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Une application pour mesurer son temps de travail en élevage de porcs

Simple d’utilisation, l’application pour smartphone Aptimiz permet la mesure automatique et l’analyse du temps de travail.

Une fois les différentes zones cartographiées, l éleveur n a plus aucune saisie à faire pour mesurer ses temps de travaux.
Une fois les différentes zones cartographiées, l éleveur n a plus aucune saisie à faire pour mesurer ses temps de travaux.
© Aptimiz

« En agriculture, l’organisation et surtout le temps de travail sont peu ou mal connus, constate Simon Georgeais, chargé de développement à Aptimiz. Par ailleurs, pour redonner de la compétitivité aux agriculteurs, il faut une très bonne organisation du travail. Puisque 71 % des agriculteurs possèdent aujourd’hui un smartphone et l’ont en permanence avec eux, ce dernier représente un outil de travail idéal. » La start-up Aptimiz basée à Angrs (Maine-et-Loire) a donc mis au point une application utilisant la géolocalisation du smartphone pour détecter le temps passé aux différents ateliers et postes de l’exploitation.

Lire aussi : Les 8 astuces pour simplifier la gestion administrative des exploitations agricoles

En amont, les zones où l’éleveur peut travailler doivent être cartographiées. « Le parcellaire de l’exploitation peut être importé de Telepac ou d’un autre logiciel, détaille Simon Georgeais. Il faut aussi géolocaliser la maternité, la fabrication d’aliment, les ateliers de post-sevrage, engraissement, les hangars… ainsi que des zones extérieures où l’éleveur peut être amené à travailler, comme la coopérative, un négociant, le comptable, les exploitations voisines, les marchés ou magasins pour la vente directe… » Une limite, liée à la précision des satellites, est toutefois la taille de la zone de travail. Si un bureau de 25 m² peut être détecté, une zone de 5 m² ne peut pas l’être.

Connaître précisément les charges de main-d’œuvre

L’application détecte ensuite automatiquement et enregistre le temps consacré à chaque activité et les temps de déplacement entre les zones. « Il n’y a aucune saisie pour l’éleveur et pas de problème de zone blanche puisque l’application utilise le réseau satellite, souligne Simon Georgeais. L’éleveur n’a qu’à mettre son téléphone dans sa poche et à partir travailler. S’il veut aller plus loin dans l’analyse, il peut renseigner sur l’application ou sur l’interface les différentes actions qu’il peut être amené à avoir dans un même lieu, comme la surveillance, les soins, les mises bas, le sevrage… » Les données sont remontées une fois par jour sur une interface web (ordinateur et/ou smartphone) qui les analyse. Toutes les personnes travaillant sur l’exploitation peuvent être équipées de l’application sur leur smartphone ou éventuellement grâce à un boîtier si le salarié ne souhaite pas utiliser son téléphone personnel.

 

 
Les résultats sont présentés sous forme de différents tableaux de bord.
Les résultats sont présentés sous forme de différents tableaux de bord. © Aptimiz
Les données sont analysées et présentées sous forme de graphiques pouvant donner la répartition du temps de travail par poste par personne ou au global de l’exploitation, identifier les tâches qui nécessitent beaucoup de travail ou de déplacements, l’impact d’un parcellaire éclaté, d’une répartition de l’élevage sur plusieurs sites, d’une activité de vente directe… Des partenariats peuvent aussi être noués avec les structures qui travaillent avec l’éleveur (groupement porc, chambre d’agriculture, centre de gestion…) pour relier les aspects temps de travail aux indicateurs techniques et économiques et en déduire la rentabilité horaire des différentes activités (temps par truie, par place, par atelier). Des simulations de projets de développement ou changement de système ou pratiques peuvent aussi être réalisées, avec les résultats en temps de travail, rentabilité horaire, optimisations possibles…

 

« Aptimiz m’a permis de faire les bons choix »

Grâce à Aptimiz, qui a permis de mesurer le temps de travail réel et de simuler des changements, Guillaume a pu choisir des orientations en toute connaissance de cause.

Éleveur dans le Grand Ouest de la France avec 80 truies naisseur-engraisseur, Guillaume souhaitait modifier son atelier porcin. Une de ses interrogations portait sur le temps passé sur l’atelier et les possibilités de gagner du temps. En 2021, il a donc choisi d’utiliser Aptimiz. "Je voulais savoir combien de temps je passe sur l’atelier et aux différents postes, aux inséminations, au raclage, à l’alimentation", explique-t-il. "Grâce à l’application, j’ai pu voir que je passe 11 heures par truie par an, soit 882 heures par an au total. L’atelier porcin est donc cohérent." L’éleveur souhaitait toutefois gagner du temps. Le stockage du grain pour sa fabrication d’aliment à la ferme étant éloigné de la porcherie, entraînant des temps de déplacement élevés, son idée était de construire un nouveau local de stockage plus proche. « Aptimiz a montré que ce temps consacré aux transferts des grains était de 32 heures par an, finalement plus faible que ce que j’estimais. » Le gain potentiel lié à un rapprochement du bâtiment de stockage, pour une rémunération horaire de 50 €/h, permettrait d’économiser 1 600 € par an de main-d’œuvre. En comptant une économie de carburant de 400 € par an, le gain total serait de 2 000 € par an. Trop faible puisqu’il faudrait 20 ans pour amortir un investissement de 40 000 €. « L’investissement dans un nouveau local de stockage ne se justifie donc pas » constate l’éleveur, qui a décidé de ne pas le réaliser, mais de refaire le chemin d’accès pour rouler plus facilement.

Une meilleure rentabilité horaire avec le Label Rouge

Une mise aux normes des bâtiments s’avérant nécessaire pour poursuivre l’activité de naissage, Guillaume se posait aussi la question d’arrêter le naissage sur le site et de passer en Label Rouge, pour notamment réduire le temps de travail. Avec Aptimiz, il a pu voir que l’atelier maternité gestantes nécessitait 250 heures de travail par an, avec une assez bonne rentabilité horaire. Aptimiz a simulé la conservation de l’atelier naisseur avec la mise aux normes. L’éleveur a vu ainsi que cela se traduirait par le même temps de travail, mais une rentabilité horaire nette en baisse de 24 %. Le changement avec arrêt du naissage et le passage en engraissement Label Rouge a également été simulé. La simulation a montré que le temps de travail futur serait alors de 632 heures par an, avec une rentabilité horaire en hausse de 150 %. « Le changement de conduite peut donc me permettre de gagner 250 heures par an et d’avoir une meilleure rentabilité horaire » constate Guillaume. L’investissement était le même pour la mise aux normes et pour le passage en Label Rouge, l’éleveur a donc choisi d’arrêter le naissage et de passer en Label Rouge.

Rédaction Réussir

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