Récolter tôt, récolter bien : les clés pour limiter les mycotoxines dans le maïs
L’année 2024 a été particulièrement pluvieuse en Bretagne, ce qui a eu pour conséquences d’augmenter les taux de mycotoxines dans le maïs et de revoir à la baisse son incorporation dans les rations des porcs. Voici quelques rappels pour limiter le risque de mycotoxines sur cette culture.
L’année 2024 a été particulièrement pluvieuse en Bretagne, ce qui a eu pour conséquences d’augmenter les taux de mycotoxines dans le maïs et de revoir à la baisse son incorporation dans les rations des porcs. Voici quelques rappels pour limiter le risque de mycotoxines sur cette culture.

Les mycotoxines sont des substances produites au champ par des champignons qui se développent sur les plantes.
Les principales présentes au champ sont la déoxynivalénol (couramment appelée DON), la zéaralénone et les fumonisines B1 et B2. Ces contaminants naturels des céréales ont des effets sur les performances zootechniques, la reproduction et la santé des animaux ; il faut donc veiller à ne pas dépasser les concentrations recommandées pour l’alimentation des porcs, en commençant par gérer les mycotoxines au champ !
Récolter tôt un maïs sain
Pour limiter le risque de mycotoxines, il faut réaliser une récolte précoce : lorsque la date de maturité est atteinte (entre 32 % et 35 % d’humidité) et que l’on voit apparaître un point noir à la pointe des grains, il faut récolter. À l’approche de la récolte, il est donc recommandé de se rendre dans chaque parcelle pour évaluer l’état de la culture (grain perforé, insectes, verse…) et estimer la maturité, voire de faire un prélèvement pour analyser le taux d’humidité. Afin de récolter du grain à la bonne maturité, il faut choisir une variété adaptée à son contexte climatique. Chaque variété est caractérisée par son besoin en somme de température du semis jusqu’à la maturité physiologique. Les variétés plus précoces sont moins exigeantes en somme de température. Ainsi, si la date de semis est retardée et dans les régions plus froides, il est conseillé de choisir des variétés plus précoces. De manière générale, elles offrent une plus grande souplesse sur les choix des dates de semis et de récolte. Par ailleurs, toutes les variétés n’ont pas la même sensibilité à l’accumulation de DON et de fusariose des épis, ce qui est à prendre en compte dans leur choix.
Soigner la récolte
Les réglages de la moissonneuse-batteuse doivent être soignés et adaptés à l’état de la parcelle : un bon réglage va permettre d’éliminer les impuretés diverses et les grains fusariés ou de mauvaise qualité, et de limiter la casse des grains. À la mise en silo, des conservateurs peuvent aussi être ajoutés. Ils peuvent permettre de limiter la production additionnelle de mycotoxines lorsque les conditions de stockage ne sont pas optimales.
Gérer ses parcelles d’une année à l’autre
Une mauvaise gestion des résidus d’une année à l’autre est également un facteur de risque au développement des mycotoxines. Dans le cas d’une succession maïs/maïs, il est recommandé de labourer. Pour une succession maïs/céréale à paille et sans labour, un broyage fin des résidus et leur enfouissement superficiel est conseillé. Les insectes foreurs, tels que les pyrales, en creusant le grain, augmentent aussi le risque de contamination : il faut surveiller et protéger sa parcelle.
Constance Drique, constance.drique@bretagne.chambagri.fr
Que faire quand les céréales sont contaminées ?
Les mycotoxines produites antérieurement à la mise en silo sont très stables et restent dans le maïs jusqu’à son utilisation pour nourrir les animaux. La première pratique à mettre en place pour éviter leurs effets délétères est d’abord de baisser les taux d’incorporation de la céréale, surtout pour les animaux reproducteurs (risques d’avortement). L’ajout de capteurs de mycotoxines dans l’aliment est également une solution qui limite les effets néfastes sur vos animaux.
C.D.
Côté web
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