Cooperl connecte les silos d’aliment dans les élevages de porcs
Cooperl propose en partenariat avec la société Nanolike un capteur pour évaluer la quantité d’aliment restant dans les silos d’aliments. Les informations sont accessibles sur une application smartphone compatible Ios et Android.
Cooperl propose en partenariat avec la société Nanolike un capteur pour évaluer la quantité d’aliment restant dans les silos d’aliments. Les informations sont accessibles sur une application smartphone compatible Ios et Android.
Cooperl propose depuis le mois de mars un système permettant de connaître instantanément le stock d’aliment présent dans ses silos. « L’objectif est de gagner du temps et d’optimiser ses commandes, sans avoir à monter sur les silos pour évaluer ce qui reste d’aliments », explique Christophe Battas, responsable offre produits et équipements d’élevage chez Cooperl Équipements. Le procédé est composé d’un capteur fixé par deux vis sur l’un des pieds du silo. Sous l’effet du poids de l’aliment, le silo se déforme de quelques microns. Le capteur détecte cette légère déformation qui fait varier le courant électrique le traversant. Il envoie alors ces données via une antenne et à un réseau télécom (Sigfox) à la société Nanolike qui les convertit en poids. La température ambiante, qui peut modifier les données, est prise en compte dans le calcul. Les données pondérales des silos sont alors mises à jour au travers d’une application mobile et web dédiée sur le smartphone, tablette ou PC des éleveurs. « Les données seront prochainement accessibles depuis la suite applicative Cooperl Suite », précise Christophe Battas.
Installation rapide
La précision de l’appareil est de l’ordre de 5 à 10 %. « C’est un niveau de précision largement suffisant pour gérer les livraisons au quotidien et évaluer les stocks aux inventaires. Par ailleurs, elle est plus fiable qu’une sonde de volume, dont la mesure varie fortement en fonction de la densité et de l’écoulement de l’aliment dans le silo ». L’objectif était avant tout de proposer un système facile à installer, peu onéreux, et simple d’utilisation. L’installation de la sonde sur l’un des pieds du silo est rapide. Deux vis introduites dans des trous taraudés suffisent. Le silo n’a pas besoin d’être soulevé. Il faut cependant qu’elle soit montée par une personne habilitée. La sonde fonctionne indépendamment, avec une pile prévue pour durer 10 ans. Située entre 0.5 et 1,5 m de hauteur sur le pied du silo, elle est recouverte d’une protection thermique qui la protège également des chocs éventuels.
Prévoir les futures commandes
L’application mobile associée à cette batterie de capteurs permet de consulter les stocks d’aliment à tout moment, et de prévoir les futures commandes. « En fonction des consommations des derniers jours, elle prédit à l’éleveur quand le silo sera vide », indique Christophe Battas. Elle calcule aussi l’espace disponible dans chaque silo pour les 5 jours à venir ou de manière rétroactive à une date donnée si l’éleveur a oublié de faire un inventaire. « C’est un accompagnement qui permet d’optimiser les commandes pour bénéficier du tarif 27 tonnes, d’être livré les jours creux ou de ne pas être en rupture de stock le dimanche ».
Le prix d’un capteur est de 499 € HT, auquel il faut ajouter le coût de l’installation (forfait pour l’ensemble des silos) et une location de 49 € par an et par silo. « Cette location correspond à l’abonnement au réseau de communication, à l’intelligence artificielle liée à la prédiction de remplissage dans l’instant et à l’algorithme de prévision », précise Christophe Battas, qui calcule un retour sur investissement sur trois ans. « On estime que cet équipement fait gagner 30 minutes par semaine pour la gestion des stocks d’aliment d’un élevage moyen Cooperl utilisant 8 silos. Si l’éleveur gère plusieurs sites, il limite ses déplacements. Fini aussi la corvée de monter sur les silos qui est aussi un sujet de sécurité. »
Améliorer le coût des livraisons
La deuxième phase de développement de ce procédé sera pour la Cooperl d’optimiser les tournées des camions d’aliment. « On cherche en permanence à améliorer trois critères qui agissent sur les coûts de livraison : le taux de retour d’aliment en cas de silo plein, le nombre de kilomètres par tournée, et le taux de camions pleins ». La délégation des commandes d’aliment est également envisagée, sans que l’éleveur ait à intervenir. « Nous l’envisageons à moyen terme. Mais il faut déjà éprouver la technologie à grande échelle pour percevoir la valeur qui peut être créée collectivement pour nos adhérents et les convaincre de l’intérêt pour leur porte-monnaie », conclut Christophe Battas.
" La gestion des commandes est simplifiée "
Sébastien Homo, Gaec du Pront à Vignoc (Ille-et-Vilaine)
Un fonctionnement basé sur l’intelligence artificielle
Pour traduire les signaux électriques enregistrés par le capteur en tonnage d’aliment présent dans le silo, la société Nanolike fait appel à l’intelligence artificielle et au machine learning, une approche mathématique et statistique qui donne aux ordinateurs la capacité « d’apprendre » à partir de données. Nanolike est en lien avec la base de données du service aliment de Cooperl pour acquérir les dates de livraison d’aliment et les quantités livrées dans chaque silo. À chaque livraison, le capteur enregistre un signal électrique particulier lié à la déformation du silo. Il apprend ainsi à relier ce signal électrique au tonnage livré ce jour. L’éleveur peut participer à l’apprentissage afin d’améliorer la précision, en indiquant, via l’application « point zéro » lorsqu’il détecte qu’un silo est vide. L’ordinateur acquiert ainsi l’information que le signal électrique émis à ce moment par la sonde correspond à un silo vide.