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Pas de compléments azotés grâce à l’enrubannage distribué aux brebis

Romain Simon élève 300 brebis Est à laine Mérinos en Meurthe-et-Moselle. En 30 ans, il n’a jamais donné de complémentaires azotés à ses animaux grâce à son enrubannage.

Au cœur de la Lorraine, en Meurthe-et-Moselle, Romain Simon élève 300 brebis Est à laine Mérinos. Le troupeau est ancien et il est transmis dans la famille depuis trois générations. L’éleveur possède 185 hectares de SAU dont 50 hectares de prairies permanentes. Ses prairies sont situées sur des terres calcaires superficielles qui ont un potentiel de rendement faible. Il peut compter sur la bonne génétique de son troupeau qui est en sélection depuis les années 1960.

Les brebis sont menées en trois agnelages en deux ans. Les mises bas se déroulent en septembre, en décembre-janvier et en avril. Ses brebis ont une bonne prolificité (1,7) ce qui donne entre 500 et 550 agneaux par an. Les femelles sont vendues en élevage pour leur génétique et les mâles sont vendus à la coopérative en agneau de boucherie. Sur les 135 hectares de culture, Romain Simon fait une rotation colza, blé, orge, orge de printemps, tournesol. Une partie de l’orge est autoconsommée par les brebis et les pailles des céréales servent pour la litière. Le reste de la SAU est constitué de 50 hectares de prairies permanentes composées de graminées (ray-grass, fétuque) et d’un peu de trèfles. 20 hectares sont des landes peu productives.

Préserver la qualité de l’herbe avec l’enrubanné

L’éleveur lorrain n’a jamais donné de concentré azoté à ses brebis. Elles ne consomment que de l’orge et de l’enrubanné à volonté. Les brebis en lactation reçoivent un kilo d’orge et les brebis à l’entretien 650 grammes. En tout, il autoconsomme 20 tonnes de sa production. « Je ne sépare pas les simples des doubles pour adapter la ration aux besoins. J’ai peu de simples et je fais juste partir les agneaux simples plus tôt puisqu’ils grandissent plus vite », explique-t-il. En moyenne, les agneaux doubles sont prêts 20 jours après les simples.

Romain Simon a de l’expérience dans l’enrubannage « ça fait trente ans que j’en fais », raconte-t-il. « Au début, je faisais des bottes trop humides pour les moutons. J’avais des problèmes de listériose à cause de la terre dans les bottes. Depuis que je fane une fois avant d’enrubanner, je n’ai plus de listériose et le fourrage se conserve mieux ». L’éleveur produit environ 300 bottes d’enrubanné par an.

« Je ne fais pas d’analyse de fourrage mais mes brebis sont en état, elles ne maigrissent pas et les agneaux grandissent bien ». L’éleveur lorrain souligne aussi l’importance de nourrir suffisamment pour que les brebis restent en état.

Romain Simon apporte en général entre 40 et 50 unités d’azote sur ses prairies. Il fauche vers le 15 mai quand l’herbe est en début d’épiaison. Cette fauche précoce permet de récolter une herbe de qualité et d’espérer des repousses à faire pâturer avant les premiers coups de chaud. Cette année la sécheresse l’a obligé à apporter de l’enrubannage au pâturage dès le 11 juillet tandis que l’an passé il n’avait rien apporté et il avait pu de ce fait constituer des stocks de fourrage.

Pâturer les couverts

La réglementation impose de semer des couverts avant les cultures de printemps. « C’est une bonne chose. J’implante un mélange d’avoine, de vesce et de trèfle qui pousse vite et que je peux faire pâturer à l’automne ». Les brebis sont dehors tant qu’il reste de l’herbe à consommer et tant que le sol n’est pas trop humide. Le but est d’utiliser au maximum les repousses tout en préservant la santé des pattes des brebis. Par exemple, l’année dernière, les brebis sont rentrées en bergerie à la mi-décembre.

Chiffres clés

300 brebis Est à laine Mérinos
185 ha de SAU
50 ha de prairies permanentes
Pas d’apport de complémentaire azoté

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