Aller au contenu principal

" Le label bien-être Beter Leven me permet de mieux gagner ma vie", explique cet éleveur de porcs aux Pays-Bas

Wim Meerdink, naisseur-engraisseur à Aalten (Gueldre), a saisi l’opportunité d’une baisse de la productivité de ses truies pour convertir son élevage naisseur-engraisseur aux critères Beter Leven 1*.

Wim Meerdink
Wim Meerdink
© Elevage Meerdink

Aux Pays-Bas, les bâtiments d’élevage de Wim Meerdink ont ​​été rénovés en 2013 sous l’œil d’un expert qui à l’époque, avait anticipé le poids croissant qu'allait prendre la question du bien-être animal.

Les travaux préparatoires pour insérer des panneaux translucides dans la toiture ont donné « beaucoup de travail » à Wim et aux six salariés avec lesquels il gère 14 000 places d’engraissement aux Pays-Bas et un bloc naissage de 900 truies éloigné de quelques kilomètres, en Allemagne. Le chantier effectué par une entreprise est revenu à l’époque à quelque 25 000 euros pour le seul atelier naissage. « Aujourd’hui, ce serait au moins le double », avance Wim. Mais la structure de ses bâtiments était prête pour une conversion au BL1*. Elle a eu lieu en 2019. Plus par calcul économique que par motivation pour le bien-être animal. « J'ai produit moins de porcelets pendant un moment. Comme BL1* demande d’accorder 20 % de surface en plus en engraissement, c’était l’occasion », explique Wim. Mais pour pouvoir prétendre à la prime, les porcelets devaient également provenir d’un naissage certifiée BL1*. Wim s'est contenté de bloquer les truies pendant deux jours pour les inséminer. Les gestantes sont gérées de 48 par la suite. Lors de la mise bas, les truies restent bloquées 28 jours. Mais il n’étonnerait pas Wim que leur liberté devienne un critère BL1* « d’ici 2030 ou 2035 », hasarde-t-il. Il leur propose de la luzerne au râtelier. « C’est mieux que de la paille qui est en partie gaspillée. La luzerne a une valeur alimentaire. Elle est quasi intégralement consommée », constate-t-il. En engraissement, les porcs charcutiers peuvent jouer avec des bouchons de paille, des chaînes, des blocs de bois…

10 à 15 % de charges en plus

Wim dresse un bilan positif de sa conversion au BL1*. « Cela marche bien chez moi. Ce n'est pas le cas chez certains collègues. J’ai plutôt moins de travail car je ne castre plus. La mise à disposition d'aliments grossiers fait que les animaux n’ont pas très envie de se battre. Mais d’un autre côté, une densité moindre oblige à chauffer plus et les frais de main-d’œuvre ramenés à la tête augmentent. Dans les deux cas, la facture grimpe de 10 à 15 %. Les frais financiers par place ne sont plus les mêmes non plus », estime-t-il. Ces coûts supplémentaires sont compensés par une prime versée par chacun des trois abatteurs qui lui achètent sa production. « Leur grille de paiement varie. Mais au final cela revient presque au même. En pratique, je touche entre 8 et 10 centimes de plus par kilo vif. C’est un minimum », lance Wim. L'éleveur relève que les contrats qu’il a signés lui assurent un apport non négligeable, surtout en temps de crise. Il lui faut cependant veiller à rester dans l’objectif d’un poids de carcasse compris entre 90 et 101 kilos, sous peine de perdre la prime BL. Mais « si l’éleveur maîtrise parfaitement son système bien-être, il gagne mieux sa vie ».

Les plus lus

Rémy Six et son fils Romain : « Les cases maternité liberté permettent d’être en phase avec les attentes sociétales, tout en offrant davantage de place pour la truie et sa portée. »
Bien-être en porc : "Notre maternité liberté est climatisée"
Laëtitia et Rémy Six ont investi dans une maternité bien-être dont les choix d’équipements ont été orientés sur le confort de…
Le coût de production des bâtiments ouverts a augmenté de près de 1 euro par kilo de carcasse en 2022.
Les temps sont durs pour les élevages de porcs alternatifs allemands
En Allemagne, environ 1,5 % des porcs étaient produits en 2021 dans des bâtiments alternatifs ouverts sur l’extérieur. Ce taux ne…
Régression des volumes abattus de porcs en Bretagne
Les volumes de porcs abattus en Bretagne régressent
À l’image de la plupart des pays européens et du reste de la France, la Bretagne connaît un recul de ses abattages de porcs en…
sanders porc éleveur porcelet porcherie alimentation animal
Des porcelets de qualité, simplement et sans médicament
En Ille-et-Vilaine, l’élevage d’Arnaud et de ses quatre associés compte 315 truies en système naisseur-engraisseur. Il y concilie…
Les interprofessions porc des régions à faible densité s’associent
Les huit interprofessions porcines d’une large partie du Nord, de l’Est et du Centre de la France (Auvergne, Rhône-Alpes,…
Le mâle entier se classe premier sur tous les critères de comparaison avec les autres productions, excepté pour le comportement des animaux.
Porcs mâles entiers, castrés ou vaccinés, quel choix pour les filières ?
Une étude australienne synthétise les forces et les faiblesses des trois types de production de porcs mâles (entiers,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)