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« Pourquoi ne pas arrêter d’élever des canards en janvier-février »

Producteur-conserveur autarcique de foie gras à Saint Aubin, Vincent Laborde, estime qu’il faudrait débattre d’un délestage momentané de la production pendant la période à risque.

Producteur indépendant autarcique, Vincent Laborde est attaché à l’élevage en liberté toute l’année, mais conscient qu’il devra faire des concessions. © DR
Producteur indépendant autarcique, Vincent Laborde est attaché à l’élevage en liberté toute l’année, mais conscient qu’il devra faire des concessions.
© DR

Elevant, gavant, abattant et transformant 4500 canards par an, Vincent Laborde est un producteur landais autarcique qui tient à poursuivre l’élevage en plein air, synonyme pour lui d’un canard de qualité. « Dans les Landes, on n’a pas la culture de l’élevage du canard en intérieur. Pour ma part, je n’enfermerai pas mes canards en hiver. »

Installée à Saint Aubin, la Ferme du Haut Pouyet vend un tiers de ses volumes en conserve (canards de début et fin de saison) et le reste en frais à la ferme, sur des foires-salons, portes ouvertes et de plus en plus par internet. « Sur le plan commercial, l’année 2020 a été une année parfaite malgré la Covid-19 » souligne Vincent Laborde, car l’annulation de la plupart des ventes en présentiel a été plus que compensée par la vente web.

En revanche son schéma de production reste traditionnel : tous les mois mise en place de 600 à 800 canetons en canetonnière de 60 m2 jusqu’à 3 -5 semaines ; puis sortie permanente sur le parcours jusqu’au gavage par lot de 150 réalisé entre 14 et 17 semaines d’âge (à 4.5 à 5 kg vif) entre les mois de septembre à mai ; abattage-transformation à la ferme ; vente.

Adapter la production à la dynamique du virus

Pour Vincent Laborde, « le canard accepte difficilement d’être élevé à l’intérieur. Par rapport à un poulet, il a besoin de beaucoup d’air, il consomme beaucoup plus d’aliment et beaucoup plus d’eau. Passé les quatre semaines, le canard a besoin d’aller dehors, à moins de travailler à très faible densité. »

Mais dehors le risque sanitaire est réel. Ses canards ont été atteints, dépeuplés trois jours après le diagnostic clinique et déclarés positifs deux jours après l’abattage. L’éleveur soupçonne la transmission aérienne et la présence fréquente d’aigrettes, devenues résidentes avec le réchauffement climatique.

Vincent Laborde est conscient qu’il faut évoluer. Pour lui, il y a deux solutions : la vaccination mais elle reste très hypothétique ou bien le vide sanitaire. « C’est certain qu’il y a trop de concentration d’animaux lorsque le virus peut arriver. Il serait possible de délester la Chalosse en janvier et février, avec aucun canard sur les parcours et pas de gavage. On n’aurait plus de canards dehors à partir de mi-décembre, ce qui limiterait le risque de contacts avec les oiseaux sauvages. » 

Dans son système, il pourrait démarrer un mois avant (en août), finir un mois après (en juin) et adapter ses ventes. Pour la filière, cela signifierait un redémarrage des gavages au printemps.

Pour Vincent Laborde, cette proposition n’a de sens que si elle est coordonnée. « Je ne l’appliquerai que si les autres le font aussi. D’un autre côté, j’y viendrai peut être si je suis obligé d’élever dans un bâtiment deux ou trois mois par an, mais sans être sûr de pouvoir faire le canard de la qualité que je veux ... »

 

 

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