Aller au contenu principal

Les leviers pour rendre sa bergerie plus agréable en été

Vitesse de l’air, humidité et rayonnement sont les trois paramètres majeurs sur lesquels l’éleveur va pouvoir jouer pour améliorer les conditions de vie de ses ovins en bergerie en cas de fortes chaleurs.

Les épisodes caniculaires se multiplient et s’intensifient avec le changement climatique. La diminution de la ressource fourragère contraint les éleveurs à rentrer leurs brebis en bâtiment de plus en plus tôt dans l’été. Or les bâtiments n’ont pas toujours été conçus pour garantir le confort des animaux en plein été. Le stress thermique vécu par les animaux va donc altérer leur bien-être et leurs performances zootechniques.

Des bâtiments conçus pour lutter contre le froid

Le projet Batcool, piloté par la chambre régionale d’agriculture d’Occitanie en partenariat avec l’Institut de l’élevage et la chambre d’agriculture de l’Aveyron, a pour objectif de proposer aux éleveurs ovins et caprins et aux conseillers en élevage des équipements permettant l’amélioration du bien-être animal en bâtiment en situation de fortes chaleurs. Batcool s’étend sur quatre ans et se terminera en avril 2025, mais les enquêtes, menées auprès de 56 élevages (dont 19 en brebis laitières et 17 en ovins viande) dans les régions du sud de la France, permettent d’ores et déjà de lister quelques aménagements et équipements rapides à mettre en place pour soulager les animaux en cas de températures extrêmes.

« Les premiers constats et observations montrent qu’en production de petits ruminants, les éleveurs ont davantage craint le froid et ont réfléchi la conception de leurs bâtiments en ce sens, remarque Morgane Lambert, qui coordonne le projet au sein de l’Institut de l’élevage. Les bâtiments sont souvent très fermés et montent vite en température. » En cas de fortes chaleurs, il faut alors pouvoir réagir vite et savoir sur quels paramètres jouer pour améliorer l’ambiance à l’intérieur.

Rayonnement, ventilation et humidité

« Nous avons défini un “plan de bataille”, une liste de points à vérifier en cas de températures élevées, reprend Morgane Lambert. En premier lieu, il faut s’assurer que les brebis disposent de suffisamment de points d’abreuvement, avec assez de place et une eau propre et de qualité. On va également apporter une ration appétente. Lorsqu’il fait chaud, l’appétit baisse, les animaux consomment moins de fourrages, moins de fibres et moins durant l’après-midi. Il peut être judicieux de revoir les pratiques de distribution en cas de canicule. » Une fois ces premiers paramètres réglés, l’éleveur va se concentrer sur le rayonnement, la vitesse de l’air au niveau des animaux et l’humidité, trois leviers qui vont accentuer ou non la température ressentie.

En effet, la température ressentie va impacter directement le bien-être de l’animal. Quelques indicateurs permettent de déceler rapidement si les ovins sont en stress thermique ou non. La répartition des animaux sur l’aire paillée va indiquer si des zones sont évitées car trop chaudes, trop ensoleillées, ou bien plus fraîches, dans le flux d’air, etc. Si les brebis halètent beaucoup, cela est signe de stress thermique. La proportion d’animaux debout ou couché va aussi permettre de statuer sur l’ambiance dans le bâtiment.

La zone de confort thermique des ovins

Contrairement aux idées reçues, la fourchette de températures où les brebis sont le plus à l’aise n’est pas très élevée. En effet, la zone de confort thermique des multipares s’étend de -8 °C à 23 °C maximum. Au-dessous de -20 °C et au-delà de 40 °C, les brebis se trouvent en situation critique et ne parviennent plus à se réguler. Concernant les agneaux, la zone de confort thermique est un peu plus élevée, allant de -5 °C à 30 °C, avec une situation critique plutôt autour de 35 °C. « Les agneaux craignent avant tout les fortes variations de températures », met en garde Morgane Lambert.

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Laurent Loury, sélectionneur ovin
"A cause de la FCO, je vais manquer d’agneaux, de brebis et mes reproductrices sont bloquées sur ma ferme"
Laurent Loury est sélectionneur de brebis Ile de France dans l'Oise. Son troupeau est contaminé par la FCO3, les pertes animales…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre