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Interpera
Richard Schouten, DPA : « La consommation de poires en Europe est sous pression depuis des années, mais peut-on voir un retournement de situation ? »

Le congrès de la poire Interpera, du 28 au 30 juin à Rotterdam (Pays-Bas) est coorganisé cette édition par DPA (Dutch Produce Association). Son directeur Richard Schouten dresse pour FLD le portrait de la filière néerlandaise et revient sur les difficultés conjoncturelles et structurelles de la poire européenne, avec un petit sursaut de la consommation sur certains marchés.

Richard Schouten, dircteur de DPA, l'association des producteurs néerlandais de fruits et légumes.
© DPA

Interpera 2022 aura lieu en présentiel à Rotterdam aux Pays-Bas du 28 au 30 juin 2022. Cette édition est coorganisée par DPA (Dutch Produce Association, l'association néerlandaise des organisations de commercialisation des fruits, légumes et champignons). Richard Schouten, son directeur, s’est prêté au jeu des questions-réponses pour FLD.

FLD : Est-ce la première fois que DPA/les Pays-Bas co-organisent Interpera ?

Richard Schouten : Oui, c'est la première fois que DPA est l'organisateur de l'Interpera et nous en sommes très heureux. En accueillant Interpera pour la première fois aux Pays-Bas, c'est une occasion unique pour les producteurs et négociants néerlandais de se réunir et de rencontrer des collègues internationaux. De plus, les autorités néerlandaises ont assoupli les règles Covid et il n'y a plus de restrictions, il n'est pas nécessaire de porter des masques.

FLD : Quels sont les faits notables du marché de la poire ces dernières années ?

Richard Schouten : En 2021, la récolte de poires dans l'Union européenne a été inférieure d'un quart à celle de 2020 en raison de gelées tardives au printemps, avec 1,7 Mt. Il s'agit du volume le plus faible des 20 dernières années. En Italie, principal producteur de poires de l'UE, la récolte 2021 a fortement chuté : 200 000 t, alors que la moyenne des 10 années précédentes était de près de 700 000 t.

FLD : Quelles sont les grandes tendances en termes de production et de consommation ? Parmi ces tendances, lesquelles seront abordées et débattues à Interpera ?

Richard Schouten : Outre l'évolution du marché, l'évolution des consommateurs est un sujet important. La poire regagne-t-elle en popularité en Europe occidentale ? La consommation de poires en Europe est sous pression depuis des années, mais peut-on voir un retournement de situation ? Les Néerlandais, les Britanniques et les Allemands ont acheté en moyenne 5 % de poires de plus en 2021 qu'un an plus tôt. La consommation a également augmenté en 2020. La poire Conférence prédomine, mais de nouvelles variétés font leur apparition. Et quelles sont les attentes de récolte pour 2022 ? Nous vous donnerons les premières indications lors d'Interpera.

FLD : Quels sont les impacts directs et indirects de la flambée des coûts, de l’inflation et de la guerre en Ukraine sur la production et le commerce de la poire ? Un impact sur la consommation ?

Richard Schouten : La guerre a entraîné une perturbation du marché international avec une hausse des coûts, des problèmes logistiques et la perte des ventes de l'UE en Ukraine et en Biélorussie (embargo). Cette saison, la production de poires de l'UE a été faible (26 % de moins que l'année précédente). Les perspectives de vente pour la seconde moitié de la saison (janvier-juin 2022) semblaient très bonnes, mais en raison également de la guerre, les perspectives ont dû être ajustées. Pour information, l'exportation annuelle des Pays-Bas vers l'Ukraine et la Biélorussie est de 7 000 t soit 5% du total des exportations néerlandaises.

FLD : Quelle place ont les Pays-Bas dans la production européenne de la poire ?

Richard Schouten : Les Pays-Bas sont, depuis ces dernières années, le deuxième plus gros producteur de poires de l’UE, après l’Italie, avec environ 20 % de la récolte (exception faite des mauvaises années climatiques : l’année dernière, l’Italie est tombée au 4e rang européen). La poire néerlandaise a une position forte sur le marché européen. Notre climat est très propice à cette culture. La surface néerlandaise en poires a presque doublé ces 30 dernières années pour se stabiliser depuis trois ans, à 10 000 ha en 2021. Côté variétal, les trois quarts des poires sont des Conférences. Doyenne du Comice et Beurré Alexander Lucas suivent loin derrière. Il y a un plus grand intérêt pour les nouveaux concepts variétaux, tels que Xenia, Sweet Sensation et Migo. La production totale néerlandaise en 2021 a atteint 340 000 t en 2021 (400 000 t en 2020), un volume en baisse en raison des conditions météorologiques trop froides du printemps 2021.

FLD : Les aléas climatiques sont donc une préoccupation et un enjeu montants…

Richard Schouten : Oui. En raison de conditions météorologiques plus extrêmes, il y a eu de fortes fluctuations de la production nationale et régionale ces dernières années. Cela signifie des coûts plus élevés pour les producteurs pour protéger la culture contre les intempéries.

FLD : Et côté consommation, que peut-on dire de la poire néerlandaise ?

Richard Schouten : La consommation néerlandaise de poires a augmenté au cours des deux dernières années, stimulée par le Covid-19 et les conditions météorologiques : le printemps 2021 ayant été relativement froid et en raison également d'un retard des fruits d'été, les Néerlandais ont consommé plus de poires. La poire hollandaise est populaire en Europe. Environ 85 % de la récolte néerlandaise de poires est exportée et les 5 premiers pays clients sont l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, la Suède et la France. Nous exportons 30 000 t chaque année vers la France (y compris le réexport).

FLD : Nous parlons ici de poires pour le frais. Mais la transformation est-elle aussi un défi/une solution pour l'avenir de la filière poire ?

Richard Schouten : Cultiver des poires aux Pays-Bas pour la transformation coûte trop cher.

FLD : Comment se dessine la prochaine campagne néerlandaise de poire ?

Richard Schouten : À ce stade [mi-mai, NDLR], il est trop tôt pour se prononcer sur la prochaine campagne néerlandaise. Jusqu'à présent, il n'y a pas de problèmes. Fin juillet, nous ferons, comme d'habitude, nos premières prévisions chiffrées sur les pommes et les poires néerlandaises.

 

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