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Quelles solutions pour automatiser la distribution de la paille en élevage de porcs ?

Certains bâtiments porcins sur litière accumulée montent en gamme. Des investissements conséquents sont réalisés pour automatiser le broyage, le convoyage et la distribution de la paille.

Dans une recherche de multiperformance des bâtiments d’élevage de porcs, on constate l’émergence de concepts litière accumulée de plus en plus sophistiqués.

Cela passe par une coque de bâtiment plus étanche, la mise en place d’une ventilation dynamique mais aussi par un niveau d’automatisation plus important, notamment sur les tâches les plus pénibles comme le tri des porcs charcutiers dans des grands groupes, le curage de l’aire paillée et l’approvisionnement en paille. Sur ce dernier point, plusieurs équipements se démarquent sur le terrain dont le montant d’investissement va de 70 à 150 k€ (selon les options choisies). Les constructeurs ont notamment travaillé sur deux points essentiels qui facilitent la vie des éleveurs.

1-L’automatisation du broyage de la paille

L’idée est de disposer d’un caisson dans lequel un ou plusieurs ballots de paille peuvent être positionnés. Plusieurs options existent :

Le broyage peut avoir lieu uniquement au champ. De ce cas, on parle de caisson démêleur ayant vocation à décompacter le ballot avant la distribution.
Le broyage peut aussi avoir lieu dans le caisson afin d’obtenir des brins allant de 2 à 15 cm.

Cette étape étant primordiale pour faciliter le convoyage de la paille par la suite, certains éleveurs préfèrent réaliser un double broyage (au champ puis dans le caisson). La préparation de la paille permet à la fois de couper et de défibrer les brins. Ainsi, la capacité d’absorption de la litière sera plus importante. Certains équipements intègrent dans leur dispositif un système de dépoussiérage. Deux solutions existent : soit une pulvérisation de microgouttelettes d’eau sur la paille broyée pour « coller » la poussière avant le convoyage, soit l’utilisation d’une soufflerie qui, grâce à la force centripète, sépare la poussière d’un côté et les brins de paille de l’autre. Une fois ces deux étapes terminées, l’éleveur peut, selon son budget, réaliser la distribution de la paille manuellement (récupération de la paille sur une dalle béton avec un télescopique) ou investir dans un système de distribution automatique.

2-L’automatisation du convoyage et de la distribution de la paille

après la phase de broyage, la paille peut être transportée soit avec à un système de soufflerie, soit par un système mécanique (vis sans fin ou chaîne à pastille). À la mise en route du bâtiment, il est important de trouver le bon réglage pour obtenir le débit suffisant de convoyage sans risquer de boucher les tuyaux. Une fois la paille arrivée au-dessus des cases, plusieurs modes de distribution existent :

Canon motorisé à distribution pneumatique : un tube se déplace sur un rail positionné au-dessus des cases. Puis, avec un mouvement de balancier, des bouchons de paille sont envoyés dans la litière.
Doseur à paille : sur une chaîne à pastille de gros diamètre (environ 80 mm dans un tube de 200 mm) des doseurs à paille sont répartis à intervalle régulier (entre quatre et six mètres). L’éleveur peut alors programmer les horaires de remplissage et d’ouverture des doseurs. Une variante existe également sans doseur. Dans ce cas, une trappe d’ouverture est aménagée sur le tube de distribution pour gérer la quantité de paille qui tombe lorsque la chaîne à pastille est en fonctionnement.
Canon à paille manuel : un opérateur est présent dans la case. Il oriente le tuyau à distribution pneumatique vers les zones à pailler. Contrairement aux deux autres modes de distribution, ce système permet de réaliser un paillage à la carte en insistant notamment sur les zones les plus sales.

La grande majorité des éleveurs de porcs utilisent ces dispositifs automatiques pour réaliser les paillages d’appoint en cours de bande. Pour la réalisation du paillage initial avant l’entrée des porcs, la plupart font un paillage classique avec des ballots entiers déposés dans les cases. Malgré tout, les éleveurs considèrent que ces systèmes permettent de réduire les approvisionnements en paille de 30 à 50 % par rapport à une litière accumulée paillée de manière classique. Cela s’explique par une capacité d’absorption plus importante de la paille après le broyage mais aussi par un paillage davantage à la demande avec une distribution régulière de petite quantité. Ainsi, on ne retrouve pas, lors du curage, un effet « mille-feuille » où certaines couches de paille fraîche se retrouvent au milieu du compost car les animaux n’y ont pas eu accès. Plusieurs points de vigilance sont à signaler : tous les éleveurs utilisateurs d’un système de paillage automatique sont unanimes sur l’importance d’avoir une paille de qualité, notamment pas trop humide, pour éviter les problèmes de broyage et de convoyage. Lors de la distribution, malgré les systèmes de dépoussiérage, une quantité de poussière non négligeable est générée. Elle semble plus importante qu’avec une méthode traditionnelle de paillage au télescopique.

Yvonnick Rousselière, yvonnick.rousseliere@ifip.asso.fr

Côté web

Dans le cadre du projet Bâtiporc C4E cofinancé par le fond Casdar et en partenariat avec les chambres d’agriculture de Bretagne et de Pays de la Loire, une plate-forme web a été mise en place pour télécharger des fiches techniques afin d’accompagner les éleveurs et leurs conseillers dans la conception de nouveaux bâtiments porcins.

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