Mode d’emploi pour une ration équilibrée
Les feuilles sont distribuées en complément de foin ou d’herbe sèche. Aucune transition alimentaire n’est nécessaire.


Affourager les brebis en feuilles ne revêt d’intérêt qu’en période de sécheresse. Même si les brebis les consomment lorsqu’elles disposent d’herbe verte, leurs besoins seraient largement couverts sans cet apport. En revanche, en période sèche, la feuille s’affiche comme une solution en complément de foin par exemple.
Un affouragement exclusif de feuilles n’est pas une pratique mise en œuvre compte tenu, entre autres, du nombre d’arbres qu’il faudrait élaguer. Pour « faire la feuille », les éleveurs procèdent en trois étapes :
Les branches sont coupées, Les brebis mangent les feuilles, Les branches sont ramassées pour valoriser le bois.
Les branches sont coupées
Pour 150 kilos de branches coupées, entre 35 et 50 kilos sont consommés par les brebis. Pour couvrir les besoins des animaux, il faut compter 5 kilos de branches par brebis et par jour. Les éleveurs qui ont recours à cette pratique affouragent les brebis tous les jours. Une distribution tous les trois jours a été testée dans le cadre de cette étude (1).
Une fois coupées, les branches sèchent très rapidement sous l’effet de la chaleur. En trois jours, elles perdent 30 % d’eau. Elles restent toutefois consommées par les brebis, mais en moindres quantités au fil des jours (graphique). Elles deviennent probablement moins appétentes.
En moyenne, le niveau d’ingestion en feuilles est presque divisé par deux par rapport à une coupe quotidienne. En revanche, les animaux consomment alors davantage de jeunes tiges de l’année. Cette technique est à réserver aux brebis à l’entretien et en bon état corporel.
Les branches sont étalées
Les branches sont ensuite étalées au sol sans être recoupées. Les brebis consomment les feuilles et les tiges de l’année jusqu’à 5 millimètres de diamètre. En moyenne des essences, les feuilles représentent 25 % du poids des branches coupées. Dans le cas d’une distribution par jour, une très faible part de jeunes tiges est mangée (5 %). Cette dernière passe à 50 % avec une coupe tous les trois jours.
Par ailleurs, si plusieurs essences ont été coupées, les brebis affichent leurs préférences avec par ordre décroissant parmi ces trois espèces testées : le frêne, le saule et le tremble. En moyenne, les ligneux sont ingérés à raison de 500 grammes de matière sèche par jour pour les adultes et 300 grammes pour les agnelles.
Les branches sont ramassées

Une litière constituée exclusivement de plaquettes de bois est aussi confortable que la paille. Le prix d’intérêt des plaquettes de bois en litière est de l’ordre de 9,50 euros le MAP (équivalent d’un mètre cube de plaquettes) pour un prix de la paille à 100 euros la tonne par exemple.
Côté Biblio
Pour connaître le mode d’emploi : « Des plaquettes de bois en litière pour les brebis et les agneaux » sur ciirpo.idele.fr et inn-ovin.fr.
Marie Miquel, Institut de l’élevage
Une pratique bien rodée
