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Une nouvelle approche pour mieux valoriser l'ingéré des truies en maternité

La firme service Wisium (ex-Inzo) développe une approche originale de l’alimentation des truies en maternité qui vise à mieux valoriser l’ingéré. La SA Eurotruie a pu en constater l’effet.

L’équipe des salariés de l’élevage SA Eurotruie: Patrick Ngae, Phanny Ledain, et Jason Couillart. « « À partir de deux semaines d’âge, les porcelets apparaissaient plus éclatés. Nous avions l’impression qu’ils consommaient plus de granulés sous la mère. » © B. Plesse
L’équipe des salariés de l’élevage SA Eurotruie: Patrick Ngae, Phanny Ledain, et Jason Couillart. « « À partir de deux semaines d’âge, les porcelets apparaissaient plus éclatés. Nous avions l’impression qu’ils consommaient plus de granulés sous la mère. »
© B. Plesse

Plus 800 grammes de poids de sevrage par porcelet : voilà ce qu’a pu constater Patrick Ngae, le responsable de la maternité collective SA Eurotruie à Gouy dans l’Aisne, sur la période de test du complémentaire nutritionnel Koloss conçu par la firme service Wisium. Et pour lui, cela ne fait aucun doute, le produit, ajouté à l’aliment de lactation est bien à l’origine de ce gain pondéral. Un effet on/off a été directement observé entre le début et la fin du test. Le tout sans rien modifier à la conduite habituelle de la maternité collective.

Cette performance a été obtenue par une approche alimentaire originale développée par Wisium détaillée par Éric Schetelat, responsable du service porc de la firme service. « Koloss est constitué d’extraits végétaux (piment doux notamment) qui stimulent les sécrétions enzymatiques du tube digestif, et particulièrement celles du pancréas », explique-t-il. « Ces extraits sont utilisés sous forme d’oléorésines qui garantissent une concentration et une stabilité importantes de leurs principes actifs. » L’objectif est d’augmenter la digestibilité des nutriments, afin d’améliorer la production laitière des truies en quantité et en qualité. Ainsi, elles ne consomment pas plus, mais valorisent mieux l’ingéré. « Par ailleurs, les principes actifs constituant Koloss sont également connus pour leurs capacités d’aider l’animal à lutter contre le stress thermique pendant les périodes estivales, ce qui évite la baisse de consommation habituellement constatée durant ces périodes. »

Un effet visible sur les poids de portée

C’est ce qu’a constaté Patrick Ngae en collaboration, avec son technicien aliment Novial, Christophe Robillard, et ce, sans aucun impact négatif sur les animaux reproducteurs : « Nous n’avons pas observé une détérioration de l’état d’engraissement du cheptel pendant la période de test, ni de problèmes supplémentaires en reproduction ». En revanche, l’effet sur les performances sevrage a, lui, été visible. Le poids de portée au sevrage est passé de 92,3 à 95,6 kg en lactation partielle pour atteindre 99,1 kg en lactation totale. Soit un gain de 7,4 %. « À partir de deux semaines d’âge, les porcelets apparaissaient plus éclatés ! De plus, nous avions l’impression qu’ils consommaient plus de granulés sous la mère. Ce qui paraît normal, puisque plus un animal est lourd, plus il a besoin de manger. Ainsi, il prépare également mieux sa flore intestinale, permettant ainsi une bonne transition de régime alimentaire au sevrage », remarque le responsable de l’élevage.

Une rentabilité établie pour la maternité et en engraissement

Pour les gérants de la maternité collective, la rentabilité du produit ne fait aucun doute. « Le coût du Koloss est de 7 euros par tonne d’aliment allaitante. Cela équivaut à 0,10 euro par porcelet sorti », calcule Éric Schetelat. Mais grâce au gain de poids de 800 grammes, la rémunération du porcelet augmente de 0,80 euro selon la grille de paiement établie entre la maternité et ses actionnaires post-sevreurs-engraisseurs (+ 1 € par kilo supplémentaire au-delà d’un poids de sevrage de 7,5 kg). Malgré ce surcoût, la rentabilité est également établie sur la phase d’engraissement. « La corrélation entre le poids de sevrage et d’abattage est démontrée depuis longtemps », rappelle l’ingénieur. Selon une synthèse d’essais réalisés par Wisium, il calcule que 800 grammes de plus au sevrage permettent un gain de poids à l’abattage de 4 kilos à âge identique, ou bien une réduction de la durée d’engraissement de cinq jours. « Un gain qui se chiffre au total à 3,55 euros net par porc », conclut-il.

Fiche d’identité

SA Eurotruie (Aisne)

Maternité collective de 600 truies
Trois salariés
Conduite semaine (21 bandes)
Sevrage 28 jours
Génétique Axiom : Youna x Stargen

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