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Georges-André Muzart à Vierzy dans l’Aisne
« La polyculture-élevage était jadis la base des modèles agricoles »

À 27 ans, Georges-André a fait le pari de créer de toutes pièces un atelier ovin sur son exploitation de grande culture.

Georges-André est parti d’un lot de 110 brebis en 2014 pour aujourd’hui s’occuper d’un troupeau de 500 têtes. © A. Peucelle
Georges-André est parti d’un lot de 110 brebis en 2014 pour aujourd’hui s’occuper d’un troupeau de 500 têtes.
© A. Peucelle

« Jeune installé sur une exploitation de grande culture, je ne supportais pas de voir les 25 ha de jachère rester inexploités sur la ferme. L’idée de l’élevage m’est venue assez rapidement et le mouton me semblait être une production qui pourrait s’adapter aux contraintes des travaux des champs. Et pourtant je n’y connaissais rien aux moutons quand je me suis lancé. J’ai embauché un salarié passionné d’élevage ovin pour m’aider à suivre le troupeau. L’accompagnement de la chambre d’agriculture m’a également beaucoup aidé. En 2014, 110 brebis Île de France sont arrivées. Le bâtiment actuel était en construction. Le premier agnelage s’est déroulé sous un ancien hangar métallique : c’était un pari un peu fou. Il y avait des brebis partout. j’ai même été obligé de faire des cases sous l’appentis. Je n’avais pas le droit à l’erreur car lorsque j’ai accueilli mes premières brebis, un bâtiment de 500 places était déjà signé. Mais je ne regrette pas. Il était important pour moi d’augmenter rapidement mon cheptel pour que les investissements soient rentables, et justifient la création d’un emploi.

« Je me sens un peu acteur de la biodiversité »

Aujourd’hui, je m’y retrouve, économiquement comme agronomiquement. Et puis je me sens un peu acteur de la biodiversité. Grâce à l’élevage, mon regard sur la grande culture a changé : j’implante des haies, je réfléchis davantage mes implantations de couverts afin qu’ils soient intéressants pour le pâturage. Si j’ai commencé à faire pâturer mes couverts avec un des traditionnels mélanges avoine-vesce, j’introduis maintenant du trèfle d’Alexandrie, de la moutarde d’Abyssinie, du tournesol ou encore du seigle dans mes intercultures. Une réflexion plus globale sur l’ensemble de la rotation a suivi, je travaille autant que possible en semis direct car limiter le travail du sol améliore la portance des terres pour le pâturage l’hiver. Je me renseigne aussi sur le pâturage du blé en sortie d’hiver. Sans les moutons, je n’aurais peut-être jamais eu cette approche de l’agriculture. L’élevage m’a également fait gagner en sympathie au village. Certains viennent même pendant les agnelages pour donner le biberon. L’ensemble contribue à donner une belle image de l’agriculture. Je commercialise la majorité de mes agneaux grâce à la coopérative Les Bergers du Nord Est sous le biais d’une certification qualité. Je préfère voir ma viande partir chez des bouchers, c’est une forme de valorisation du travail fourni. »

Une complémentarité entre grande culture et élevage

L’ensemble de l’exploitation est pensé sous le signe de complémentarité entre élevage et grande culture. Les brebis sont désaisonnées afin d’avoir un premier agnelage fin novembre, après les semis de blé, et un second en début mars, avant les travaux de printemps. L’éleveur arrive également à fournir l’orge et la pulpe de betterave pour les concentrés. Il ne lui reste qu’à acheter les minéraux et le tourteau, de colza de préférence.

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