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Une truie au ventre vide met bas moins facilement

Un essai réalisé à la station Ifip de Romillé démontre que la cadence de mise bas de la truie est ralentie quand elle débute plus de huit heures après la consommation du dernier repas.

mise bas porcelet maternité
Plus le temps écoulé entre le dernier repas qui précède la mise bas et le début de celle-ci est important, moins la glycémie de la truie en début de mise bas est élevée et plus le risque de mise bas longue augmente.
© D. Poilvet

Avec l’augmentation continue de la prolificité, la recherche de solutions pour améliorer le déroulement de la mise bas est plus que jamais nécessaire compte tenu de son importance sur la survie des porcelets

Des travaux récents conduits au Danemark et aux États-Unis suggèrent qu’une mise bas qui démarre longtemps après que la truie a consommé son repas représente un risque.

 

 
Une truie au ventre vide met bas moins facilement

 

En effet, plus le temps écoulé entre l’ingestion du dernier repas qui précède la mise bas et le début de celle-ci est important, moins la glycémie de la truie en début de mise bas est élevée et plus le risque de mise bas longue augmente. Les conclusions de ces travaux ont été récemment confirmées par deux essais réalisés à la station Ifip de Romillé sur douze bandes de truies hyperprolifiques Large-White x Landrace françaises.

Le taux de mort-nés corrélé avec la cadence des mises bas

Chez les truies ayant commencé à mettre bas après un délai court (maximum trois heures après le repas) ou moyen (de quatre à huit heures suivant leur dernier repas), un taux de mort-nés comparable a été observé (en moyenne 4,5 % dans l’essai 1, et 4,3 % dans l’essai 2). En revanche, après un délai long (neuf heures ou plus après le repas), le taux de mort-nés était beaucoup plus élevé (7,8 %), ce qui est déjà un indicateur de mise bas compliquée. Chez les truies ayant mis bas au moins 15 porcelets, ces résultats sont corrélés avec la cadence d’expulsion des porcelets. En effet, pour les truies ayant mis bas pendant la journée dans les deux essais, la cadence de mise bas est comparable après un délai court ou moyen suivant le repas (une légère dégradation est seulement observée pendant l’essai 2). En revanche, après un délai long, le rythme d’expulsion des porcelets se dégrade au fur et à mesure des naissances. Ainsi, même quand les conditions d’alimentation sont remplies pour faciliter le déroulement de la mise bas, il est possible d’observer une influence du temps écoulé entre le dernier repas et le début de mise bas sur le déroulement de celle-ci. Ceci confirme qu’un délai long après le repas est un facteur de risque de mise bas longue et de mortinatalité accrue.

Nathalie Quiniou, nathalie.quiniou@ifip.asso.fr

Mes conseils

Nathalie Quiniou, Ifip-institut du porc

 

 
Nathalie Quiniou, Ifip-Institut du porc
Nathalie Quiniou, Ifip-Institut du porc © D. Poilvet

"La définition même d’un intervalle de temps long varie certainement d’un élevage à l’autre. A minima, alors que les truies ont été alimentées l’après-midi la veille, celles qui commencent à mettre bas en fin de nuit ou le matin doivent retenir toute l’attention de l’éleveur. Pour atténuer le risque de délai long, la distribution d’un seul repas par jour doit être évitée. Le repas de l’après-midi peut être retardé, voire programmé dans la nuit. Toutefois, cela ne sera pas suffisant pour les truies qui ne se lèvent pas pour manger lorsque le repas arrive."

À retenir

Quelques facteurs de risque de mise bas compliquée :

Des réserves excessives à la mise bas (viser entre 17 et 22 mm d’ELD)
Une ration quotidienne insuffisante en gestation (viser entre 3,0 et 3,7 kg/j d’aliment gestante)
Une teneur en fibres trop basse dans l’aliment péri mise bas (viser entre 5,5 et 7,0 % de cellulose brute, ou entre 175 et 215 g NDF/kg d’aliment).

Repères

Les conditions des essais réalisés à l’Ifip

Distribution d’un aliment de gestation jusqu’à la mise bas (non déclenchée)
Repas distribués manuellement (essai 1) ou automatiquement (essai 2) pendant la journée
Heure de naissance notée par un observateur en journée (essai 1) ou enregistrée par caméra 24 heures/24 (essai 2)

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