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« Mon père me transmet son élevage ovin et son savoir »

Bastien Duparc, 26 ans, est éleveur ovin depuis 2017 à Montreuil-en-Caux. Entre passion et décisions, ce jeune exploitant seinomarin a fait le choix d’une transmission familiale et progressive pour son avenir.

Bertrand et Bastien Duparc
Bertrand (à gauche) et Bastien (à droite) Duparc et leurs fidèles compagnons.
© S. Marais

Après avoir remporté les Ovinpiades individuelles normandes en 2015 et validé un baccalauréat sciences et technologies de l’agronomie et du vivant puis un brevet de technicien supérieur agricole analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole au lycée agricole de Yvetot deux ans plus tard, Bastien décide de s’installer sur l’exploitation en polyculture-élevage porcin et ovin de son père, Bertrand.

Ils y élèvent 65 truies et 490 brebis sur une surface de 145 hectares, dont 40 hectares de fourrages valorisés par l’installation de séchage en grange.

Du projet à l’installation

L’élevage n’était pas le choix initial de Bastien, il s’imaginait joueur de foot. Finalement, son intérêt pour le matériel agricole l’a amené à vouloir devenir commercial et donc à faire des études agricoles. C’est à ce moment qu’avoir son propre matériel et l’utiliser a été une révélation. C’est donc tout naturellement qu’à 19 ans, il achète sa ferme grâce à la Safer [société d’aménagement foncier et d’établissement rural] et s’installe comme associé avec son père. Pour la transmission progressive Bastien et Bertrand ont créé un Gaec [groupement agricole d’exploitation en commun].

Pour s’installer, Bastien a suivi le parcours classique d’installation : faire un prévisionnel comptable avec un conseiller de gestion, participer au rendez-vous du PPP (plan de professionnalisation personnalisé) avec la chambre d’agriculture, se rapprocher de professionnels pour discuter de son projet, participer au stage 21 heures et effectuer les démarches auprès des notaires et des banques.

En quête d’une meilleure rentabilité

Bastien s’occupe principalement des brebis : « Depuis toujours j’ai préféré m’occuper des moutons que des cochons. » Il aimerait améliorer la prolificité de son troupeau mais pas au détriment du temps passé à s’en occuper, qui est pour lui très important et permet d’être rentable.

Griffe pour le séchage en grange
Le séchage en grange permet de mieux valoriser le fourrage pour les brebis. © A. Canfeure
Il conseille donc d’avoir un bâtiment fonctionnel et de ne pas s’arrêter à 150 brebis car le travail est le même entre 150 et 300 brebis. La marge finale, elle, est supérieure en augmentant le cheptel, à condition d’être bien équipé. « J’ai le sentiment de gagner de l’argent avec mes brebis en optimisant mon temps de travail », souligne le jeune éleveur. Un séchoir en grange a donc tout son intérêt dans son système car il permet de gagner du temps à la récolte et à la distribution quotidienne des fourrages.

Une transmission progressive du savoir-faire

Une transmission progressive présente des avantages nombreux pour Bastien et Bertrand. Le principal, selon eux, étant la transmission du savoir-faire d’éleveur, qui peut se faire petit à petit. Bastien prend de plus en plus en charge les parties administratives et financières.

« Écouter les conseils des anciens est important, même si j’avais l’impression de savoir-faire en ayant participé aux Ovinpiades. Faire un concours c’est quand même différent de la vraie vie. Il ne m’a pas seulement transmis une exploitation mais aussi un savoir », reconnaît Bastien.

Pour Bertrand, la transmission en famille est essentielle : « Mon fils est la quatrième génération sur la ferme et cela est très important pour moi. » Si la ferme avait été cédée à un tiers, sans doute dans le cadre d’un agrandissement, cela aurait été pécuniairement plus intéressant car la région cauchoise est très convoitée. « Transmettre plutôt que céder à un tiers est vraiment une question de valeurs familiales plus que d’argent », conclut Bertrand.

Alix Pfaff, conseillère ovin et fourrage à la chambre d’agriculture de Normandie

Qui peut aider à définir votre projet ?

Alix Pfaff, conseillère ovin et fourrage à la chambre d’agriculture de Normandie
Alix Pfaff, conseillère ovin et fourrage à la chambre d’agriculture de Normandie © DR
« J’accompagne à l’installation les porteurs de projets en élevage ovin. Les installations peuvent être des créations d’élevage sur une structure déjà existante, des reconversions professionnelles ou des transmissions d’élevage. Je prends le temps de discuter du projet de l’agriculteur pour le guider.

Les critères pris en compte sont : les surfaces disponibles, la taille et race(s) du cheptel voulu, le raisonnement de l’alimentation, les aspects sanitaires et réglementaires. Ces critères sont étudiés pour atteindre les objectifs de l’éleveur et créer un système rentable. »

Rédaction Réussir

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