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« Nous maîtrisons les signes cliniques de la grippe porcine»

Grâce à un ensemble de mesures portant sur le protocole vaccinal et les conditions d’élevage, Yannick et Gwenola Le Morvan arrivent à gérer le virus de la grippe présent sur leur élevage sans perte de performances.

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"Nous nous sommes rendu compte que les conditions d’élevage et de confort en post-sevrage n’étaient pas au top", affirment Gwenola et Yannick Le Morvan (à droite), accompagnés de Claudio Trombani, vétérinaire Breizhpig.
© D. Poilvet

À la tête d’un atelier de 200 truies naisseur-engraisseur à La Roche-Jaudy dans les Côtes-d’Armor, Yannick et Gwenola Le Morvan ont réussi à surmonter des épisodes sévères de grippe, malgré la présence persistante du virus dans l’élevage. 

Lire aussi : Influenza chez le porc : comment éviter d’introduire des virus dans les élevages ?

Modification de la conduite d’élevage, meilleur confort en post-sevrage, mais aussi changement de protocole vaccinal et suivi rapproché de leur vétérinaire ont permis aux animaux de retrouver des performances techniques de haut niveau, alors qu’elles s’étaient fortement dégradées durant les passages grippaux. « Nous sommes montés en 2022 jusqu’à 15 % de perte sevrage-vente avec une clinique respiratoire forte, de la fièvre, des animaux abattus et de l’anorexie », se souviennent les éleveurs.

Améliorer le confort des porcelets

Avant ces épisodes sévères, la grippe était déjà présente sous forme récurrente en post-sevrage, avec pour conséquence une baisse des poids d’entrée en engraissement et l’augmentation de l’âge des porcs à 115 kilos, mais sans pertes importantes. « En 2018, nous avions identifié le démarrage des symptômes grâce au module "pathologie respiratoire" du suivi connecté mis en place par Evel’Up », précise Claudio Trombani, le vétérinaire de l’élevage.

Ce module consiste à placer des caméras installées au-dessus des animaux. Elles peuvent, grâce à l’intelligence artificielle, détecter précocement les épisodes de fièvre à partir du comportement des porcelets. Au cours de l’hiver 2020-2021, le virus H1avN2 récemment arrivé en France a rapidement contaminé tous les animaux de l’élevage en une seule vague. « Les symptômes étaient prononcés, malgré une vaccination en masse récente du cheptel reproducteur et la mise en place de la vaccination des cochettes en quarantaine », souligne le vétérinaire.

« Nous nous sommes rendu compte après coup que les conditions d’élevage et de confort en post-sevrage n’étaient pas au top, ce qui explique sans doute la sévérité des symptômes », analyse Gwenola. L’augmentation de la productivité des truies avait notamment engendré une surdensité importante. Un plan de progrès sur la biosécurité interne est alors mis en place, et un suivi des ambiances et des contrôles de ventilation sont réalisés dans toutes les salles. « Nous avons aussi amélioré le confort du sol en post-sevrage avec la pose de caillebotis plastique. Par ailleurs, nous avons remplacé nos aérothermes à air pulsé par un chauffage à ailettes en fond de case qui apporte aux porcelets une chaleur douce », souligne Yannick Le Morvan.

Des entrées d’air annexes depuis les couloirs utilisés pour faire des transferts d’animaux ont été condamnées au profit des entrées d’air aux pignons du bâtiment. Les éleveurs ont aussi décidé d’adapter le nombre de truies par bande à la capacité de logement des post-sevrages pour revenir à une densité optimale.

Modification du protocole vaccinal

Un nouvel épisode grippal important en 2022 avec une forte augmentation du taux de perte sevrage-vente a mis en évidence la présence de contaminants bactériens associés à la grippe, malgré une vaccination des porcelets contre le mycoplasme et le circovirus. Cette vaccination était réalisée au moment du transfert des porcelets qui se faisait huit jours après le sevrage à cause du sureffectif en post-sevrage présent à l’époque et réduit grâce à l’adaptation du nombre de truies en mise bas compte tenu de la plus forte prolificité. « À ce stade les premières infections bactériennes et le virus influenza commençaient déjà à atteindre les animaux en réduisant la prise vaccinale dans un contexte de perte d’immunité colostrale », analyse Claudio Trombani.

L’avancement de la vaccination au jour même du sevrage a été, selon les éleveurs, l’élément essentiel qui a permis une réduction significative des symptômes respiratoires. Par ailleurs, le vaccin contre la grippe a été maintenu sur les truies. « Il sécurise le cheptel vis-à-vis de l’arrivée éventuelle d’autres lignages de la grippe A », justifie le vétérinaire. Aujourd’hui, les éleveurs constatent encore parfois quelques signes d’une contamination grippale sur les porcs charcutiers, mais sans que les performances techniques soient affectées.

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