Comment bien piloter la ventilation statique d'un bâtiment porcin ouvert?
Dans les bâtiments alternatifs ouverts équipés d’une ventilation statique, des dispositifs sophistiqués offrent la possibilité de bien diriger les flux d’air pour limiter l’inconfort des animaux.
Dans les bâtiments alternatifs ouverts équipés d’une ventilation statique, des dispositifs sophistiqués offrent la possibilité de bien diriger les flux d’air pour limiter l’inconfort des animaux.







Les bâtiments en ventilation statique montent en gamme et disposent de système de gestion des entrées d’air de plus en plus perfectionné.
Dans le cadre du projet Casdar BâtiPorc C4E, piloté par l’Ifip, de nombreuses visites d’élevages ont été réalisées pour échanger avec des éleveurs ayant investi dans de nouveaux concepts de bâtiments d’engraissement. Sur la ventilation statique, deux concepts sont ressortis du lot. L’objectif du projet est d’imager un bâtiment multicritère qui offrirait des bienfaits à la fois sur le bien-être animal, l’ergonomie au travail, l’environnement et les attentes sociétales.
1-Une bâche pleine motorisée
Dans la plupart des installations modernes en ventilation statique, l’entrée d’air se fait par les longs pans grâce à une bâche pleine régulée. Il se réchauffe ensuite au contact des animaux avant de monter au plafond en suivant la charpente. Son évacuation se fait par la faîtière. Pour réguler l’entrée d’air, la bâche pleine dispose de plusieurs avantages :
Pour orienter convenablement les lames d’air et en toute saison, il est préférable de disposer d’un double système de motorisation. En été, la bâche se lève du bas vers le haut pour obtenir une lame d’air qui entre rapidement au contact des animaux. Ainsi, leur température ressentie baisse rapidement. Ce mode de relevage sera également utile pour le curage du bâtiment. S’il s’agit d’un mode de logement en litière accumulée. En hiver, la bâche descend du haut vers le bas pour permettre à la lame d’air de suivre la charpente sur les premiers mètres lorsqu’elle entre dans le bâtiment. Par la suite, elle se casse généralement en deux : une lame d’air réalise une boucle au-dessus du dos des animaux et assure un renouvellement de l’air à leur contact. Une autre monte au faîtage par l’effet cheminée. Ces dispositifs de bâches motorisées sont pilotés par une sonde de température ambiante présente dans le bâtiment. Ils peuvent aussi être asservis à des capteurs extérieurs (pluviomètre, capteur sur le sens et la vitesse des vents). L’objectif est d’éviter que les intempéries extérieures ne viennent mouiller l’intérieur du bâtiment. Lorsque le capteur détectera ce type de situation, la bâche se fermera et uniquement une veine d’air restreinte sera assurée.
2-Des volets motorisés positionnés sur le long pan
L’installation de volets motorisés est plus rare car cette option est plus onéreuse. La coque du bâtiment est alors beaucoup plus fermée. Les volets sont installés sur les longs pans et la faîtière est ouverte pour permettre une évacuation de l’air vicié. Pour une meilleure maîtrise des veines d’air, il est essentiel de privilégier l’installation d’une multitude de petits volets plutôt que l’installation d’un seul bandeau motorisé faisant toute la longueur du bâtiment. Ces bandeaux seront beaucoup moins onéreux mais leur mode d’ouverture est souvent capricieux. À titre d’exemple, lorsque l’on doit gérer la section d’entrée d’air à la mi-saison, il est possible de gérer l’ouverture des petits volets avec un kit de décalage. Ainsi, tous les volets ne s’ouvrent pas en même temps pour éviter un refroidissement brutal du bâtiment. Lorsque l’on dispose d’un volet unique, ce dernier ne va s’ouvrir que de quelques centimètres supplémentaires. Mais selon la longueur du bâtiment, cela peut représenter plusieurs mètres carrés. L’installation de ces dispositifs d’entrée d’air sophistiqués sur des bâtiments en ventilation statique doit s’accompagner d’autres bonnes pratiques comme l’isolation de la toiture voire de la coque complète ou une bonne orientation du bâtiment par rapport aux vents dominants. Dans le cas contraire, l’investissement initial sera important mais sans garantie d’une bonne ambiance dans le bâtiment.
Yvonnick Rousselière, yvonnick.rousselière@ifip.asso.fr
Côté web
Dans le cadre du projet BâtiPorc C4E (cofinancé par le fond Casdar, la banque des territoires et territoires d’innovation France 2030) en partenariat avec les chambres d’agriculture de Bretagne et de Pays de la Loire, une plate-forme web a été mise en place pour télécharger des fiches techniques afin d’accompagner les éleveurs et leurs conseillers dans la conception de nouveaux bâtiments porcins. Rendez-vous ici pour découvrir cela.
Éviter les retombées d’air froid

Yvonnick Rousselière, Ifip-Institut du porc
« Les installations passées, uniquement équipées d’un filet brise-vent non motorisé, n’avaient pour seul objectif de couper les vents dominants avant d’entrer dans le bâtiment. Ces dispositifs ne permettaient pas d’orienter les flux d’air et engendraient, de fait, des retombées d’air froid sur les animaux. Les bâtiments alternatifs en ventilation statique de nouvelle génération offrent des options de pilotage de l’ambiance beaucoup plus fines. »