Comment gérer rapidement les cas de caudophagie sur les porcs atteints
À la station expérimentale porcine de la chambre d’agriculture de Bretagne, trois réponses ont été mises en place pour gérer la caudophagie : traitement des morsures, ajout d’objets d’enrichissement et isolements des porcs atteints et des mordeurs.
À la station expérimentale porcine de la chambre d’agriculture de Bretagne, trois réponses ont été mises en place pour gérer la caudophagie : traitement des morsures, ajout d’objets d’enrichissement et isolements des porcs atteints et des mordeurs.

La gestion de caudophagie doit se faire le plus tôt possible, c’est-à-dire dès que des signes précoces des morsures sont détectés.
Une queue basse et plaquée est un premier signe d’alerte, avant même que les premières blessures sanguinolentes ne soient détectées. Quand ces signes sont observés à la station de Crécom, un enrichissement supplémentaire est ajouté : corde en coton ou de la paille pour certaines cases de postsevrage, objets en caoutchouc posés au sol ou suspendus en postsevrage ou en engraissement. Pour les 98 cases de postsevrage, dix d’entre elles ont reçu cet enrichissement supplémentaire, qui s’est poursuivi en engraissement pour cinq cases. Six cases supplémentaires ont été enrichies seulement en engraissement. Cet enrichissement a un effet sur la caudophagie, que nous avions déjà observé lors d’essais précédents, mais n’est généralement pas suffisant à lui seul pour enrayer un épisode de morsure sévère.
Apporter des soins aux porcs victimes
Outre l’enrichissement, la gestion des morsures passe par des soins apportés aux porcs victimes : aspersion d’un produit cicatrisant et amérisant sur les queues blessées dès le stade de la note 2, injection d’un antibiotique et d’un anti-inflammatoire lorsque cela est jugé nécessaire. Des porcs victimes, mais aussi des mordeurs sont écartés vers l’infirmerie. En engraissement, 21 porcs ont rejoint l’infirmerie pour des causes diverses (boiteries, caudophagie, etc.), dont trois car ils ont été identifiés comme mordeurs. Ces porcs ont continué leur croissance en infirmerie et ont été envoyés à l’abattoir.
Les performances de croissance sont légèrement en retrait pour les porcs avec la note 3, comparativement aux autres. En fin de postsevrage, ils étaient en moyenne 0,7 kg plus légers que les autres, avec une croissance en retrait de 24 grammes par jour. En fin d’engraissement, ils étaient également 3,5 kg plus légers que les porcs sans lésion importante à la queue, avec un GMQ inférieur de 64 grammes par jour. Malgré ces différences, les croissances restent de haut niveau pour ces porcs victimes. Quelques saisies sont observées à l’abattoir, sans qu’il soit possible de les relier à l’état des queues des porcs.
Y. R.