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Moins de rejets d’azote avec les aliments basse protéine

À l’EARL de Brehegaire à Merlevenez, dans le Morbihan, le programme alimentaire utilisé permet de réduire la quantité d’azote épandable de 13,8 % par rapport à un programme biphase RMT 2016 (1).

Patrice Le Blimeau, EARL Brehegaire (à gauche), Lucie Brassart et Thierry Lahaye, Evel’up.Les aliment basse protéine utilisés sur l’élevage sont inférieurs à 0,8 point en moyenne aux normes biphase Corpen, sans dégradation des résultats.
© D. Poilvet

En baissant le taux de la matière azotée totale des aliments, on diminue aussi la quantité d’azote excrété, à condition de maintenir les performances techniques, l’indice de consommation notamment. C’est le cas chez Patrice Le Blimeau, à la tête d’un atelier de 1 000 places de post-sevrage et 2 400 places d’engraissement approvisionnés par des porcelets d’une maternité collective. Sur un an, le service environnement et valorisation d’Evel’up a calculé, à l’aide du bilan réel simplifié (BRS), un rejet d’azote épandable de 19 102 kg, alors qu’avec des aliments répondant aux teneurs maximales du RMT 2016 (1), ils auraient été de 22 158 kg, soit une baisse de 13,8 %.

« Après un aliment 2e âge du commerce à 17 % de protéines, je fabrique un aliment nourrain à 16 % de MAT, un aliment croissance à 15,3 % et un aliment finition à 14,4 %. J’utilise deux complémentaires du commerce, du maïs humide, du blé et du tourteau de soja », explique l’éleveur. Des niveaux protéiques inférieurs de 0,5 à 1 point aux normes RMT 2016. « Selon le bilan réel simplifié réalisé sur l’élevage, la teneur moyenne en protéine est de 15,2 % », calcule Thierry Lahaye, technicien nutrition Evel’up. « Elle est inférieure de 0,8 point à la valeur de 16 % qu’aurait cet élevage avec un alimentation biphase classique. »

Ces bas niveaux protéiques sont sans conséquence sur les performances techniques grâce à la prise en compte des principaux acides aminés dans la formulation des aliments. « L’indice de consommation 8-115 kg est de 2,31 et le GMQ 8-115 kg grimpe à 775 g/j », commente le technicien. Des performances techniques de haut niveau qui expliquent aussi les faibles rejets d’azote. Selon le BRS, 62 % de cette réduction provient des performances et 38 % de l’alimentation. « Le BRS est un outil techniquement intéressant pour avoir une approche plus fine des rejets de son élevage », conclut Lucie Brassart, du service environnement et valorisation d’Evel’up.

(1) Le réseau Mixte Technologique (RMT) élevage et environnement qui regroupe les représentants de la filière porcine et les organismes de Recherche et Développement ont mis à jour en 2016 les références moyennes d’alimentation standard et biphase mises en place depuis 2003 (normes Corpen).

Le triphase économiquement rentable en engraissement

Le service nutrition-matières premières d’Evel’up estime à un euro par porc le gain permis par la mise en place d’un programme triphase en engraissement. « Nous pouvons désormais formuler des aliments superfinition à moins de 13,5 % de MAT sans dégradation des performances », souligne Thierry Lahaye. Ces aliments destinés aux porcs charcutiers de plus de 90 kg font plus appel à des tourteaux secondaire au détriment du tourteau de soja. La formule est équilibrée grâce à l’apport des acides aminés de synthèse. « Avec les prix actuels des matières premières (1), on peut formuler un aliment superfinition à 188 euros par tonne coût matière, ce qui permet un gain de 7 euros par tonne par rapport à un aliment finition RMT 2016 à 15 % de protéine », calcule-t-il.

(1) Prix au début de septembre.

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