Pour toutes ces raisons, après leur destruction lors du remembrement des années 1970, des haies sont plantées depuis plus de quarante ans. De 1980 à 2000, environ 5 000 à 6 000 arbres ont été positionnés autour des prairies (140 ha presque entièrement en prairies permanentes). Depuis 2000, d’autres arbres et arbustes ont été plantés autour des dix hectares dédiés au maïs et aux céréales en rotation ainsi que pour délimiter des parcelles plus petites où est pratiqué du pâturage tournant.

Environ 9000 arbres aujourd'hui

« Nous plantons aussi des arbres au niveau de talus ou de murets déjà existants. Certains de ces obstacles avaient été conservés après le remembrement au milieu des parcelles agrandies. » En tout, l’exploitation compte quelque 9 000 arbres aujourd’hui. « Sur notre terroir, les arbres poussent bien plus lentement qu’en plaine. Aujourd’hui, nous voyons des effets positifs et ne subissons pas d’effet négatif lié à l’ombre des arbres et à leur concurrence sur l’eau. »

Peu de concurrence avec les cultures

Quand il fait vraiment très sec l’été, l’éleveur observe que l’arbre entre en concurrence avec l’herbe sur cinq mètres environ autour du tronc. « Puis, l’effet coupe-vent et l’effet climatisation due à l’ombre des feuillages sont bénéfiques sur une dizaine de mètres. Par rapport à des voisins qui ont moins de haies, la différence est visible : l’herbe est plus verte chez moi, sur la surface d’influence des arbres. Mais nous n’avons pas de mesures. »

Autour des parcelles de maïs, Christophe Vidal note une concurrence sur les trois à cinq mètres à côté de la haie, mais plus du tout ensuite. « Je ne pense pas qu’il y ait une réelle concurrence : j’arrive à obtenir des rendements de 13 t MS/ha les bonnes années, malgré notre terroir et des variétés à indice faible, car entre le risque de gel tardif et les sécheresses, la stratégie d’évitement est de mise avec des variétés très précoces. Il est difficile de nous comparer à d’autres agriculteurs car il y a très peu de maïs cultivé sur la zone. »

Pour canaliser les arbres, le Gaec fait appel à un prestataire qui taille les haies et arbres au lamier, « quand les arbres prennent trop de largeur. L’objectif est d’obtenir une haie épaisse et pas trop large ».

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