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Les larves de mouches riches en protéines

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Les farines issues de larves de mouches domestiques ou de mouches soldats noirs contiennent respectivement, 53 et 43 % de protéines pour une teneur en lysine de 38 et 25 grammes par kilo. Ces teneurs, mesurées par une équipe de chercheurs chinois, sont supérieures ou proches de celles du tourteau de soja. Les teneurs en acides aminés essentiels autres que la lysine, présentent un profil protéique bien adapté au porc (selon la notion de « protéine idéale »). Par exemple, le rapport thréonine sur lysine est légèrement supérieur à 60 % pour un objectif de l’aliment de 65 %. Un déficit en cystéine est cependant observé puisque le rapport méthionine + cystéine sur lysine atteint seulement 38 ou 48 % selon le type de farine, alors que le rapport recommandé est de 60 %. À signaler que les teneurs en matières grasses de ces farines d’insectes sont très élevées avec respectivement, 23 et 35 % pour la farine issue de mouche domestique et celle issue de la mouche soldat noir. Dans le cas de la mouche domestique, les coefficients de digestibilité iléale avoisinent 90 % pour la majorité des acides aminés essentiels, soit une valeur proche de celle observée avec le tourteau de soja. Pour la mouche soldat noir, ils atteignent seulement 80 % ; cette digestibilité reste élevée mais plus proche des valeurs observées pour les céréales.

Côté biblio

Amino acid digestibility in housefly and black soldier fly prepupae by growing pigs. Tan et al., Animal Feed Science and Technology (2020)

Avis d’expert : Didier Gaudré, Ifip-Institut du porc

Une utilisation improbable à court terme

Les résultats de cette étude révèlent que l’on peut s’attendre à une très bonne digestibilité des acides aminés des farines d’insectes par le porc. Un kilo de ces matières premières pourrait remplacer la même quantité de tourteau de soja dans les aliments porcins. Cependant, dans cette étude, les larves de mouches ont été obtenues à partir d’un substrat composé de fientes de volailles. Ces conditions ne sont évidemment pas autorisées dans l’Union européenne et il est difficile d’imaginer qu’elles puissent le devenir très prochainement. En effet, les insectes produits dans l’UE pour l’alimentation animale sont en général élevés sur des substrats composés de matières premières utilisables dans l’alimentation des animaux (coproduits de céréales par exemple). Dans ces conditions, on peut s’interroger sur l’intérêt de passer par l’intermédiaire de l’insecte pour nourrir des porcs. Si les insectes étaient nourris à partir de déchets non utilisables par les porcs et néanmoins autorisés à cet usage, on pourrait alors envisager les choses autrement. Mais cela suppose une évolution forte, autant qu’improbable, de la réglementation.

 

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