Se faire accompagner dans sa recherche de salarié
Plusieurs organismes proposent un accompagnement au recrutement, depuis la définition du poste jusqu’à l’accueil et la formation du salarié. Parmi eux, l’Anefa.
Plusieurs organismes proposent un accompagnement au recrutement, depuis la définition du poste jusqu’à l’accueil et la formation du salarié. Parmi eux, l’Anefa.
« La situation que nous vivons aujourd’hui est exceptionnelle, rappelle Khadija Zeghloul, la directrice adjointe de l’Anefa Poitou maritime. Le marché du travail était tendu depuis plusieurs années, et cela s’est accentué depuis le début de la crise sanitaire. »
La pénurie est commune à tous les secteurs. L’Anefa propose un service gratuit pour accompagner les éleveurs dans leur recherche de salarié : définition du besoin, rédaction d’une fiche de poste et d’une annonce, diffusion des offres, mise en relation employeur/candidat… « Il faut attirer encore plus. À l’Anefa, nous encourageons à mettre en avant les avantages dès l’offre d’emploi et non plus seulement lors de l’entretien : local de pause/repas chauffé avec sanitaires, mutuelle, logement, mécanisation… »
Pénurie de main-d’œuvre qualifiée
Différentes aides existent également, dont « le diagnostic RH », un service proposé par Ocapiat* permettant de se faire accompagner par un prestataire référencé.
Éleveur et expert font ainsi le point sur les pratiques en ressources humaines, définissent un plan d’action et de formation. « Nous constatons une vraie pénurie de main-d’œuvre, comme bon nombre de départements, et plus précisément de main-d’œuvre qualifiée, explique Sandra Racine, la présidente de l’Anefa 53. Dans ce contexte, la formation est un enjeu important et le Défi emploi est à faire connaître. Il permet d’accéder à une aide compensant financièrement le temps dégagé pour former son salarié pendant les premiers mois. Ce dispositif vise à encourager les employeurs à recruter des personnes ayant peu ou aucune formation ou expérience en agriculture. »
Défi emploi prend en charge 100 % des coûts éligibles du projet sur la base forfaitaire de 4 500 euros hors taxes par salarié recruté avec, en contrepartie, une contribution volontaire de l’entreprise à hauteur de 45 %.
Comprendre ses difficultés à recruter
« Si le cheminement que nous proposons pour recruter peut paraître superflu à certains, c’est important de comprendre pourquoi on n’arrive pas à recruter : le moment est-il bien choisi ? le besoin est-il bien formulé ? l’éleveur a-t-il cherché ? », poursuit Khadija Zeghloul.
Il existe aussi des dispositifs régionaux et départementaux proposant des périodes d’immersion, en lien avec Pôle emploi. Par exemple en Mayenne, AgriMouv propose des ateliers d’information aux demandeurs d’emploi pour découvrir le secteur agricole. À la suite de ces ateliers, une visite d’entreprise est proposée et les personnes les plus intéressées ont la possibilité d’être accompagnées par l’Anefa afin d’intégrer un parcours de formation et d’insertion en agriculture.
Et pour accompagner l’embauche de jeunes de moins de 26 ans, des parcours de formation d’un à quatre mois avec prise en charge du salaire sont également proposés. Initié il y a huit ans, Cap main-d’œuvre est organisé et soutenu par la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, et cofinancée par la région Centre-Val de Loire.
L’objectif est de donner à de futurs salariés hors milieu agricole les bases de l’élevage afin de faciliter leur reconversion et de proposer aux éleveurs des candidats avec un premier bagage pratique.
« Le contexte reste très tendu malgré tout le travail mené collectivement, rapporte Sandra Racine. Nous intervenons évidemment également dans les collèges, travaillons avec les lycées agricoles. À l’issue d’une formation agricole, pour les jeunes qui ont un projet d’installation, quelques années de salariat permettent de se former encore, d’acquérir un bagage solide. ils constituent un vivier de potentiels salariés et il faut encourager l’apprentissage. Rares sont les salariés qui feront toute leur carrière dans la même entreprise aujourd’hui comme c’était le cas il y a quelques années. »
Rassurer les éleveurs employeurs
« Le nerf de la guerre dans bien des cas reste que le salariat agricole n’est pas assez rémunéré, regrette Sandra Racine. En tant qu’employeurs nous aimerions proposer des salaires plus élevés. En moyenne dans le département, nous observons des salaires autour de 1 450-1 500 euros nets mensuels. »
Enfin, côté formation des éleveurs-employeurs, de nombreuses solutions sont proposées, avec des financements de Vivéa. Elles permettent d’acquérir des bases de management et aussi de rappeler les principes du droit du travail. « Être accompagné est essentiel. Les agriculteurs ont de nombreuses casquettes. On ne peut pas être au top partout : droit du travail, dispositifs d’aide, relation employeur-salarié… Avoir un appui à l’embauche rassure et sécurise », conclut Sandra Racine.
L’Anefa facilite le contact entre employeurs et futurs salariés
L’Anefa est l’association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture, créée en 1992. Elle gère la Bourse de l’emploi, l’équivalent d’un Pôle emploi dédié à l’agriculture. « Nous mettons en relation chercheurs d’emploi et employeurs et nous effectuons une présélection des candidats qui correspondent le mieux au poste », explique la représentante de l’Anefa du Limousin. L’association se propose d’accompagner l’éleveur dans la définition du poste à pourvoir, le type de profil recherché en fonction des tâches qui seront à réaliser. « Nous proposons tout type de contrat, CDI, CDD, saisonnier. On se heurte aujourd’hui à un vrai manque de salariés en élevage, tandis que la demande des employeurs est toujours forte », conclut la conseillère de l’Anefa du Limousin. Le réseau de l’Anefa est composé de plus d’une quarantaine de structures régionales et départementales sur l’ensemble du territoire français, avec une centaine de spécialistes locaux du recrutement et de l’emploi de la production agricole.