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Donner envie aux jeunes de travailler dans les élevages de porcs

Lors d’un premier stage en élevage de porcs, les jeunes sont positivement surpris par l’organisation du travail et la technicité. Pour le bien-être des animaux et les bâtiments, les constats sont parfois plus mitigés.

L’organisation du travail est une découverte positive pour beaucoup de jeunes stagiaires © Chambres d'agriculture de ...
L’organisation du travail est une découverte positive pour beaucoup de jeunes stagiaires
© Chambres d'agriculture de Bretagne

Pour beaucoup de jeunes, les stages prévus lors de leur formation agricole sont l’occasion de découvrir l’élevage porcin. La Chambre d’agriculture de Bretagne a réalisé une enquête afin d’identifier ce qui, lors de cette première expérience, peut leur donner envie de faire carrière dans le porc. Pour cela, 129 lycéens et étudiants ont répondu à un questionnaire. Issus de sept établissements bretons, ces jeunes avaient réalisé au moins cinq jours de stage dans un élevage porcin. Même si quelques jeunes connaissaient l’élevage porcin par leurs parents, leur famille ou des amis, 71 % ont vécu leur première expérience en porc dans le cadre d’un stage. Venir en porc était un choix pour deux tiers d’entre eux, une obligation pour un tiers.

Des a priori négatifs

Soixante-dix-sept des cent vingt-neuf jeunes disent qu’ils avaient des a priori négatifs sur l’élevage porcin. Le point le plus cité est l’odeur, suivie par le fait d’être « enfermé » dans les bâtiments d’élevage. Un certain nombre de ces a priori négatifs concernaient également la manière dont les animaux sont traités dans les élevages. Le stage est l’occasion de confronter ces a priori avec la réalité du travail, et amène son lot de bonnes et mauvaises surprises. Globalement, l’organisation du travail des élevages porcins est une découverte positive pour beaucoup. Les enquêtés saluent le « boulot bien organisé », la bonne ambiance, l’autonomie, et le fait de terminer tôt. Le respect des règles de biosécurité, la qualité du suivi technique sont également largement appréciés. Beaucoup de remarques concernent le bâtiment et le bien-être des animaux : sur ces sujets, le retour des enquêtés dépend beaucoup des caractéristiques de l’élevage où ils sont allés. De nombreux stagiaires sont agréablement surpris par la propreté, la luminosité et le bon état des bâtiments. Beaucoup signalent aussi que l’odeur est plus faible que ce à quoi ils s’attendaient, ou en tout cas qu’ils s’y sont vite habitués. Les mauvaises surprises concernent des bâtiments vétustes, peu lumineux, dont le manque de cohérence complique le travail. Dans certains élevages, les stagiaires sont également surpris par l’odeur.

Des éleveurs attentifs à leurs animaux

En termes de bien-être animal, les retours sont également parfois mitigés. La majorité des enquêtés dit avoir été agréablement surprise par les conditions de vie des animaux : logement en groupe, propreté, jouets, accès à l’eau, etc. Certains ont également trouvé les éleveurs plus attentifs à leurs animaux qu’ils ne s’y attendaient. À l’inverse, certaines situations ont constitué de mauvaises expériences : le logement bloqué de certains animaux, le manque de lumière dans certaines salles, le taux de mortalité des porcelets ou la caudophagie. Les attitudes non animalières ont également été vues négativement. Pour l’avenir, 74 % des jeunes enquêtés disent qu’ils pourraient aller travailler en élevage porcin, certains pour y faire carrière, ou d’autres pour une courte durée. Les conditions de travail offertes seront toutefois déterminantes.

Mes conseils

Caroline Depoudent, Chambres d’agriculture de Bretagne

« Il faut lever les a priori négatifs »

Les stages en élevage permettent de lever un certain nombre d’a priori négatifs sur l’odeur, les conditions de vie des animaux… Les jeunes apprécient souvent l’organisation rigoureuse, le travail en équipe. Le logement bloqué des truies en verraterie et en maternité peut surprendre des personnes non issues du monde porcin, tout comme le fait que certains porcelets meurent en maternité ou qu’il puisse parfois y avoir des cas de caudophagie en post-sevrage engraissement. Pour que ces points ne rebutent pas d‘éventuels candidats à la filière porcine, il est essentiel de fournir des explications techniques, et d’expliquer les mesures mises en œuvre dans l’élevage pour offrir les meilleures conditions de vie possibles aux porcs.

Partenaires

Enquête réalisée par l’équipe porc de la Chambre d’agriculture de Bretagne, avec le soutien financier du fonds pour l’Amélioration des conditions de travail et du programme régional pour le développement agricole et rural.

Rédaction Réussir

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