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Quel est le niveau de mycotoxines des céréales utilisées par les fafeurs du Sud-Ouest?

Une enquête réalisée dans le Sud-Ouest par l’Ifip indique des niveaux faibles de contamination des céréales destinées à des Faf. De bonnes pratiques culturales et de stockage expliquent ces bons résultats.

La ventilation des matières premières au stockage est un point essentiel pour éviter une contamination aux mycotoxines dans les silos.
© D. Poilvet

Dans le cadre du projet Expomycopig (Institut Carnot France futur élevage), l’Ifip a conduit une enquête sur la présence de mycotoxines dans les céréales chez les éleveurs adhérents à Airfaf Sud-Ouest.

Ce travail a été conduit sur deux campagnes de récolte, la récolte de 2019 avec un climat plutôt favorable et celle de 2021 fortement perturbée par la pluie. En 2019, la campagne d’analyse était accompagnée d’une enquête sur les pratiques culturales et les modes de conservation des céréales. Les résultats sont plutôt satisfaisants. Sur les 124 échantillons analysés, seize sont contaminés en déoxynivalénol (DON) (13 %), et six en zéaralénone (ZEA) (5 %), dont deux avec une double contamination (20 matières premières au total).

Au-dessous des seuils recommandés

Les niveaux de contaminations sont très variables. Mais elles sont toutes en dessous des recommandations (1) pour les céréales en nutrition animale (moins de 8 ppm pour la DON et de 2000 ppb pour la ZEA). Pour rappel, la contamination dans les aliments complets ne doit pas dépasser 0,9 ppm en DON et 0,25 en ZEA. Contrairement à ce que nous aurions pu penser, la part d’échantillons contaminés en 2021 n’est pas plus élevée qu’en 2019, alors que les conditions climatiques étaient plus défavorables (13 % en 2021 contre 17 % en 2019). Sur la campagne 2019, 15 échantillons sur 86 se révèlent contaminés en DON essentiellement du blé et du maïs.

Les contaminations sont faibles pour 10 d’entre eux (sept en dessous de 0,5 ppm et trois de 1ppm). Quatre échantillons ont des taux compris entre 1 et 2 ppm et un seul au-delà de 5 ppm. Le seul échantillon contaminé en ZEA (189 ppb), est du maïs. Il l’est également en DON. En 2021, les cinq lots sur 38 sont contaminés en ZEA, mais à des niveaux faibles (<500 ppb). Cette plus forte présence de ZEA peut s’expliquer par les fréquentes pluies avant la moisson lors de cette campagne. Ces bons résultats peuvent s’expliquer par de bonnes conditions climatiques du semis à la récolte, mais également par de bonnes pratiques culturales et de conservation réalisées par des éleveurs enquêtés.

Des conditions de stockage plutôt bonnes

Les cellules de stockage sont nettoyées avant la réception des grains pour l’ensemble des Faf enquêtées lors de la campagne 2019. À l’arrivée des céréales sur l’exploitation, la température est contrôlée par 40 % des éleveurs, alors qu’une plus grande majorité (79 %) vérifie l’humidité. De plus, une majorité (67 %) nettoie et/ou trie les céréales via un prénettoyeur ou un séparateur. Pour améliorer la conservation des céréales dans les semaines qui suivent la mise en stockage, une grande part des matières premières (85 %) est ventilée et 17 % sont séchées.

Le labour très majoritaire

En 2019, une enquête sur les pratiques culturales complétait la prise d’échantillons. Le labour est encore très majoritaire, et le semis direct reste minoritaire (13 % des échantillons). Parmi les seize céréales contaminées, quatre sont achetées, nous n’avons donc pas d’information concernant leur culture. Pour les douze autres, il est assez difficile de faire un lien entre les contaminations et les pratiques culturales. Ceci est sans doute dû au faible niveau de contamination. Nous pouvons cependant noter que le maïs qui est contaminé en DON et en ZEA cumule les facteurs de risques (précédent maïs, résidus non enfoui et semi-direct).

 

(1) Directive européenne CE 2006/576.

 

 

Une enquête réalisée sur 124 échantillons de céréales

Après échantillonnage, des recherches de DON et Zéaralénone (ZEA) ont été faites par dosage immuno-chromatographique par bandelettes et lecture avec AccuScan Gold développée par la société Neogen (matériel acquis par Airfaf Sud-Ouest et mis à disposition pour cette étude). Les limites de détection sont de 0,3 ppm pour la DON et 25 ppb pour la ZEA. Les 41 éleveurs enquêtés sont répartis sur huit départements : l’Aveyron, le Gers, le Lot, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. 124 échantillons ont été récoltés (86 en 2019 et 38 en 2021). L’orge représente près de la moitié des échantillons suivis par le blé et le maïs sec ou humide. L’orge est fortement représentée car au cours de la deuxième campagne, du fait des fortes pluies, les blés étaient rarement récoltés lors de nos passages correspondant à notre prise d’échantillons.

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