Investissements des élevages de porc : Evel’Up veut l’allègement des procédures
Le groupement demande la simplification des procédures administratives pour faciliter les investissements des éleveurs, la modernisation des élevages et la sécurisation de l’approvisionnement en porc français.
Le groupement demande la simplification des procédures administratives pour faciliter les investissements des éleveurs, la modernisation des élevages et la sécurisation de l’approvisionnement en porc français.

Dans un marché en régression de 0,9% sur la zone Uniporc, le groupement s’est félicité de sa progression de l’ordre de 2,3% sur son périmètre historique, à l’occasion de son assemblée générale organisée le 12 juin à Carhaix (Finistère) et présidée par Philippe Bizien. Evel’Up explique cette dynamique par les gains de performance technique mais aussi par l’accueil de dix nouveaux adhérents, l’installation de huit jeunes éleveurs et la reprise de sites d’élevage par des adhérents. Avec 600 élevages et quelques 680 éleveurs adhérent, la coopérative Evel’Up a réalisé en 2024, un chiffre d’affaires de 827 millions d’euros en comptant les éleveurs de l’organisation de producteur (OP) Agrial. Cela se traduit par une activité de 3,87 millions de porcs commercialisés (dont 666 000 pour l’OP Agrial) correspondant à 74 400 porcs vendus par semaine. Le début de l’année 2025 confirme la tendance avec 12 installations et 12 nouveaux adhérents venus rejoindre Evel’Up. Mais dans un contexte où la baisse de production inquiète fortement, l’investissement par les éleveurs demeure le cheval de bataille d’Evel’Up. « Un éleveur, un projet. C’est notre faire-valoir que d’investir », martèlent les responsables afin de répondre aux défis rappelés par Philippe Bizien : « transmettre, moderniser, structurer, décarboner, améliorer le bien-être et la biosécurité».
Des résultats techniques en progression
En effet, les résultats techniques sur 2024 (2,6 millions de porcs référencés) sont en progression chez les éleveurs adhérents avec un indice de consommation à 2,73 (contre 2,74 l’année passée) pour 26,6 porcs produits par truie présente par an et 13,5 porcelets sevrés par portée. « Nous avons toujours des résultats en évolution notamment sur les GMQ avec 17 g/jour de progression en 2024. Un quart des GTE des élevages Evel’Up sont à plus de 900 g/jour», remarque David Riou, vice-président. Pour se faire, la coopérative s’appuie sur dix groupes de progrès afin de mutualiser les savoir-faire. « L’échange nous remet en question, nous permet d’améliorer nos coûts de production en élevage », commente David Riou. Le groupement veut d'ailleurs être « le leader du prix de revient en élevage ». En parallèle, deux groupes d’échange de salariés se sont constitués. En 2024, la centrale d’achat a fourni pour 70 000 tonnes des matières premières, en hausse de 10%, aux éleveurs fabricants à la ferme.
Plus de simplification administrative
En 2024, le nombre de dossiers traités par le service bâtiment et environnement du groupement a fortement augmenté avec 111 dossiers ICPE et 104 permis de construire déposés pour un montant investi de 68 millions d’euros par les adhérents. Même si la dynamique est bonne depuis deux ans, avec un prix de base moyen de 1,898 euros du kg au Marché du porc français (MPF) en 2024 , des adhérents relayés par le président Philippe Bizien, dénoncent la lourdeur des dossiers administratifs (enquêtes publiques, octroi des permis de construire…). Le relèvement du seuil du régime d'autorisation des ICPE visant les élevages porcins est fortement attendu. « Il n’y a pas assez de projets qui aboutissent. Beaucoup d’exploitations sont dans la tranche 2 000 à 3 000 places de porcs charcutiers », déplorent Philippe Bizien et Christine Touzé de la commission environnement à l’UGPVB et d’ajouter : « Nous espérons des évolutions concrètes prochainement sur la simplification et la sécurisation des actes administratifs. Nous poursuivons les discussions auprès des élus ».
« Augmenter de 100 truies la taille des élevages »
Pour conserver la production bretonne de porcs, Evel’Up et le service économique de la chambre d’agriculture de Bretagne ont analysé les projections possibles à 2035. « Il faut augmenter de 36% la taille des élevages, soit 100 truies supplémentaires par élevage », chiffre Jacques Crolais, directeur d’Evel’Up. «A construire ou à racheter, cela correspond à 1,25 million de places d’engraissement et 112 000 places de truies supplémentaires ».