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Un large panel d’essences bocagères possible

Même si elles ont des préférences, les brebis sont aptes à consommer les feuilles de nombreuses essences d’arbres.

Le frêne, le peuplier noir, le saule, le noisetier et le mûrier blanc sont particulièrement appréciés des brebis. Les feuilles du groseillier sont nettement moins appétentes.

En effet, en période séchante, certains arbres produisent des composés secondaires (des tanins par exemple) afin qu’ils ne soient pas consommés par les animaux. Cependant, le choix des essences à couper est guidé par ce qui est facilement accessible sur l’exploitation.

De plus, certaines espèces bocagères sont plus productives que d’autres. C’est le cas du mûrier blanc, du frêne et du peuplier noir. La biomasse composée de feuilles et de jeunes pousses de l’année est en effet importante. En revanche, le groseillier par exemple affiche un potentiel fourrager très faible.

Une teneur en azote très variable

Les brebis consomment en priorité les feuilles des arbres mais également les jeunes pousses de l’année jusqu’à 5 millimètres de diamètre. La teneur en matières azotées totales (MAT) des rameaux (feuilles + tiges de l’année) reste très variable : de 66 grammes par kilo de matière sèche pour le prunellier à plus de 160 grammes pour le peuplier noir et l’aubépine (tableau).

Cette dernière valeur peut être considérée comme excellente : elle est équivalente à celle d’un foin de prairie permanente récolté au stade feuillu. Par ailleurs, les feuilles et jeunes tiges de l’érable champêtre, de l’orme, du chêne blanc et du noisetier présentent des teneurs en azote équivalentes à celle du même foin fauché au stade début épiaison.

Avec moins de 100 grammes de MAT par kilo de matière sèche, le cornouiller sanguin, le peuplier tremble, le saule blanc et le prunellier apparaissent pauvres en azote et moins intéressants.

Les valeurs alimentaires des feuilles seules sont, en règle générale, supérieures à celles des tiges de l’année, plus riches en lignine et par conséquent moins concentrées en azote. Ces ressources étant atypiques pour les ruminants, nous ne disposons pas d’équations pour prédire les valeurs en UF (unité fourragère) et en PDI (protéines digestibles dans l’intestin grêle).

Une stabilité en été

Les analyses des prélèvements de feuilles et de tiges de l’année réalisées sur trois essences en août et septembre 2023 indiquent des teneurs en MAT plutôt stables au cours de l’été. Pour les feuilles, ces valeurs sont de 143 grammes par kilo de matière sèche pour le peuplier noir, 135 grammes pour le noisetier et 125 grammes pour l’érable champêtre. Elles sont beaucoup plus faibles pour les rameaux avec 66 g et apparaissent également peu variables.

Par ailleurs, les feuilles sont plutôt facilement digérées avec des différences selon les espèces. Ainsi, le mûrier, le sureau, le noyer, le tilleul, le peuplier et l’aubépine présentent un niveau de digestibilité équivalent à celui du Ray-grass anglais pâturé. En revanche, les jeunes tiges de l’année, plus riches en lignine, sont moins digestibles.

À savoir

Pour connaître les essences toxiques : vegetox.envt.fr/

Mickael Bernard, Idele/Ciirpo

la possibilité du pâturage direct sur l’arbre

<em class="placeholder">Mickael Bernard, Idele/Ciirpo</em>
Mickael Bernard, Idele/Ciirpo © Ciirpo
« De nouvelles formes de consommation des feuilles restent à investiguer avec les tables fourragères. Les végétaux sont taillés très court et les brebis vont les manger directement sans avoir besoin d’être coupés. La biomasse est cependant plus limitée qu’avec l’affouragement de branches coupées sur les arbres. »

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