« Nous recherchons la convivialité avec nos voisins »
David Louzaouen et son frère entretiennent d’excellentes relations avec leur voisinage. Pour eux, la convivialité avec les autres est une source de motivation et un facteur clé de la réussite de leurs projets.
David Louzaouen et son frère entretiennent d’excellentes relations avec leur voisinage. Pour eux, la convivialité avec les autres est une source de motivation et un facteur clé de la réussite de leurs projets.

David Louzaouen est installé avec son frère Romain à la tête d’un élevage de 200 truies naisseur-engraisseur à Plouzané, une commune de 12 000 habitants situé à proximité de la ville de Brest, dans le Finistère.
Ici, le mitage est important et beaucoup de citadins habitent à proximité immédiate de leur élevage. « Cela ne nous pose pas de problème puisque nous entretenons de très bonnes relations avec eux », explique l’éleveur. « Nous prolongeons la bonne entente qui prévalaient déjà entre nos parents et leurs voisins, qu’ils soient agriculteurs ou non. C’est un état d’esprit qui existe depuis longtemps dans notre quartier. Nous avons toujours eu la chance de partager avec les autres ». Quand de nouveaux arrivants s’installent à proximité de l’élevage, les éleveurs les invitent à venir visiter leur exploitation et à découvrir la Cuma de la commune. « Nous n’avons rien à cacher. L’objectif est qu’ils comprennent notre manière de travailler et les actions entreprises en termes de bien-être animal, de sanitaire et de réduction des nuisances ». À l’occasion de ces visites, ils prennent soin de bien choisir leurs mots et d’éviter les termes trop techniques, afin d’être bien compris et de faire passer les messages.
Les fêtes avec les voisins remplacent les veillées d’avant
Au-delà de ces visites, David et son frère entretiennent des moments conviviaux avec leurs voisins, avec notamment une fête annuelle organisée depuis dix ans avec un autre agriculteur, Julien Hindré, qui exploite sur la commune un atelier de vaches laitières. « Cette fête prend le relais des veillées d’avant qui réunissaient le soir les personnes du quartier, quand la télévision n’existait pas », sourit David. Cette relation de convivialité, les éleveurs l’entretiennent au quotidien, en prévenant par exemple leurs voisins qu’un épandage de lisier va se faire le lendemain. Lors des récoltes, ils ont droit à un tour de moissonneuse-batteuse, d’ensileuse ou de tracteur pour livrer les céréales à la ferme. « C’est l’occasion d’expliquer la synergie qui existe entre l’élevage, ses effluents et les céréales qui servent à alimenter les animaux ». Les échanges s’entretiennent au fil des jours via les messageries instantanées et les réseaux sociaux.
Sponsors du club de rugby
David et Romain participent également activement à la vie associative de la commune. Avec deux autres éleveurs de porcs, ils soutiennent le club de rugby de Plouzané qui joue en Fédérale 3 (troisième échelon du championnat de France de rugby à XV amateur) en participant au financement de cinq jeux de maillots pour les jeunes. Ils offrent également quatre cochons grillés pour la fête de clôture de la saison de rugby. L’an prochain les éleveurs envisagent d’ouvrir les portes de leur ferme au grand public dans le cadre de l’opération « Tous à la ferme » organisée par Agriculteurs de Bretagne (1). Mais les craintes vis-à-vis de la fièvre porcine africaine les font hésiter. Les opérations de dénigrement organisées par les opposants aux élevages aussi. « Pourtant, nous ne devons pas baisser les bras et continuer d’être ouverts aux autres », affirme David. « Notre élevage est bien tenu, nous n’avons rien à cacher, cela nous permet de mener à bien nos projets et de faire évoluer sereinement notre exploitation », répète-t-il. « L’erreur serait de se couper du monde extérieur ».